La reprise des travaux parlementaires le 26 mars prochain devrait marquer officiellement la dernière ligne droite avant les prochaines élections générales. Cette étape cruciale devrait ainsi comporter plusieurs implications tant pour l’opposition que pour le gouvernement.
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Présentation du Budget
L’un des moments forts de cette rentrée parlementaire devrait être la présentation du Budget. Si cet événement est traditionnellement très médiatisé chaque année, l’exercice de 2024 devrait l’être encore plus, compte tenu du contexte électoral. Les annonces qui seront faites par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, seront suivies de près, d’autant plus que l’on s’attend à ce qu’il propose des mesures populistes pour différents segments de la population. De plus, selon diverses sources gouvernementales, la date de la présentation du Budget pourrait être décalée par rapport aux années précédentes. En effet, alors que traditionnellement le ministre des Finances présente son discours budgétaire en juin, il se pourrait que cette fois-ci cela se fasse en mai.
Des projets de loi attendus
Les travaux parlementaires devraient une fois de plus témoigner de l’adoption de divers projets de loi. Parmi les plus attendus figure le « Disability Bill », qui sera présenté par la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, dans le but de promouvoir une plus grande inclusion dans la société mauricienne. Ce projet de loi, qui a nécessité plusieurs années de réflexion et de consultations approfondies, devrait enfin être soumis.
Du côté du ministère de l’Égalité des genres, c’est l’« Adoption Bill » qui devrait être présenté pour simplifier les procédures d’adoption à Maurice. Selon une source ministérielle, ce projet de loi a atteint un stade de préparation avancé et a déjà été soumis au State Law Office (SLO). La présentation d’un nouveau projet de loi concernant la protection de l’environnement figure également à l’agenda du gouvernement pour cette nouvelle rentrée parlementaire.
Démocratie
L’état de la démocratie parlementaire en cette année électorale suscite de vives préoccupations parmi de nombreux observateurs politiques. Au cours des cinq dernières années, le comportement du Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, a été scruté de près. Beaucoup estiment qu’il a souvent bafoué les principes de la démocratie parlementaire, notamment par son ton agressif et le nombre record d’expulsions survenues sous sa présidence. Dans ce contexte, plusieurs analystes politiques prédisent que le président de l’Assemblée pourrait adopter une attitude encore plus hostile envers l’opposition.
L’historien et observateur politique, Jocelyn Chan Low, estime qu’il faut s’attendre à ce que le Speaker adopte une attitude encore plus agressive en cette année électorale, se montrant particulièrement tumultueux envers l’opposition. Cependant, il souligne que les membres de l’opposition ne seront pas non plus conciliants envers le gouvernement, d’autant plus qu’ils bénéficient de l’immunité parlementaire. « Il faudra donc s’attendre à beaucoup de démagogie des deux camps de l’hémicycle, car les membres des deux côtés de la Chambre vont vouloir se montrer sous leur meilleur jour. L’opposition, en particulier, sera très active dans ce sens après avoir été relativement discrète sur le terrain ces derniers temps. »
Ashok Subron, du parti de gauche Rezistans ek Alternativ, se pose des questions sur les intentions du gouvernement concernant la présentation d’un mini-amendement constitutionnel visant à permettre aux candidats de ne pas déclarer leur appartenance ethnique. « La vérité, c’est que le Premier ministre ainsi que son adjoint Steven Obeegadoo sont clairement en train de faire passer Maurice pour un État voyou en décidant d’ignorer le Comité des droits de l’homme des Nations unies. » Concernant le comportement du Speaker, Ashok Subron est d’avis que les actions de Soorojdev Phokeer au cours des cinq dernières années ont démontré l’importance de revoir le mode de nomination du Speaker, qui devrait être approuvé à la fois par le Premier ministre et par le leader de l’opposition.
Dissolution du Parlement
La fin des travaux parlementaires prévue vers la fin du mois de juin pourrait potentiellement donner une indication sur le calendrier électoral. Bien que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ait annoncé qu’il organiserait une élection partielle dans la circonscription n°10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est) pour remplacer le siège laissé vacant à la suite de la démission de Vikram Hurdoyal en tant que député, l’impression qui se dégage tant au sein du gouvernement que de l’opposition est qu’il n’y aura pas d’élection partielle. Malgré les efforts de Pravind Jugnauth pour brouiller les pistes, cette perception persiste.
Les questions parlementaires
Concernant les questions parlementaires qui seront abordées mardi prochain, le député du Parti travailliste (PTr) Ehsan Juman prévoit d’interroger le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur les raisons de la révocation de Vikram Hurdoyal. Il compte également questionner le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, sur le dossier Silver Bank, qui a été placée sous administration provisoire, afin de connaître le montant des fonds publics injectés dans cette banque. De plus, le député de Port-Louis Maritime/Port-Louis Est cherchera à obtenir des informations sur le nombre d’accidents mortels survenus sur nos routes depuis 2023 auprès du ministre du Transport, Alan Ganoo. Le député du PTr Patrick Assirvaden demandera au ministre des Services publics, Joe Lesjongard, le montant des frais légaux engagés par le CEB dans le dossier CorexSolar. Enfin, la députée du Mouvement militant mauricien Joanna Bérenger prévoit également d’interroger Joe Lesjongard sur la controverse entourant CorexSolar, notamment sur les conséquences, si le retard dans l’exécution des conditions préalables dépasse les 120 jours à partir de la date limite, et si le CEB résiliera l’intégralité de l’accord avec CorexSolar et encaissera la totalité de la garantie de développement.
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