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Retour controversé de Vikram Hurdoyal : entre zigzag politique et force électorale

Le retour de Vikram Hurdoyal dans l’arène politique, après une série de mouvements controversés et une démission surprise en février 2024, suscite de nombreux commentaires. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a récemment confirmé sa candidature sous la bannière de l’Alliance Lepep pour les élections générales, un choix qui laisse place à diverses réactions.

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Vikram Hurdoyal a traversé une année particulièrement mouvementée. Le mécontentement, exprimé en 2023 après la destitution d’un de ses protégés à la présidence du conseil de district de Flacq, a ouvert la voie à une série de décisions jugées controversées. En juillet dernier, il avait annoncé sa démission via un message WhatsApp, avant de se rétracter en expliquant qu’il s’agissait d’une « maladresse » de sa part. Sa révocation en février 2024 par le Premier ministre, suivie de sa démission comme député, avait marqué un tournant.

Ce départ, qui avait provoqué une élection partielle à Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (10), semblait être le coup de grâce d’une carrière politique en déclin. Pourtant, à peine huit mois plus tard, Vikram Hurdoyal revient briguer les suffrages sous les couleurs du MSM.

L’opinion publique ne semble pas totalement convaincue par ce retour. Certains pointent du doigt une trajectoire en dents de scie, qualifiée de « zigzag politique », synonyme d’une certaine instabilité. Des captures d’écran de commentaires de Vikram Hurdoyal à l’encontre de membres du gouvernement, comme le Parliamentary Private Secretary (PPS) Vikash Nuckcheddy ou le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo, ont récemment refait surface. Ce qui alimente les spéculations quant à un malaise persistant.

Lors d’un échange le 18 septembre, Vikram Hurdoyal avait directement interpellé Vikash Nuckcheddy sur son bilan dans les circonscriptions n°9 et n°10, avec des critiques acerbes. Il avait également accusé le gouvernement de s’attribuer le mérite de projets qu’il aurait lui-même initiés : « Zot bilan faire coupe ruban ki Hurdoyal fine amene, suivre ek concretise ek faire projet. » Des accusations qui n’ont pas laissé indifférent l’électorat, renforçant l’idée que Vikram Hurdoyal conserve une certaine animosité envers ses anciens collègues du MSM.

Malgré ce climat tendu, certains observateurs politiques estiment que Vikram Hurdoyal demeure un atout électoral incontournable. L’analyste politique et ancien éditorialiste Yvan Martial rappelle que Vikram Hurdoyal bénéficie d’une forte assise dans la circonscription n°10  depuis 2014, où il avait récolté plus de 10 000 voix. « Vikram Hurdoyal est un cas unique. Il représente une force politique à part entière avec ses propres partisans, indépendamment du MSM », souligne-t-il.

La révocation de Vikram Hurdoyal, en février dernier, pour insubordination, avait été perçue comme inévitable selon Yvan Martial, étant donné qu’aucun leader politique ne peut tolérer une telle déviance. Toutefois, l’analyste estime que son retour sur la scène politique est inévitable. Avec une base électorale solide et environ 10 000 voix garanties, Vikram Hurdoyal représente un atout que peu de partis peuvent se permettre d’ignorer.

Vikash Nuckcheddy, qui se voit privé de ticket pour les prochaines élections mais qui est néanmoins appelé à soutenir la candidature de Vikram Hurdoyal, a réagi en affirmant qu’il s’exprimera davantage après la période de jeûne en cours. « Le Premier ministre a décidé de le présenter comme candidat, il a ses raisons, et je soutiendrai pleinement Vikram », a-t-il déclaré.

 

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