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Réponse aux Britanniques : les Chagossiens disent non à l’ouverture des discussions

La Grande-Bretagne a précisé jeudi 23 février que son intention, en proposant les 40 millions de livres sterling, est de bonne foi. Mais les Chagossiens refusent ce « support package ». Pour Olivier Bancoult, du Groupe Réfugiés Chagos, il s’agit d’un « cadeau empoisonné ».

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Après le refus du Groupe Refugiés Chagos (GRC) d’accepter le support package de 40 millions de livres sterling (Rs 2 milliards), le gouvernement britannique tente de remettre les pendules à l’heure. Dans un communiqué émis jeudi, il réaffirme son « engagement de longue durée de travailler avec la communauté chagossienne ». Il précise que son intention est de « bonne foi » et qu’elle n’a aucun lien avec les procédures légales engagées ou qui pourraient être engagées par les Chagossiens contre le gouvernement britannique par rapport au repeuplement de l’archipel des Chagos.

Les Britanniques attendent des propositions des Chagossiens, à travers le GRC ou le Chagossian Social Committee. Ce dernier était l’organisation menée par Fernand Mandarin, décédé en octobre.

Mais des propositions, il n’y en aura point, du moins pas au niveau du GRC auquel est affiliée la majorité des Chagossiens. « On ne soumettra pas de projet. Dans le passé, nous l’avions fait et ils ont été rejetés pour des raisons parfois farfelues », réagit Olivier Bancoult. « C’est un cadeau empoisonné et comme toujours, les Anglais tentent de diviser pour mieux régner », ajoute-t-il.

Dans le communiqué, le haut-commissariat britannique à Maurice précise que le package inclut aussi une intensification des visites de Chagossiens aux Chagos. « À cause de ressources limitées, ces visites s’étaient faites à petite échelle, ne comprenant souvent que 15 membres de la communauté. Nous organiserons des visites plus longues, plus grandes et plus fréquentes. » Et de promettre que la première visite aura lieu cette année et que de plus amples informations seront émises avant fin mars.

D’ailleurs, il n’y a pas eu beaucoup de visites. Depuis 2004, la première visite de Chagossiens sur l’archipel, il n’y en a eu que deux autres. En treize ans, il n’y a donc eu que trois déplacements. « Ce n’est pas visiter l’archipel que nous réclamons. C’est pouvoir s’installer chez nous aux Chagos », martèle Olivier Bancoult.

Fin de non-recevoir

Si Londres persiste à dire que ces Rs 2 milliards « ne sont pas un remplacement pour le relogement », Olivier Bancoult souligne qu’on « ne peut faire confiance aux Britanniques pour un sou ». La Grande-Bretagne affirme, elle, que la décision de ne pas autoriser ce retour est « basée sur un grand nombre de facteurs ». Pourtant, dit Olivier Bancoult, « des personnes d’autres nationalités y résident bien ».

Si le gouvernement britannique veut des « full discussions » avec les Chagossiens sur des propositions de projets, il se heurte, toutefois, à une fin de non-recevoir du GRC. Les Development Experts du gouvernement britannique, qui « visiteront Maurice prochainement », n’auront donc pas la tâche facile. Parmi les secteurs que compte couvrir la Grande-Bretagne au niveau des projets, il y a « l’accès aux services sociaux et de santé, une meilleure éducation et des opportunités d’emploi ».

Le Royaume-Uni précise qu’il considère cette offre comme « une opportunité pour étoffer ces projets afin d’atteindre plus d’enfants et d’adultes souhaitant améliorer leur niveau d’éducation et de compétences. Nous voulons entendre des Chagossiens et/ou de leurs leaders s’ils estiment que ces projets figurent toujours parmi leurs priorités ». Pour Olivier Bancoult, cela équivaut à « du chantage » de la part des Britanniques.

 

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