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Réseau Franklin : l’Icac tente de retracer plusieurs voitures luxueuses

Depuis le début de l'enquête de l'Icac, plusieurs véhicules ont été saisis.

Plusieurs voitures haut de gamme du réseau Franklin sont introuvables. C’est le constat des enquêteurs de la Commission anticorruption (Icac), plus de deux semaines après l’arrestation et la mise en détention de Jean Hubert Celerine, dit Franklin. Ces véhicules ont été acquis par des prête-noms ou encore à travers des compagnies sur lesquelles plane l’ombre de Franklin. 

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Les investigations de l’Icac ont déjà établi une liste d’une vingtaine des voitures haut de gamme acquises par le biais de financements douteux. Cette étape concernant les voitures de luxe de ce réseau est un volet important dans cette vaste enquête de blanchiment d’argent. 

Franklin ne cache pas son penchant pour ces voitures haut de gamme valant des millions de roupies.  C’est grâce à un travail de fourmi mené sur le terrain qu’une BMW estimée à Rs 1,45 M, appartenant au réseau Franklin, a été remorquée et mise sous scellés, vendredi, au Réduit Triangle. Cette berline a été saisie dans un garage dans l’ouest de l’île. Il revient que si les enquêteurs ne l’avaient pas localisée à temps, elle aurait été démontée. Selon nos renseignements, des membres du réseau, sachant qu’ils seront démasqués tôt ou tard, sont dans leurs petits souliers et ont commencé à jouer profil bas .

Hassenjee Karamuth, alias John Rider, propriétaire de la Ford Mustang saisie par l’Icac, a été acculé par les agents ce jeudi. La Commission anti-corruption lui reproche d’avoir agi comme facilitateur pour le compte de Franklin dans l’acquisition d’une BMW auprès du gérant d’un magasin d’appareils sanitaires. L’Icac dispose de preuves que c’est John Rider et son complice qui ont réglé la note pour cette voiture à trois reprises. La berline a, par la suite, été enregistrée au nom d’un jardinier, lui aussi gravitant dans le giron de Franklin. 

Dans les jours à venir, il sera interrogé sur la provenance de l’argent utilisé pour le paiement de cette berline. Lors de son interrogatoire, John Rider, qui a retenu les services de Me Samad Golamaully, a rejeté en bloc les accusations de l’Icac. Il dit ignorer les transactions de Franklin. Selon lui, il avait rencontré Franklin quand il lui avait loué sa Ford Mustang lors de la visite de Nico le Mimi à Maurice.

John Rider suspecté d’être le « blanchisseur en chef » de Franklin   

L’étau se resserre autour de Hassenjee Karamuth, surnommé John Rider. Cet habitant de Baie-du-Tombeau a été inculpé pour blanchiment d’argent, au même titre que Jean Hubert Celerine, alias Franklin, avec qui il aurait entretenu des relations beaucoup plus approfondies qu’il ne veut bien l’entendre. C’est du moins ce qui ressort des investigations menées par l’Independent Commission against Corruption (Icac) sur le réseau présumé de prête-noms du « businessman » de Rivière-Noire. 

Au Réduit Triangle, on n’hésite pas à présenter John Rider comme le « blanchisseur en chef » de Franklin. « Li ti panse li pe menn nou an bato. Aster la limem pe koule dan so bann mansonz kouma Titanic », se vante-t-on au sein de l’équipe composée spécialement pour cette enquête.

Hassenjee Karamuth avait été convoqué une première fois la semaine dernière, pour s’expliquer sur le financement d’une Ford Mustang dont il est le propriétaire officiel. Ce véhicule, saisi par la commission anticorruption, a été utilisé par Jean Hubert Celerine. Si John Rider était ressorti libre des locaux de l’Icac au terme de son interrogatoire, les choses ont été différentes ce jeudi. Cette fois, les aveux d’un prête-nom ont permis d’envoyer Karamuth derrière les barreaux. Un jeune jardinier l’a identifié comme étant l’homme qui lui a demandé d’enregistrer à son nom une BMW 640i en échange d’une aide financière. L’analyse de divers transactions et documents corroborerait la thèse selon laquelle Hassenjee Karamuth était celui qui orchestrait les activités de blanchiment d’argent pour le compte de Jean Hubert Celerine. « Li ti lame drwat misie la », nous résume-t-on. Jusque-là, cet homme qui affiche sans complexe, sur Facebook, sa passion pour les grosses cylindrées et les quads, n’avait jamais été arrêté. Pourtant, son train de vie et sa proximité avec « des pions importants » du trafic de stupéfiants avait fait de lui une cible de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). « Plizier fwa nou finn fer landing kot li me pa gagn nanie », confie un membre de la brigade antidrogue. Mis à part un jet-ski découvert à son domicile lors d’une perquisition en 2021…En détention depuis jeudi, John Rider n’aura pas l’occasion de sitôt d’aller faire des pointes de vitesse sur la mer. Il aura cependant tout loisir d’expliquer à la commission anticorruption son rôle auprès de Franklin et, en premier lieu, comment il a pu acheter sa Ford Mustang, un bolide estimé à Rs 18 millions. Selon lui, il a financé cette acquisition grâce aux revenus de son entreprise de transport poids lourd. Une explication qui, pour nos sources à l’Icac, ne devrait pas tenir longtemps la route.  

 

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