Rentrée scolaire 2017 : ce qui va changer

La rentrée scolaire 2017 sera différente des années précédentes, avec la mise en application du Nine-Year Continuous Basic Education. Le Dimanche/L’Hebdo a rencontré la ministre de l’éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, le vendredi 6 janvier, et elle nous a dévoilé les changements majeurs qui interviendront pour l’année scolaire 2017. Zoom sur les principales nouveautés…

Mode d’admission

Les admissions sous la réforme ne subiront pas de grands changements. Les inscriptions se feront sur une base régionale au primaire, comme à l’accoutumée. Pour le secondaire, trois critères seront pris en considération : le choix des parents, le grade aggregate et la proximité de l’école. Par ailleurs, les procédures d’admission en Grade 7 seront les mêmes que celles pour passer en Form I. Avant la proclamation des résultats, les parents remplissent les formulaires d’admission. De là, le ministère prend en considération la liste soumise, ainsi que les résultats de l’enfant. S’il a le grade « required aggregate », il intègre l’établissement choisi en premier. Et quand toutes les places sont remplies dans le premier collège, il faut se rabattre sur le second choix.

De grade 6 à grade 7

Le ministère a pris des dispositions pour mieux encadrer les enfants qui entameront le Grade 7 en 2018. Dans chaque établissement secondaire, il y aura une classe d’élèves avec un rythme d’apprentissage différent. Ils seront encadrés d’une manière plus adéquate avec des support teachers, qui seront formés pour couvrir le cursus du Grade 7 au Grade 9 sur quatre ans, au lieu de trois ans. Les recteurs auront la possibilité d’identifier les élèves qui parviennent à se rattraper et ceux-ci seront canalisés vers le mainstream.  

Les nouvelles matières

La réforme éducative comprend l’introduction de nouvelles matières. Les élèves pratiqueront des activités sportives, ainsi que des activités artistiques telles que la musique, la danse et la peinture. À la fin de janvier, la natation sera pratiquée dans 20 écoles, soit cinq écoles par zone. L’accent sera également mis sur l’éducation des valeurs, le health and wellness directorate, l’emotional and social well-being program of learners...

Les académies

À partir de 2018, il n’y aura pas d’admission dans les académies, car les salles de classes des établissements qui seront transformés en académie subiront des travaux d’infrastructures pour permettre aux élèves de pratiquer le théâtre ou abriter des vestiaires, par exemple. La ministre souligne que les infrastructures dans toutes les écoles seront revues, pas seulement dans les académies. « Il faudra effectuer des travaux dans les écoles pour pouvoir enseigner les nouvelles matières », dit-elle.

Disparition du prevoc

Le Prevoc n’existe plus. Si l’enfant choisit de poursuivre ses études dans un centre vocationnel, il doit au préalable avoir un certain bagage. Il doit disposer d’une base solide sur laquelle il pourra par la suite développer d’autres compétences. Chaque élève a son propre rythme d’apprentissage. Il reste dans le système, mais sera mieux encadré et bénéficiera d’un soutien pédagogique. Les manuels du Mauritius Institute of Education (MIE) sont revus pour les adapter sur quatre ans, au lieu de trois. Le MIE travaille sur les concepts importants que les élèves doivent acquérir sur les quatre années, en les rendant aussi simples que possible, tout en s’assurant que les concepts de base sont retenus.

ZEP – Community schools

Le ministère de l’éducation vient de l’avant, cette année, avec les cinq écoles ZEP (community schools) sur une base pilote, pour développer le community schooling avec les parents. L’année dernière, le neurochirurgien Dr Rathore était à Maurice pour travailler avec des éducateurs, ainsi que les responsables des écoles, pour les aider à mieux comprendre le milieu dans lequel évoluent les enfants des écoles ZEP. Ils ont développé le brain base learning. Il a démontré comment le milieu dans lequel évolue l’enfant influence sa façon de penser et son apprentissage.

Mixité

La mixité est importante, selon la ministre. « À la maison, filles et garçons jouent ensemble. Au primaire, ils étudient ensemble. Ils prennent des leçons particulières ensemble...», affirme la ministre. La mixité devra encourager les jeunes à se respecter.

Formation des enseignants

La formation des enseignants devrait commencer prochainement pour préparer l’entrée des jeunes au secondaire en 2018. À partir de  2018, les textes de Grade 7 seront préparés par le MIE. Il y aura une équipe d’éducateurs des collèges publics, privés et confessionnels qui travailleront avec le MIE pour préparer les syllabus de chaque sujet, étalé sur trois ans. Ils travailleront aussi sur le cursus adapté, ainsi que le syllabus de l’extended stream.

Mixed abilities

Le système s’étale sur 13 ans de scolarité. Les enfants devraient pouvoir, avant de choisir l’orientation qu’ils adopteront, avoir au minimum neuf ans d’éducation de base continue. Après cela, les enfants pourront choisir de rester dans le même établissement scolaire ou intégrer une académie ou un centre de formation vocationnelle. La réforme privilégie les mixed abilities pour offrir à chaque enfant la possibilité d’apprendre dans un milieu correct et harmonieux, afin qu’il puisse s’épanouir, grandir et évoluer.

Early Support Programme

L’Early Support Programme vient en aide aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage, dès le départ, afin de réduire le taux d’échec. Le programme sera introduit dans une centaine d’écoles cette année et étendu à tous les établissements du cycle primaire en 2018. L’Early Support Programme vise à identifier les difficultés d’apprentissage chez les élèves. L’éducation holistique sera également introduite cette année et 340 éducateurs ont été recrutés pour les besoins de l’enseignement.

Regional scholarships

Les étudiants des écoles régionales bénéficieront des bourses nationales. La réforme prévoit quatre bourses additionnelles par zone, qui seront réservées aux écoles régionales. « Nous avons mis en place un système avec des motivations pour que les écoles s’améliorent », affirme la ministre.