Reprise des travaux parlementaires : trois à six séances de suspension pour quatre députés de l’opposition

Les travaux parlementaires ont repris le mardi 17 octobre 2023. Cette séance aurait pu se dérouler tranquillement, mais une question sur un contrat de fermes solaires décroché par CorexSolar a mis le feu aux poudres. Quatre députés de l’opposition risquent des suspensions de trois à six séances s’ils ne présentent pas des excuses sans condition.

La première séance parlementaire après des vacances de près de trois mois avait plutôt bien commencé le mardi 17 octobre 2023. Mais les choses se sont envenimées plus tard dans la journée. Ce qui a conduit à trois à six séances de suspension pour quatre députés de l’opposition : Paul Bérenger, Joanna Bérenger, Patrick Assirvaden et Rajesh Bhagwan.  C’est plus particulièrement une question parlementaire sur l’allocation d’un contrat de plusieurs milliards de roupies à CorexSolar pour l’installation de fermes solaires qui a fait monter la température. Puis le Speaker, Sooroojdev Phokeer, est passé directement à un autre item sans donner l’occasion à Patrick Assirvaden, auteur de la question adressée au ministre de l’Énergie Joe Lesjongard, de poser une autre question supplémentaire. 

La situation s’est alors dégradée. Résultat des courses : Paul Bérenger a écopé de six séances de suspension, Patrick Assirvaden de cinq, Rajesh Bhagwan de cinq et Joanna Bérenger de trois, à moins qu’ils présentent des excuses sans condition à la Chambre. 

Le Speaker a « nommé » Paul Bérenger pour avoir « proféré des injures scandaleuses et méprisantes et des paroles grossières ». Il a ajouté que le député du Mouvement militant mauricien (MMM) a « notamment dit Sovaz, Cosson, Zako » à son égard lorsqu’il quittait la Chambre. « C’est une rupture avec les conventions et l’étiquette parlementaires », estime Sooroojdev Phokeer. Rajesh Bhagwan a, lui, été suspendu pour avoir notamment lancé les termes « corrompus » et « voleurs... ».Pour ce qui est du député travailliste Patrick Assirvaden, le Speaker lui reproche d’avoir à la fin de l’heure des questions, alors qu’il avait déjà annoncé que le temps était écoulé et qu’il avait demandé la suspension de la séance, d’avoir « lancé une contestation véhémente et agressive ». Ce qui, selon Sooroojdev Phokeer, constitue « un écart par rapport aux conventions et à l’éthique parlementaires ».

Signalée au Speaker par la députée du Mouvement socialiste militant Subhasnee Luchmun Roy, qui a dit l’avoir entendu prononcer « cinq fois le mot corrompu », Joanna Bérenger fera l’objet d’une petite enquête pour vérifier si ces mots ont bien été prononcés. Après analyse des vidéos et des pistes audio, Sooroojdev Phokeer dit être arrivé à la conclusion que la députée du MMM « a lancé à plusieurs reprises le mot corrompu à l’égard du ministre Lesjongard ».

Karen Foo Kune, du MMM, a, pour sa part, avancé avoir entendu quelqu’un de la majorité, sans pouvoir l’identifier, dire « colon » à plusieurs reprises durant le même incident. Après avoir réécouté les bandes, le Speaker a affirmé que pour l’instant, il n’est pas en mesure de déterminer qui a prononcé ce mot. « Mais je vais examiner la question et agir en conséquence », a-t-il promis.