Restriction sanitaire abolie - Transports publics : le masque peine à tomber

Le port du masque n’est plus obligatoire dans les transports publics, ainsi qu’au terminal passagers (port et aéroport) depuis hier, samedi 12 novembre. De quoi réjouir les Mauriciens ? Tour d’horizon à la gare d’autobus et la station de métro de Curepipe. 

Il est 12 h 15 en ce samedi 12 novembre. À la gare de Curepipe, c’est après plus de deux ans qu’on aperçoit le sourire de certains passagers ou encore celui des receveurs d’autobus. Depuis hier, l’obligation de porter le masque dans les transports en commun a pris fin. Mais après deux années d’obligation, les habitudes ont changé. Et les usagers des transports en commun ont des avis partagés…

Certains passagers poussent un ouf de soulagement. À l’instar de Fudhail Salamuth, 21 ans, que l’on rencontre à sa descente du bus. Samedi matin, l’habitant de Quartier-Militaire a fait le choix de ranger son masque dans le tiroir. Et il est aux anges. 

« Ça fait plaisir, car ce n’était pas toujours évident de porter le masque dans les espaces fermés. C’était surtout stressant quand on oubliait le masque à la maison ou qu’on le cassait en public », dit-il. Néanmoins, le jeune homme recommande que « les gens malades continuent de porter le masque et que le public maintienne les gestes barrières en toutes circonstances ». 

Même son de cloche du côté de Jerry Casimir, 22 ans. À travers la décision du ministère de la Santé, le jeune homme entrevoit une possible fin de la pandémie. « Depuis ce matin (NdlR, samedi matin), je vois de nombreux Mauriciens qui se sentent à l’aise de ne plus porter le masque dans les transports publics. C’est bien de pouvoir respirer librement », lance cet habitant de Quartier-Militaire. Et de faire ressortir : « Ces derniers temps, la situation s’améliore. J’espère que cela va continuer. »

N’empêche, force est de constater que la fin de l’obligation du port du masque dans les transports publics divise. D’ailleurs, certains ne sont pas près de se séparer du masque. La prudence est de mise, affirment-ils. C’est le cas de Pravind, 47 ans, receveur d’autobus de Nouvelle-France. « La Covid est loin d’avoir disparu de la surface de la planète. Il ne faut pas être un grand professeur pour comprendre que nous ne sommes pas à l’abri », fait-il valoir. 

Il fait le choix de porter le masque comme c’est le cas depuis le début de la pandémie. « Et je recommande à tous les Mauriciens d’en faire de même pour protéger leurs familles », sensibilise le receveur d’autobus. 

Kurmandass Mungra, 59 ans, que l’on croise plus loin à la station de métro de Curepipe, abonde dans le même sens. Bien que bon nombre de personnes soient sans masque dans le tram, l’habitant de Floréal dit préférer faire preuve de prudence, principalement pour des questions de santé.

« Je souffre de comorbidités. De ce fait, je préfère porter le masque par sécurité. Par ailleurs, le virus circule toujours. Pas plus tard qu’avant-hier (NdlR, jeudi), plus de 490 cas positifs ont été enregistrés en l’espace de 24 heures. Personnellement, je suis d’avis qu’il faudrait surtout garder son masque dans les endroits bondés », souligne-t-il.

Interrogés à sa sortie du tram, Malik Khoratty, 76 ans, affiche un visage crispé. Il dit être particulièrement agacé par la fin du port du masque dans les transports publics. Selon cet habitant de Rose-Hill, il est d’autant plus important de redoubler de vigilance avec l’arrivée des touristes, ce qui représente, selon lui, un risque élevé quant à l’apparition de nouveaux variants à Maurice. 

« Ce n’est pas le moment pour un relâchement. Je suis d’avis qu’il fallait garder cette loi au moins pour les espaces clos comme dans les transports publics. Le masque est à Rs 25, qu’est-ce que ça coûte de payer le prix pour mieux se protéger ! » lâche-t-il avec irritation.   

Assis sur un banc, Gérard, visage masqué, patiente pour prendre le tram en direction de Port-Louis. Pour ce Curepipien, avec ou sans l’obligation du port du masque, le masque est désormais une bonne habitude qu’il ne délaissera pour rien au monde. « Je ne me sépare jamais de mon masque, une fois que j’ai quitté la maison. C’est une protection infaillible, surtout dans les transports publics où on est susceptible d’attraper le virus, vu que l’espace est clos et parfois bondé aux heures de pointe. » 

Il insiste : « Pour moi, porter le masque, c’est me protéger, ainsi que les autres. »