Si 2020 a été une année difficile pour divers secteurs économiques du pays, cependant, avec la reprise des projets résidentiels, le secteur de la construction devrait connaître un bon envol cette année.
Le secteur de la construction connaîtra une « vraie reprise » vers le milieu de l’année, soit vers le mois de juin, affirme Kishan Jodhasing, le directeur de JK Construction. « En ce qu’il s’agit des projets résidentiels des particuliers, la construction va se poursuivre. Mais pour les projets d’envergure, les clients sont plutôt en mode ‘wait and see’ », explique-t-il. Par ailleurs, il soutient que les projets d’appartements et des villas, visant le marché étranger, ont été gelés. « La reprise de ces projets dépendra de l’évolution de la pandémie sur le plan international et de la réouverture de nos frontières », soutient le directeur.
Deepak Doolooa, directeur de RD Construction Ltd, abonde dans le même sens. « Les projets Real Estate Scheme (RES) et Property Development Scheme (PDS) sont au ralenti, car l’accès des étrangers sur notre territoire est restreint », dit-il. Toutefois, avance-t-il, la lumière est au bout du tunnel lorsqu’il s’agit des projets visant le marché local. « D’ailleurs, en ce début d’année, beaucoup de clients m’ont appelé pour aller de l’avant avec leur projet de construction de maison cette année. En effet, leurs prêts bancaires ont été approuvés », dit-il. Ce dernier avance que la tendance va se poursuivre d’ici les prochains mois. « Ainsi, on peut dire que la construction connaîtra un certain boost cette année », soutient le directeur de RD Construction.
Le secteur de la construction prendra son envol cette année, estime Gérard Uckoor, vice-président de l’Association des Contracteurs. Notre interlocuteur se dit toutefois certain que « 2020 a été une année difficile pour tous les secteurs économiques, y compris la construction. De nombreux projets qui avaient commencé ont été stoppés en raison du confinement ». Se montrant optimiste, il se dit sûr que cette année-ci tous les projets ‘on hold’ vont reprendre. « Ainsi, on peut prévoir une meilleure année pour le secteur de la construction par rapport à l’année dernière », dit-il. Néanmoins, il souligne que la relance de la construction dépendra aussi de la flexibilité des banques commerciales en termes d’octroi des prêts. « De nombreux particuliers ont des projets de construction, mais ne peuvent aller de l’avant en raison du manque de financement. On fait ainsi un appel aux banques afin qu’elles soient plus flexibles dans l’octroi des prêts », lance Gérard Uckoor.
En chiffres
- Après trois années consécutives de croissance positive, la construction a enregistré une chute de 25,4 % en 2020.
- 0,9 %. C’est le pourcentage de hausse de l’indice des prix de la construction au troisième trimestre de 2020. En effet, l’indice s’établissait à 105,4 points au deuxième trimestre de 2020 pour atteindre 106,3 points au troisième trimestre de 2020.
- Au cours du troisième trimestre 2020, des hausses ont été notées dans les sous-indices « location des équipements » (0,5%) et « matériaux» (1,2%).
- La hausse de 1,2 % du sous-indice « matériaux » est principalement due à la hausse des prix d’une série de produits :
(i) ciment : en juillet (5,3 %), août (0,3%) et septembre (1,4 %) ;
(ii) mortier : en juillet (1,4 %), août (0,3%) et septembre (2,0 %) ;
(iii) barres d’acier : en juillet (0,4 %) ;
(iv) tuiles et granite : en juillet (0,6 %), août (1,7%) et septembre (1,4 %) ;
(v) les planchers laminés : en juillet (3,8 %) ; et
(vi) installations électriques : en juillet (1,6 %) et août (1,4 %).
Matières premières : persistante hausse des prix
Selon nos interlocuteurs, l’un des facteurs qui pourrait freiner la relance de la construction est la hausse constante des matières premières. Selon Gérard Uckoor, avec la fermeture des frontières et la rupture dans la production, il faut compter une pénurie de matières premières. « Et qui dit baisse dans l’approvisionnement dit aussi hausse des prix », précise-t-il. Un avis que partage le directeur de JK Construction. « Le prix de la barre de fer est passé de Rs 26 000 la tonne à Rs 33 000 la tonne en décembre dernier, soit une hausse de plus de 25 %. Cette tendance devrait se poursuivre cette année-ci, car le coût de fret a grimpé », dit-il. Pour sa part, Deepak Doolooa avance que le coût d’un conteneur est passé de 1 400 USD à 3000 USD. « Il faudra ainsi s’attendre à une hausse sur les prix du carrelage, de l’électrique, de la plomberie aussi », souligne-t-il.
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