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Reportage : un deuxième Ramadan en confinement

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Rites limités, mosquées fermées, « namaaz » à domicile... Ce Ramadan en confinement est une nouvelle fois un retour à l’essentiel pour la communauté musulmane. Reportage.

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Belall Maudarbux, théologien

Le Ramadan, un temps de privations entre le lever et le coucher du soleil pour la communauté musulmane, prend une autre tournure pour la deuxième année consécutive, à cause de la pandémie de Covid-19.

Certains rites tels que la « tarawih », la prière du soir durant le Ramadan à la mosquée, ne peuvent se faire en groupe. Belall Maudarbux, théologien musulman, explique que toutes les prières se feront à la maison durant le mois de Ramadan. Plus que jamais, cette période est l’occasion de renoncer à la surconsommation, dit-il.

« C’est un mois de renonciation aux excès. Ce qui nous permet de diminuer notre consommation et partager le surplus. C’est l’occasion de se recentrer sur ce qui est essentiel. La générosité du prophète Mohammed ne connaissait pas de limites », explique  Belall Maudarbux.

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Shaeed Eyasim habitant de Beau-Bassin vit le Ramadan dans son cocon familial

Le théologien indique que le Ramadan n’est pas vécu de la même façon partout dans le monde. « Il ne faut pas oublier ceux qui ont perdu leur emploi ou les plus démunis pour qui rompre le carême est un vrai défi. »

Pour Shaeed Eyasim, qui habite à Beau-Bassin, ce Ramadan est une continuation de ce qu’il a vécu l’année dernière même s’il ne s’attendait à le vivre en confinement.

« Nous sommes mieux préparés contrairement à l’année dernière. Ce mois de Ramadan avec ma femme et ma fille me permet de retourner à l’essentiel à ce qui est le plus important dans la vie », explique-t-il.

Les repas ont été finalisés par Shaeed Eyasim et son épouse pour un mois à cause du confinement. Pour sa part, il se limite à un fruit, à du lait, à des céréales et à un verre d’eau pour le repas du matin.

« Vivre le Ramadan à la maison me permet de me retrouver avec ma famille et de prier avec elle. Ce qui prend une autre dimension. On a tendance à oublier que le carême est avant tout un moment de prière. »

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Nasreen Fokeerbux a commencé à préparer les gateaux pour l'iftar depuis une semaine

La flexibilité qu’offre le travail à la maison permet aussi à Shaeed Eyasim, qui travaille dans le tourisme, de trouver son propre rythme. Les week-ends pendant le Ramadan, il confie qu’il se rendait chez son frère ou ses beaux-parents à Port-Louis pour briser le jeûne. « C’est un moment qui va me manquer, car c’était un temps de réjouissance avec la communauté. »

Comme l’année dernière Nasreen Fookerbux et ses deux fils Aftab et Azhar passeront le Ramadan entre quatre murs.

« Nous sommes obligés de tout préparer en avance, afin d’éviter d’aller au supermarché. »

Ainsi une semaine avant le début du Ramadan, ils ont préparé des petits gâteaux pour l’iftar. Tous les jours à partir de 17 h 30, Aftab raconte qu’il se met à les frire.

Le jeune homme gère aussi un snack qui propose un menu spécial pendant le Ramadan depuis l’année dernière. « Les gâteaux sont prêts à partir de 15 heures et se vendent très bien même en période de confinement », indique-t-il.

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Aftab et Azhar Fokeerbux aident leur maman pendant le Ramadan

D’habitude, c’est chez sa grand-mère à Terre-Rouge qu’il se rendait pour briser le jeûne. « Nous étions une dizaine, c’était un moment fort autour de gâteaux et de sirop. »

Confinement ou pas, le Ramadan ne sera pas différent pour Rubeina Bauluck et sa famille. « Nous passerons la plupart de notre temps à la maison. Nous nous y sommes pris tôt et nous avons fait nos provisions, afin d’éviter de faire le va-et-vient au supermarché », explique Rubeina Bauluck.

C’est un moment de dévotion à vivre en famille pour cette enseignante qui est en vacances. « Par rapport à l’année dernière, quand nous étions dans le flou, les ingrédients sont facilement disponibles. » Ce qui lui manquera toutefois le plus c’est le contact avec les voisins et ce temps d’amitié et de partage au moment de l’iftar tous les jours.

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Le temps de partage avec les voisins au moment de l'iftar manque à Rubeina Bauluck

 

 

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