Après 16 ans passés à l’étranger, un Rodriguais de 62 ans a eu la désagréable surprise de voir les douaniers mauriciens confisquer sa moto achetée en Australie.
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Sylvio Inkissun, un Rodriguais de 62 ans et qui habite aujourd’hui à Curepipe, a passé 16 ans en Australie où il exerçait comme jardinier. En août 2017, il décide de retourner à Maurice. En tant que Returning Resident, il embarque tous ses effets personnels par cargo, dont sa moto : une Honda Shadow de 200cc de 2002. À sa grande surprise, le douanier lui explique que sa moto a été saisie, car elle est trop vieille. « Zot dir mwa li tro vie. Zot inn pran li ek zot dir ki dan 1 an, zot pu met li en vente », fulmine Mario qui estime qu’il y a une justice à deux vitesses : « Ou saizi li apre ou vann li, be li pa pou tro vie lerla ? »
Sylvio nous explique avoir acheté la moto auprès d’une agence à Melbourne pour la somme de $ 1 400, environ Rs 45 000. Il s’est rendu ensuite au bureau VIC Road (l’équivalent de la NTA à Maurice) où il avait enregistré la moto à son nom et obtenu tous les certificats nécessaires. « Quand j’ai entamé des démarches pour apporter mes effets personnels, j’ai aussi téléphoné à l’ambassade de Maurice qui se trouve à Canberra, où on m’a indiqué que j’ai le droit de ramener ma moto. J’ai même été informé par l’ambassade que j’avais aussi le droit d’apporter, pour usage personnel, une voiture valant jusqu’à Rs 2 millions. Mo pa enn dimoun ris. Zordi mo enn vie dimoun ki ena lintansion al viv dan Rodrigues. E sa moto la, sel kitsoz ki mo kapav permet mwa deplas dan Rodrigues », dit Sylvio.
Nous avons contacté Amit Teeluckdharry, le responsable de communication de la MRA, qui nous a promis de jeter un coup d’œil sur le dossier et de revenir vers nous.
Renga Soopramanien : «Une grande injustice»
Renga Soopramanien, ancien courtier maritime qui est aujourd’hui le directeur de Rapid Cargo Services Ltd, explique que Sylvio Inkissun est son client. Pour lui, la confiscation de la moto de Sylvio est une « injustice ». « Le cas de Sylvio n’est pas isolé. Il y a environ 14 cas similaires où d’autres personnes ont souffert comme lui ».
Il explique : « La Supply Control Act, qui existe depuis 1982, stipule que chaque personne établie à l’étranger depuis plus d’un an, a le droit d’emporter ses effets personnels. À la douane, il bénéficiera, soit d’une remise, soit d’une exemption sur son véhicule à usage personnel. L’âge du véhicule n’est pas pris en considération. Dans le cas de Mario, on fait tout un plat pour l’âge de la moto, alors qu’une autre personne pourra l’acheter et circuler dans le pays sans se soucier de ce même facteur ».
Il affirme avoir déjà adressé une lettre au ministère concerné pour faire part des doléances de Sylvio. Il pense que ce dernier doit saisir la justice pour obtenir ce qui lui appartient.
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