À Résidence Barkly : François Gowin, 28 ans, touché par balle

Suite à la révolte des habitants de Résidence Barkly, la police a dû ouvrir le feu dans la nuit du vendredi au samedi 23 avril. François Gowin, 28 ans, un des riverains, a été touché au menton. Celui-ci revient sur la scène.

C’est aux alentours d’une heure, samedi, que la police a ouvert le feu. La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux, peu après le tir. Les images montrent quelques personnes se dirigeant vers les éléments des forces de l’ordre, qui étaient munis de boucliers anti-émeutes. À un moment donné, on entend un tir et on voit un homme s’effondrer sur la route. Les gens commencent à s’éloigner des policiers, en criant : « Ey, enn piti inn gagn kout bal la. Tiombo, tiombo ». La vidéo ne dure qu’une vingtaine de secondes.

Celui qui a été touché est un dénommé François Gowin. Sérieusement touché au menton, l’habitant de Résidence Barkly a tout de suite été transporté à l’hôpital Victoria, Candos, où il a été admis en salle. Le blessé revient sur cette nuit mouvementée. « Mo ti pe al rod enn labier pou bwar laboutik. Letan mo pe pase, banla inn tir enn bal. Kan sa inn arive, monn tom san konesans. Mo latet inn tap lor koltar. Mo labous fermal. Pa kapav manze nanye », lâche-t-il, en articulant difficilement.

« Cette nuit-là, étant donné que mon téléphone cellulaire était éteint, mon frère s’inquiétait pour moi et les enfants, vu le contexte. Ti pe eklat gaz lakrimozen, linn gagn traka, li dir kitfwa inn ariv kitsoz. Linn vinn get bann zanfan », explique François Gowin. Selon ses dires, en chemin, il s’est arrêté à la boutique du coin pour prendre « de trwa kitsoz ». 

« Letan li pe vini, bann la inn tir lor li », relate Jean-Paul, son frère. Ce dernier dénonce la manière de faire de la police. « Fode pa lapolis azir koumsa. Tir lor dimoun pou nanye. Ena inosan. ena ki pe fer erer, me inosan pa kapav pey sa », fulmine-t-il.

Selon nos recoupements, François Gowin a été touché par une balle de calibre 0,38. « Mo frer pe soufer, so figir inn anfle. So ka kritik », conclut Jean-Paul.