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Retard dans le paiement de la compensation salariale et du salaire minimum : le spectre d’une grève plane sur la zone franche 

Un problème technique lié à la rédaction du règlement qui confère force de loi aux ajustements salariaux serait à l’origine du retard.

La majorité des employés attendent avec impatience le versement de leur dû pour le mois de janvier, comprenant la compensation salariale et le nouveau salaire minimum, les travailleurs dans la Zone franche resteront, eux, sur leur faim. Ils seront temporairement exclus en raison d’un problème technique lié à la rédaction du règlement qui confère force de loi à ces ajustements salariaux. 

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Les employés de la Zone franche expriment leur mécontentement : ils ne recevront pas la compensation salariale comme annoncé par le gouvernement. Cela est dû à un problème technique dans la rédaction du règlement donnant force de loi à ces révisions salariales dans ce secteur. Reeaz Chuttoo, l’un des porte-parole de la Confédération des travailleurs des secteurs publics et privés (CTSP) et représentant des travailleurs de la Zone franche, ne cache pas sa colère. « S’il y avait un problème technique, c’est aux autorités de l’annoncer et non pas la Mauritius Exports Association (MEXA) comme cela a été fait », déplore-t-il. La MEXA a, selon lui, adressé une notice à ses membres indiquant d’ajuster les salaires en février. « La MEXA n’a aucun droit de communiquer ce type de message. C’est au gouvernement de fournir des explications », avance le dirigeant syndical. 

Inquiétudes 

Reeaz Chuttoo affirme que de nombreux travailleurs dans le secteur sont mécontents. Il indique que la Zone franche, qui englobe non seulement le textile mais également d’autres activités orientées vers les exportations, notamment les fruits de mer, affiche les salaires les plus bas. « Ceux qui touchent des salaires plus élevés bénéficient déjà de leur compensation salariale pour le mois de janvier, pourquoi cette discrimination pour les employés de la Zone franche ? On ne peut tenir ces travailleurs en otage », dit-il. 

Par ailleurs, le syndicaliste exprime des craintes concernant le paiement des arriérés en février. « Comment les heures supplémentaires seront-elles comptabilisées ? Que se passera-t-il si un employé décède durant le mois de février ? » demande Reeaz Chuttoo, qui affirme avoir contacté le ministère des Finances, le jeudi 25 janvier, malgré le jour férié. « Selon la loi, le paiement des salaires doit se faire avant le 29. Nous donnons ainsi aux autorités jusqu’au 29 janvier pour fournir une notice expliquant le problème technique », déclare-t-il. Au cas contraire, poursuit-il, « la CSTP appellera ses membres à faire grève ». 

Delaying tactics 

Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, abonde dans le même sens. « Nous sommes en contact avec des employés de la Zone franche qui ont exprimé leur frustration. Il n’est pas logique que ces travailleurs soient exclus alors que les autres touchent tous leur compensation salariale en ce mois de janvier », dit-il. 

Pour lui, ce sont des « ‘delaying tactics’ du patronat pour ne pas donner aux employés ce qui leur est dû ». Il explique que le ministre des Finances avait laissé entendre que les entreprises en difficulté, y compris celles dans l’exportation, bénéficieront d’un soutien financier de l’État pour le paiement de la compensation salariale et du salaire minimum. « Ainsi, les employeurs attendent ce soutien financier. Mais en attendant, ce sont les employés qui sont les perdants. C’est malhonnête de la part des entreprises qui réalisent déjà d’importants profits », avance le syndicaliste. 

Assurance de la MEXA 

Lilowtee Rajmun-Jooseery, directrice de la MEXA, assure que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour que les arriérés soient versés en février. Elle souligne que ce n’est pas une situation inédite, faisant référence à un précédent où des mesures similaires avaient été prises pour un paiement rétroactif. « Il y avait un problème technique lié à la rédaction du règlement au niveau du ministère qui est en phase d’être réglé. Il est important pour nous de comprendre la rédaction avant de procéder au paiement. Dès que le règlement sera finalisé, nous effectuerons les paiements selon la loi », a-t-elle déclaré à Radio Plus. 
 

 

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