Live News

Rétrocession de l’archipel des Chagos : un accord finalisé avec le Royaume-Uni en attente de Trump

Gavin Glover est revenu de mission dimanche.
  • Gavin Glover : « Les négociations ont abouti à la rédaction d’un document final »

La délégation menée par l’Attorney General, Gavin Glover, à Londres dans le cadre des discussions avec le Royaume-Uni, est rentrée dimanche avec dans ses coffres le document final sur la rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice. Les parties britanniques et mauriciennes sont tombées d’accord sur tous les points du deal et sont maintenant en attente du feedback de Donald Trump, qui prête serment comme Président des États-Unis, ce lundi 20 janvier, pour pouvoir signer le traité de rétrocession. Les discussions entre les deux pays, qui se sont étalées sur plusieurs années, devraient donc être terminées, confie la partie mauricienne.

Publicité

« Nous sommes retournés avec un document qui pourrait être un document final s’il est entériné par le Cabinet à Maurice », a déclaré Me Glover au Défi Quotidien dimanche. La mission Glover a donc terminé son travail. Le Premier ministre Navin Ramgoolam et son adjoint Paul Bérenger seront briefés ce lundi ou mardi. Une réunion spéciale du Conseil des ministres sera ensuite convoquée le jour et à l’heure que décidera le chef du gouvernement pour que le Cabinet puisse prendre connaissance de l’accord et l’entériner.

Dans une déclaration à la MBC, Gavin Glover a indiqué qu’on reste « confiant que l’accord puisse être signé dans les semaines à venir ». Tout dépend du nouveau président américain Donald Trump. « Diego Garcia est une base conjointe américaine et britannique, donc nous comprenons pourquoi M. Starmer veut que M. Trump regarde le document avant qu’il ne soit signé. Nous sommes malheureusement tributaires de ce que les Américains vont dire aux Britanniques », précise l’Attorney General.

Pour rappel, Maurice et le Royaume-Uni étaient déjà tombés d’accord sur tous les points, à quelques détails près. Mercredi dernier, Navin Ramgoolam avait convoqué le Conseil des ministres pour le briefer des développements, mais le même jour, durant la matinée, la partie mauricienne avait été informée que les Britanniques, pourtant pressés de signer l’accord avant l’intronisation de Donald Trump, avaient décidé de temporiser. Il revient que c’est suite à un appel téléphonique de l’équipe Trump à l’entourage du Premier ministre Keir Starmer que ce dernier a pris la décision d’attendre l’avis de l’administration Trump une fois qu’elle aura pris ses fonctions officiellement à la Maison blanche.

Le 3 octobre dernier, sir Keir Starmer et l’ex-Premier ministre avaient signé un « accord politique » sur la rétrocession des Chagos. Or, le nouveau gouvernement mauricien était d’avis que certains termes de l’accord nécessitaient une révision. Parmi eux : celui stipulant que le Royaume-Uni pourrait « exercer la souveraineté de Maurice sur Diego Garcia » pour une durée renouvelable de 99 ans. Aux yeux de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger, cela revenait à céder la souveraineté de Maurice sur Diego Garcia, où se trouve la base militaire américano-britannique, pour une période potentielle de 198 ans (deux fois 99 ans).

Nous sommes malheureusement tributaires de ce que les Américains vont dire aux Britanniques

Les Britanniques ont toutefois accepté de revoir le libellé de cette clause. Il fallait que ce soit clair que les droits d’utiliser Diego Garcia pour la base militaire soient accordés par Maurice, qui est souveraine sur Diego Garcia. La préoccupation de Maurice concernant cette souveraineté sur Diego Garcia aurait été résolue.

Soutien financier

Un autre point de désaccord portait sur la clause des 99 ans renouvelables par les Britanniques. Il semble que Maurice ait concédé sur la première période de 99 ans, mais un changement notable aurait été obtenu concernant la seconde période. Le renouvellement ne serait plus une décision unilatérale des Britanniques, mais nécessiterait un accord mutuel.

Quant au montant de la location annuelle pour l’utilisation de Diego Garcia, qui serait de 90 millions de livres sterling par an selon la presse britannique, soit environ Rs 5,2 milliards, le principe de « front loading » a été accepté par le Royaume-Uni. Cela signifie que les premières tranches du paiement, couvrant les premières années, seraient plus conséquentes, tandis que les montants restants seraient réduits. Il nous revient toutefois que le montant de la location serait indexé au fil des ans.

Accord aussi sur les détails de l’établissement d’un « transformational infrastructure partnership », qui serait tout simplement un fonds de développement de Maurice soutenu financièrement par le Royaume-Uni.

Concernant les fonds à être versés au Chagos Fund ainsi que les montants destinés au développement de Maurice, Port-Louis se dit satisfait, bien que « rien ne pourra réparer les préjudices subis par les Chagossiens ».

Un accord de principe porterait sur un accord bilatéral entre les deux pays à travers duquel les Britanniques offriront des soutiens à Maurice sur différents fronts, dont la lutte contre le changement climatique et le « carbon footprint », ce qui permettrait à Maurice d’avoir accès à des fonds conséquents sur le plan international. On parle ici aussi de plusieurs milliards de roupies. Ici, les détails resteraient encore à être définis sans que cela porte préjudice à la signature du traité.

Si l’administration Trump donne son aval, le traité entre le Royaume-Uni et Maurice pourrait être rapidement signé, permettant à Maurice de récupérer l’archipel des Chagos, qui avait été détaché illégalement par les Britanniques en 1965 et avait provoqué le déplacement forcé de l’ensemble des Chagossiens.

Une fois le traité signé, si les Américains donnent leur assentiment aux Britanniques, sir Keir Starmer présentera un texte de loi pour l’avaliser par le Parlement britannique où il jouit d’une majorité confortable.

  • salon

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !