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Renvoi des élections villageoises : l’opposition réclame plus d’autonomie

Élections villageoises Le renvoi des élections villageoises à 2020 sera débattu à l’Assemblée nationale, le mardi 27 novembre.

C’est demain mardi 27 novembre que le projet de loi avalisant le renvoi des élections villageoises à 2020 sera débattu à l’Assemblée nationale. L’opposition critique la présentation précipitée du projet de loi qui ne figurait pas dans le compte-rendu officiel du Conseil des ministres de vendredi. D’autres suggèrent de revoir les règles du jeu des élections locales et de donner plus d’autonomie aux différents conseils. 

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Le projet de loi fera certainement polémique l’Assemblée nationale demain. Des amendements proposés à la Local Government Act, afin d’annuler les élections villageoises qui devaient avoir lieu le 2 décembre et de les renvoyer à 2020, doivent être débattus. Le texte de loi prévoit aussi que les conseillers actuels conservent leurs sièges jusqu’à l’échéance de 2020 et que les élections aient ensuite lieu chaque six ans. Si l’opposition critique d’une seule voix la façon de faire, certains proposent de revoir une bonne fois pour toutes les règles du jeu.

Les élections, la clé de la démocratie

Le leader du l’opposition, Xavier-Luc Duval, est notamment de cet avis. « Les élections sont la clé même de la démocratie. Tout renvoi des élections est un exercice antidémocratique et il ne fait pas de doute que nous devons tous condamner ce renvoi », explique-t-il. Toutefois, il précise que, durant les débats à l’Assemblée nationale, demain, il proposera de changer les règles pour la tenue des villageoises une bonne fois pour toutes.

« Après 50 ans d’indépendance, il faut commencer à réfléchir autrement. Dans de nombreux pays, les élections sont regroupées le même jour. Il faudrait tenir les élections villageoises, municipales et nationales le même jour », poursuit-il. Il estime que cela aurait en plus le mérite de faire économiser au moins Rs 600 millions à l’État par quinquennat. 

Le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, a aussi critiqué cette décision du gouvernement lors d’une fonction à Roches-Noires (voir texte en page 4). Dans son discours de circonstance, il estime que ce renvoi est motivé par la « raclée » que son parti infligerait au gouvernement. Aux questions de la presse, plus tard, il a précisé : « À l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait dit qu’il fallait se préparer pour les élections villageoises. Ensuite, il a nié l’avoir dit. Il ne sait plus ce qu’il a dit et renvoie les élections villageoises en catimini. Cela montre à quel point il a peur. »

L’accusation de renvoi en catimini vient du fait que l’amendement à la Local Government Act n’était nulle part mentionné sur le compte-rendu officiel du Conseil des ministres, contrairement à l’Ombudsperson for Financial Services Bill qui sera également présenté en première lecture demain. 

D’ailleurs, dans les couloirs de l’Assemblée nationale mercredi, nous avons surpris un bref échange entre Fazila Daureeawoo et le Premier ministre sur les mesures à mettre en place concernant les élections villageoises, la ministre expliquant qu’il fallait discuter des élections villageoises. Échange vite interrompu par le Premier ministre, après avoir jeté un coup d’oeil furtif autour de lui : « Wi me pa isi. » 

Paul Bérenger, leader du MMM, a également qualifié la procédure de renvoi en « catastrophe » lors de sa conférence de presse hebdomadaire de samedi. Il a aussi évoqué des changements qu’il estime nécessaires au niveau des administrations régionales, notamment en termes d’autonomie. Il a ainsi promis que l’item figurera au programme électoral de son parti. Selon Paul Bérenger, il était question d’un tel changement en 2003, mais le gouvernement dont il faisait partie à l’époque n’avait pu l’inclure dans la Constitution.

Pas bon pour le moment

Le Premier ministre n’a pas encore abordé le sujet dans ses discours officiels et s’est arrangé pour éviter la presse lors de ses sorties publiques du week-end. Par contre, le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, a abordé la question lors d’un congrès à Bel-Air/Rivière-Sèche samedi.

Il estime qu’il n’est pas propice de donner des élections villageoises à cause des nombreux chantiers à travers le pays. « À l’Assemblée nationale, ce mardi, il y aura un débat sur la tenue des élections villageoises. Il faudra prendre une décision. Ce n’est pas le bon moment pour la tenue des villageoises, parce que nous sommes en pleine construction de structures à travers le pays. Je vous demande de faire attention, car il y aura beaucoup de démagogies », a-t-il indiqué.

 

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