Rentrée parlementaire : Tarolah se dérobe, l’opposition prêche l’unité

Les travaux parlementaires reprennent aujourd’hui après un congé riche en rebondissements et scandales. Les conséquences sont un réaménagement au niveau des responsabilités et du décorum. L’attention sera aussi braquée sur la capacité de ces partis qui présentent tous un candidat à la partielle du No 18 de laisser la campagne hors de l’hémicycle.

Un nouvel Attorney General, un nouveau Chief Whip, un nouveau Parliamentary Private Secretary (PPS) et une place vide. C’est la scène qui attend ceux qui seront au rendez-vous de la rentrée parlementaire ce matin. Maneesh Gobin fera ses premiers pas au parlement en remplacement de Ravi Yerrigadoo. Bobby Hureeram est désigné Chief Whip à la place l’ex-Attorney General. Raffick Sorefan s’installera parmi les PPS et Kalyan Tarolah devrait être absent après avoir démissionné comme PPS. Si cette rentrée se fait sous le signe de l’élection partielle, l’absence d’un candidat de la majorité gouvernementale mobilisera plutôt l’attention sur le comportement des partis de l’opposition entre eux. Du côté du gouvernement, on essayera surtout de répondre aux attaques de l’opposition qui ne manque pas de munitions.

Du côté de la majorité, on a voulu minimiser les dégâts, en demandant à Kalyan Tarolah de prendre un congé de plusieurs semaines du parlement. Question de lui éviter les commentaires déplaisants des membres de l’opposition à propos des vidéos et des photos obscènes de lui qui en ciruculation. Cela ne suffira toutefois pas à le soustraire de  l’attention des membres de l’opposition. Rajesh Bhagwan, l’élu du MMM, compte tout de même présenter  sa motion de blâme contre l’ex-PPS.

Kalyan Tarolah ne devrait toutefois pas être seul à faire face aux critiques de l’opposition. Shokutally Soodhun, vice-Premier ministre et numéro quatre du gouvernement, doit répondre devant la justice pour ses menaces de mort contre Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition et Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, est accusé de harcèlement sexuel par une enseignante de Trou-d’Eau-Douce.

Parmi les questions parlementaires qui pourraient mettre le feu aux poudres, on retient celle de Rajesh Bhagwan sur le Fact-Finding Committee institué pour faire la lumière sur le renouvellement du contrat de Vijaya Sumputh à la tête du Trust Fund for Specialised Medical Care, une question sur les missions à l’étranger des ministres depuis décembre 2016 et une autre de Ravi Rutnah sur le chèque de Rs 10 millions de la BAI au nom du MMM. Ravi Rutnah jouera aussi un rôle inhabituel d’opposant, normalement l’apanage de Bashir Jahangeer ou de Soodesh Rughoobur, en posant une question au Premier ministre sur un de ses conseillers qui aurait réclamé Rs 6 millions pour offrir un passeport mauricien à des citoyens malgaches.

Du côté de l’opposition, si la tension est montée d’un cran, surtout entre le Mouvement Patriotique (MP) et le MMM pour la partielle, le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval dit espérer que la rivalité de la partielle sera mise de côté au parlement, bien que chaque parti d’opposition présente un candidat à la prochaine joute électorale. « Le PMSD fera son maximum pour maintenir l’unité de l’opposition », a déclaré Xavier-Luc Duval pendant le week-end. Un discours similaire à celui tenu par Paul Bérenger, leader du MMM, au cours de sa conférence de presse, samedi.