Le maintien des cours en ligne, en ce début de troisième trimestre, n’arrange pas les affaires des librairies et magasins d’équipements scolaires. En revanche, les enseignes de matériel informatique font recette.
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Les librairies en grande difficulté
À Bambous, la librairie Royal Bookshop est quasiment vide en ce début d’année. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, le magasin fait face à une baisse des ventes. « On s’attendait à une amélioration de la situation avec la reprise économique. Mais comme les cours en ligne sont maintenus, nous n’avons aucune visibilité sur l’avenir de notre secteur. Nous n’atteignons même pas 5 % de notre chiffre d’affaire d’avant pour cette période », déplore le directeur, Kesso Jeebun. Les produits ne s’écoulant pas, il n’a pas réapprovisionné son stock depuis plusieurs mois.
Devarajen Samoo, secrétaire de la Booksellers and Newsagents Association confirme : « La situation financière des librairies est alarmante. Auparavant, décembre-janvier était une période de haute activité. Aujourd’hui, c’est le calme plat ». Les élèves ne se rendant pas physiquement en classe, ils utilisent très peu de fournitures scolaires.
Par ailleurs, poursuit-il, « cette année, c’est en juin-juillet que la grande rentrée aura lieu. Ainsi, les manuels scolaires ne se vendent pas en ce moment ». Il s’attendait toutefois à une demande pour les « past exam papers » en ce troisième trimestre. « Mais nous sommes restés sur notre faim. La vente est très lente. » Selon lui, sur une cinquantaine de librairies que comptait le pays, une dizaine a déjà fermé. « Si cette situation difficile se poursuit, il y aura d’autres fermetures », prévoit Devarajen Samoo.
Si certaines librairies n’ont pas réussi à surmonter la crise, d’autres se sont adaptées en diversifiant leurs activités. Kesso Jeebun, par exemple, s’est lancé dans la vente de produits de luxe pour la maison. « Je ne pouvais plus continuer sur une seule activité. Je ne sais même pas si je pourrai garder la librairie encore longtemps », indique-t-il. Devarajen Samoo, pour sa part, s’est diversifié dans la papeterie pour les bureaux.
« C’est le seul moyen de joindre les deux bouts », dit-il.
Sacs et chaussures : effondrement des ventes
Les chaussures et les sacs peinent aussi à trouver preneur. Yannick C., responsable d’un magasin de chaussures à Quatre-Bornes, ne cache pas son inquiétude. « On espérait une reprise en ce début d’année mais c’est pire. » Son commerce a enregistré une baisse de 75 % des ventes par rapport aux mêmes périodes avant 2021. Le gérant ne prévoit aucune amélioration dans les mois à venir. « Il y a trop d’incertitudes concernant le calendrier scolaire », dit-il. Du côté des cartables et autres sacs d’école, la situation est encore plus grave. « Il n’y a plus de vente. Le stock de l’an dernier est toujours disponible », indiquent les responsables de plusieurs magasins.
La production d’uniformes à l’arrêt
Jinchi, entreprise spécialisée dans la vente d’uniformes, enregistre une baisse de 75 % des ventes par rapport aux débuts d’année d’avant la Covid-19. « Nous avons quatre magasins dans l’île et la morosité est la même dans les quatre », affirme le directeur, Clifford Li Po Wing. Les élèves restant à la maison pour le moment, les parents n’achètent pas de nouveaux uniformes. « Même si certaines classes reprendront en présentiel début février, je ne pense pas que les ventes vont décoller. Comme les enfants ne sont pas allés à l’école pendant des mois, leurs uniformes sont toujours en bon état », souligne le commerçant. Il affirme que si la tendance se poursuit, il devra licencier quelques employés et fermer un de ses magasins.
Ravi Venkatasamy, directeur de Bonkoutir Uniforms, fait part du même désarroi. « La compagnie existe depuis plus de 50 ans et compte une centaine d’employés. Nous n’avons jamais connu une crise d’une telle envergure. » En raison du manque de demande, indique-t-il, la production d’uniformes est à l’arrêt actuellement. « On s’attendait à des ventes décentes en décembre et début janvier. Mais au contraire, c’est le plus mauvais chiffre d’affaire que nous ayons jamais enregistré », précise-t-il.
Selon lui, les ventes devraient stagner en février également. « Les parents des élèves de SC et HSC n’achèteront des nouveaux uniformes à deux mois des examens. »
Le budget à prévoir
Équipement | Prix |
---|---|
Ordinateur portable basique | Entre Rs 20 000 et 30 000 |
Ordinateur portable (processeur i5) | Entre Rs 37 000 et 55 000 |
Ordinateur portable (processeur i7) | À partir de Rs 55 000 |
Ordinateur de bureau | À partir de Rs 25 000 |
Tablette | À partir de Rs 3 000 |
Tablette graphique | À partir de Rs 3 500 |
Webcam | À partir de Rs 1 100 |
Casque audio | À partir de Rs 550 |
Ordinateurs et tablettes de plus en plus prisés
Si certains commerces sont affectés par le « homeschooling », l’enseignement à distance fait aussi des heureux. Dans les magasins de matériel informatique, les ordinateurs et les tablettes partent comme des petits pains depuis le premier confinement. Après l’annonce, en décembre, du maintien des cours en ligne à la rentrée, les chiffres d’affaires sont restés excellents. « On a atteint des pics de vente en décembre et depuis le samedi 8 janvier, la vente a repris considérablement », indique Ashwin Ramperary, le responsable de l’enseigne Fast Click à Bagatelle. « Pour les élèves du secondaire, les ordinateurs portables sont privilégiés. Pour le primaire, ce sont les tablettes qui ont la cote », précise-t-il. Une forte demande est également observée pour les équipements qui facilitent le suivi des cours en ligne, comme les webcams et les casques audio.
Le constat est le même dans les magasins 361. « Nous proposons une large gamme d'ordinateurs portables, de tablettes, d'écouteurs, de moniteurs et d'imprimantes pour aider les élèves dans leurs études en ligne », dit le General Manager, Anil Jugdaosingh.
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