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À Résidence La-Cure : la dure réalité de Janice

Résidence La-Cure Le malheur semble frapper ce couple.

Face à l'ambiguïté et la complexité de sa situation financière, Janice se bat pour que l’État restitue la pension d’invalidité de son mari, victime d’un accident de travail. Elle refuse les sons de cloche discordants du panel de médecins de la Sécurité sociale concernant l’infirmité de son mari. Récit de sa dure réalité quotidienne.

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Elle a des tentations suicidaires. Sa situation financière ne s’améliore pas malgré ses multiples efforts à s’en sortir. Seule, elle n’y arrivera pas. Janice, 39 ans et habitant Résidence La-Cure, le sait. Dans le flou, elle enchaîne les démarches pour une aide sociale, mais elle en sort toujours bredouille. Mais elle ne baisse pas les bras afin d’avancer vers demain et offrir un meilleur avenir à sa fille Kim, âgée de quatre ans.

Janice, plongeuse dans un établissement hôtelier du Nord, avec un salaire qui ne lui permet pas d’arrondir les fins de mois, doit aussi s’occuper de son mari, Harold, qui peut à peine se tenir debout. « Sa pension d’invalidité a été suspendue en mars dernier, confie-t-elle. Je verse la moitié de mon salaire à l’aide-soignant de mon mari et le reste est utilisé pour les frais scolaires de ma fille et quelques provisions. »

Après de dures journées au boulot, Janice pleure souvent. Surtout lorsqu’il n’y a rien à faire bouillir dans la marmite. Gênée, elle se tourne alors vers sa belle-mère qui offre à manger à son enfant, alors que son mari et elle dorment le ventre vide.  En larmes, elle lance : « Pourquoi moi ? » Janice ne cache pas l’envie impulsive de mettre fin à ses jours à chaque fois qu’elle peine à s’en sortir. Ce qui l’empêche de commettre l’irréparable et lui donne le courage d’avancer, c’est le petit sourire de Kim. Elle ne sait à quel saint se vouer pour sortir de cette impasse mais en tant que chrétienne, elle maintient sa foi dans le Tout-Puissant, dit-elle. « Je sais qu’il exaucera mes prières. »

Victime d’un accident de travail

19 heures. Zoulou aboie. À la lueur de son téléphone, Janice avance dans un sentier, tracé au fil du temps et des pas, sur un terrain où poussent des ‘kolie sipay’ et autres mauvaises herbes. En se baissant, elle parvient à ouvrir la porte de sa maison. La première pièce lui sert de cuisine et de salle-à-manger mais aussi de fourre-tout. Dans la deuxième qui abrite à la fois un salon et une chambre à coucher, Harold, 45 ans, est allongé. Sa béquille est posée contre l’armoire. Il se redresse pour s’asseoir mais, très vite, il regagne son lit. Ayant mal au dos, il ne peut rester longtemps sur ses pieds.

Il raconte : « Ma femme et un autre ouvrier descendaient un chauffe-eau défectueux au rez-de-chaussée d’un bâtiment à Ébène. J’avais fini de fixer le nouveau vers les 18 heures. J’ai pris les escaliers, car je devais me rendre à Bambous pour une autre commande. J’ai glissé et ma chute a fini dans le salon. »

Janice poursuit : « J’ai hurlé en le voyant dégringoler les marches et rester inconscient au sol. J’ai appelé le SAMU. J’ai essayé de tourner Harold, mais en vain. Paniquée, j’ai commencé à lui frotter le dos. Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’il a ouvert les yeux. Il se tordait de douleurs. » Janice se remémore la scène avec peine. Ce jour-là, sa présence sur les lieux n'était pas une coincidence : elle voulait apprendre le métier afin de pouvoir trouver un emploi qui lui permettrait d’avoir un meilleur salaire. C’est Harold qui lui a enseigné les atouts pour fixer un chauffe-eau solaire. Ensemble, le couple travaillait pour arrondir les fins de mois.

Harold passe deux jours à l’hôpital Candos. Après un bref passage à l’hôpital du Nord, il est admis à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Kim n’a alors que quelques mois. Janice fait le va-et-vient à l’hôpital tout en travaillant pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle prend de l’emploi dans une firme textile qui fabrique des t-shirts et des tapis à côté de l’hôpital.

Incapacité à travailler

De retour à la maison, Harold est en convalescence. Il se remet graduellement de sa chute. Janice continue à travailler. Doublement stressé par son incapacité de travailler et le mal de dos qui le ronge, Harold a malheureusement un vaisseau sanguin qui éclate dans la tête. Sa condition empire et le désespoir de sa femme s’accentue. Malgré ses conditions de santé, Harold travaille comme plombier. Mais il est suspendu peu de temps après par son employeur qui estime qu’il est trop lent. « J’avais d’atroces douleurs au dos. Je ne pouvais pas me baisser pour longtemps lors de la fixation des tuyauteries. »

De mal en pis, il a des abcès remplis de pus qui se forment aux pieds. Il se dirige vers l’hôpital pour des soins. Le médecin traitant prend un feutre et démarque une limite sur sa jambe. « On m’a annoncé qu’il avait la gangrène et qu’il devait subir une amputation», confie Janice. Sous le choc, elle refuse cette décision et décide de solliciter un médecin du privé pour soigner le pied gauche de son mari.

En janvier dernier, Harold a trois phalanges enlevés du pied à sauver. Malheureusement, cette chirurgie ne lui permet pas d’en faire meilleur usage pour se mettre debout. Il ne peut plus travailler, car les douleurs au dos et à la jambe l’incommodent énormément. « Si je pouvais, je le ferais. Aujourd’hui, ma femme est dans une situation ambiguë. Si je touchais une pension, au moins cela allègerait son fardeau», dit-il, des larmes aux yeux.


Décès de Sia, handicapée de 11 ans

Elle aurait eu 16 ans cette année. En 2013, Sia meurt lors d’une violente crise d’asthme dans les bras de sa mère, impuissante. « Il était six heures. Son père partait au travail. J’ai donné le bain et le petit-déjeuner à Sia. Je m’affairais dans la cuisine. Lorsque je suis revenue, son teint avait changé de couleur. J’ai téléphoné à mon mari pour qu’il revienne au plus vite. Bloqué dans un embouteillage, il a alerté son père pour conduire Sia à l’hôpital. Après une longue inhalation, elle a poussé son dernier souffle dans mes bras. »

Janice raconte qu’en 2002, elle accouche de jumelles mais l’une d’elles ne survit pas. « Elles étaient des prématurées de six mois et quelques jours et le deuxième bébé a été placé en incubateur pendant un mois. » De retour à la maison, Janice note un comportement étrange de son enfant qu’elle prénomme Sia. Elle fait le va-et-vient à l’hôpital. Ce n’est que bien plus tard que le médecin traitant lui annonce que sa fille souffre d’une infirmité motrice cérébrale. Janine tombe des nues. Ensemble, le couple se surpasse pour s’occuper de leur enfant. Mais le destin en décide autrement. Harold et Janice pleurent encore le décès de Sia à l’âge de 11 ans.

En 2014, Kim naît. C’est la nouvelle source de bonheur de ses parents. Hélas, le mauvais sort s’acharne avec une grave chute du père quelques mois après. C’est le début des difficultés financières de la famille.

Appel à solidarité

Cette famille a besoin de vivres, de vêtements et du matériel scolaire pour Kim mais aussi de feuilles de tôle et de poutres en bois pour leur maison. Et de la bienfaisance de toute personne qui pourrait faciliter leur demande d’une aide sociale.

 

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