Depuis près de 30 ans, Shenaz, aujourd’hui âgée de 56 ans, attend toujours qu’une lueur d’espoir éclaire sa demande de logement auprès de la National Housing Development Co Ltd (NHDC).
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Cette mère de famille, récemment devenue veuve, raconte un parcours marqué par la patience, la résilience et désormais, la détresse.
« Mon époux et moi avions fait une première demande à la NHDC vers 1995. Nous étions encore jeunes et espérions pouvoir un jour avoir notre propre maison. Trente ans ont passé, et nous sommes restés locataires », confie-t-elle d’une voix émue.
Aujourd’hui, sa situation a pris une tournure encore plus difficile. Le propriétaire de la maison qu’elle louait a vendu la propriété, et le nouveau propriétaire lui a adressé une démission, lui demandant de quitter les lieux.
« Le nouveau propriétaire ne veut même plus prendre l’argent du loyer. Mon mari est décédé récemment à cause de tout ce stress, et maintenant, je ne sais plus où aller », ajoute Shenaz, qui habite actuellement à Roche-Bois.
Un dossier ancien mais complexe
Contacté pour des précisions dans l’émission Explik Ou Ka sur Radio Plus, Yannick Damoo, responsable du centre de service client à la NHDC, confirme que le dossier de Shenaz remonte effectivement à 1995.
« Elle a été convoquée à plusieurs reprises, notamment en 2000, 2006, 2009, 2011, 2014, 2018, 2024 et même cette année. À chaque fois, il y avait des suivis. En 2006, par exemple, elle et son époux n’étaient pas en capacité de remboursement, et les documents présentés n’étaient pas complets », explique-t-il.
Selon lui, le dossier de Shenaz n’a jamais été rejeté, mais a été reporté à plusieurs reprises en raison de pièces manquantes ou de changements dans sa situation financière et familiale.
« Aujourd’hui, elle est veuve, sans enfant à charge et dans une situation précaire. Son cas est donc considéré comme prioritaire. Toutefois, il faut attendre que les nouveaux projets de logements soient livrés pour pouvoir l’intégrer à la liste des bénéficiaires », ajoute le représentant de la NHDC.
Entre espoir et détresse
Pour Shenaz, ces années d’attente interminables sont devenues un lourd fardeau.« Je ne demande pas grand-chose. Juste un toit où vivre tranquillement, sans craindre de devoir partir du jour au lendemain. Je garde espoir, mais 30 ans, c’est très long », confie-t-elle, la voix tremblante.
Elle continue de mettre de côté le peu qu’elle gagne, espérant pouvoir un jour contribuer au paiement de sa maison.
« Peu importe la région, je prendrai n’importe quelle maison. J’ai juste besoin d’une sécurité, de savoir que j’aurai enfin un chez-moi », conclut-elle, le cœur lourd mais toujours rempli d’espérance.
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