Réservoirs : pas encore à l’abri d’une saison sèche

Les réservoirs sont remplis à 37,8 %, malgré les grosses pluies depuis la semaine dernière. La CWA est confiante qu’elle pourra gérer la saison sèche. Mais les réservoirs doivent être remplis au-dessus de 90 % pour lui permettre de le faire.

La Central Water Authority (CWA) est convaincue que le niveau d’eau dans les réservoirs atteindra un taux satisfaisant. « Le pourcentage de remplissage est déjà satisfaisant à la suite des récentes averses. Et nous sommes en période de pluie. Des précipitations, il y en aura jusqu’au mois de février voire mars. C’est ce qui nous pousse à croire que nos réservoirs seront suffisamment remplis, afin de faire face à la période sèche », fait-on comprendre. Certaines personnes redoutent un taux de pluviométrie déficitaire comme c’était le cas en 2022. Mais au sein de la CWA, on affiche l’optimisme. Dans environ une semaine ou plus, précise-t-on, tous les réservoirs et autres nappes phréatiques à travers le pays affichent un taux de remplissage qui nous permettra d’affronter les mois à venir. « Il va pleuvoir », souligne-t-on.

Mais que fera-t-on si la tendance s’inverse ? « Nous agirons en conséquence. Nous avons des stratégies afin de pallier un possible manque d’eau. Elles comprennent des coupures drastiques, l’approvisionnement à travers des camions-citernes, un meilleur captage d’eau, le stockage, la réparation de conduits défectueux, l’utilisation de l’eau utilisée pour les stations hydroélectriques et pour l’irrigation... », fait-on comprendre.

Sommes-nous toujours en sécheresse, malgré les averses ? « Maurice est toujours en période de sécheresse. D’ailleurs, nous maintenons toujours notre régime de coupures drastiques dans les zones rouges du pays ainsi que la distribution d’eau à travers des camions-citernes. Notre approvisionnement reste le même. »

Quid de la surexploitation des nappes phréatiques et autres cours d’eau ? « Le forage, voire l’exploitation, des nappes phréatiques se fait depuis toujours. Nos techniciens ont exploité davantage de nappes phréatiques, en raison de la sécheresse extrême qui menaçait le pays, vers la fin de l’année. Les efforts de la CWA ont porté leurs fruits. Plus de 45 % de notre approvisionnement en eau provient des nappes phréatiques. Ce n’est pas maintenant que la CWA mettra fin à cette pratique qui soulage un bon nombre de familles. »

Utiliser l’eau des nappes souterraines et stocker celui des réservoirs

Un ancien directeur général explique que la saison sèche est de septembre à décembre et c’est quand le pays ne reçoit quasiment pas de pluie. « Du coup, pour gérer cette situation, le niveau d’eau dans les réservoirs doit être au-dessus de 90 % en avril. En ce moment, malgré un avis de pluie torrentielle, il n’y a pas de grosses averses », note-t-il.

Néanmoins, selon lui, entre maintenant et le mois d’avril, il y a de fortes possibilités qu’il y ait des cyclones. « Ces cyclones vont nous apporter 200 à 400 mm de pluie. Ainsi, on a encore de la chance que les réservoirs soient remplis. Avec les pluies que le pays reçoit, il faut utiliser l’eau des nappes souterraines, car elles partent vers la mer. Il faut pouvoir stocker l’eau des réservoirs et des rivières », ajoute-t-il. 

Il demande au gouvernement d’investir encore dans ce secteur, car avec le changement climatique, la population risque de souffrir. « Il faut davantage construire des barrages pour capter l’eau. Le gouvernement doit en faire sa priorité », avance-t-il.