«Plus de cover-up et moins de transparence. » C’est en ces termes que le leader Mouvement militant mauricien (MMM) a commenté la rentrée parlementaire, samedi lors de la conférence de presse de son parti à l’hôtel Le Labourdonnais, Port-Louis.
Le leader de l’opposition était une fois de plus dans le viseur de Paul Bérenger. « Les Private Notice Questions (PNQ) de Duval sont un flop. Il n’y a rien de concret. Pas de chiffres, pas de faits… » a-t-il avancé. Pour le leader des mauves, le vrai leader de l’opposition, c’est Rajesh Bhagwan, et la « vraie » opposition, c’est le MMM.
« Quant au rapport du National Audit Office, rendu public mardi, je ne m’attends pas à des innovations de la part de ce gouvernement », a indiqué Paul Bérenger. Dans la même veine, le leader du MMM a qualifié de « léger » le rapport du Public Accounts Committee déposé mardi dernier au Parlement.
Les Fact-Finding Committees sur Youshreen Choomka et Vijaya Sumputh ont aussi été critiqués. Les conclusions de ces instances ont été référées à l’Independent Commission against Corruption (Icac). « Cela alors qu’on sait que l’Icac n’a aucune crédibilité », a déclaré le leader du MMM. Paul Bérenger a, d’autre part, souligné que le refus de donner des détails sur le montant que la State Trading Corporation a déboursé pour l’achat de pétrole est un « black-out ». « Cette rentrée parlementaire est pire que jamais. On va voir si ça va continuer », a-t-il lancé.
L’affaire Sobrinho constitue, selon Paul Bérenger, un autre « cover-up total » : « Au lieu de nommer une commission d’enquête dans l’affaire Sobrinho, on envoie le dossier à l’Icac. » Toujours concernant cette affaire, le leader du MMM a trouvé « ridicule » que la Financial Services Commission ait attendu qu’il y a une Private Notice Question (PNQ) sur le sujet pour suspendre l’Investment Banking Licence d’Alvaro Sobrinho. Et de faire ressortir que ce dernier détient d’autres permis octroyés par la même instance. « Il fallait aussi prendre des actions par rapport à cela. Je préviens le gouvernement de ne pas tarder à le faire », a-t-il ajouté.
Le remboursement des victimes de l’ex-BAI a aussi été l’objet des critiques de Paul Bérenger. Selon lui, le gouvernement a emprunté Rs 3,5 milliards à Rs 6,4 milliards à un consortium bancaire, « mais au Parlement, mardi dernier, le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur, ne s’est pas attardé sur les détails ». « Il devrait démissionner », a martelé le leader des mauves.
Paul Bérenger a soutenu qu’environ Rs 5 milliards puisées des fonds publics ont été injectées dans la MauBank. Pour lui, il y a un « trou de plus de Rs 15 milliards ».
Au niveau de la santé publique, le leader du MMM est d’avis que le gouvernement « commet un crime contre les cancéreux ». Un des appareils indispensables au traitement des ces malades est en panne depuis belle lurette. Certains patients sont donc envoyés en Inde pour recevoir leur traitement. « Si un membre de la famille souhaite accompagner le patient, il doit le faire à ses frais. C’est inhumain », a souligné Paul Bérenger.
Il a rappelé qu’en février 2015, le gouvernement avait annoncé l’ouverture d’un hôpital spécialisé dans le traitement contre le cancer. « Trois ans plus tard, il n’y a toujours rien. Je demande au gouvernement de se ressaisir et de faire les choses comme il faut. Il n’est pas trop tard », a-t-il dit.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !