Après presque quatre mois, retour à l’Assemblée nationale ce mardi 28 mars. Comment se présente cette rentrée parlementaire ? Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert ont abordé la question dans l’émission Au Cœur de l’Info le lundi 27 mars sur Radio Plus.
Les parlementaires sont de retour dans l’hémicycle mais les quatre mois loin de l’Assemblée nationale n’étaient pas des vacances. C’est du moins ce qu’a fait comprendre Aadil Ameer Meea, député du MMM.
« Nous sommes souvent sollicités dans notre circonscription et encore plus en ces temps difficiles où les gens viennent nous solliciter pour de la nourriture. Les temps sont durs. » La reprise parlementaire, dit-il, est l’occasion de reprendre les sujets brûlants de l’actualité.
D’ailleurs, cette rentrée va se faire avec plus de cent questions. Cela atteste de l’urgence de la situation, selon Ehsan Juman, député du PTr. « Les scandales se multiplient. On ne sait plus par quel bout les aborder au Parlement », fait-il comprendre.
Concernant l’élaboration des questions parlementaires, Aadil Ameer Meea souligne que lors de la réunion qui a eu lieu samedi dernier avec tous les parlementaires de l’opposition, notamment du MMM, du PTr et du PMSD, un travail de coordination a été fait. « On a passé en revue les questions prioritaires », fait-il ressortir.
Le « fighting mood » de l’opposition inclut-il des « walk out » ? À cette question, le Whip de l’opposition, Patrice Armance, répond qu’un député ne vient pas à l’Assemblée nationale pour faire un « walk out » ou pour se bagarrer, mais pour mettre certains face à leurs responsabilités.
« Malheureusement, il y a beaucoup de provocation de la part d’une petite équipe et de certains ministres », estime-t-il, tout en ajoutant que très souvent, en analysant les précédents tumultes au Parlement, il devient clair d’où viennent les provocations.
Questions parlementaires
N’empêche, pour Aadil Ameer Meea, les « walk out » sont aussi justifiés. C’est ainsi que les députés de l’opposition manifestent leur exaspération. « Ces derniers temps, nous voyons de nouvelles pratiques. Quand le gouvernement présente un projet de loi, les cinq derniers orateurs sont du gouvernement. L’opposition ne peut accepter une telle pratique », déplore-t-il.
Un autre volet de l’émission concernait les questions parlementaires dont les réponses ne sont obtenues qu’après plusieurs mois dans certains cas. Faut-il alors revoir les « Standing Orders » ? « Les ‘Standing Orders’ sont clairs. Si un ministre n’a pu répondre à une question faute de temps, il peut alors la soumettre dans un délai raisonnable. Mais il n’a jamais été question de bloquer les réponses pendant des mois voire des années. Des questions parlementaires n’ont jamais été répondues », affirme Patrice Armance.
Rendre une réponse parlementaire obligatoire est une idée validée par les invités qui sont d’avis qu’une mise à jour est nécessaire. « Il y a beaucoup de choses à revoir. D’ailleurs, le nombre de fois que le Parlement siège peut aussi être revu. Il faudrait voir s’il n’y a pas le besoin de siéger deux fois par semaine, une fois pour les questions et une autre pour les réponses », indique Eshan Juman.
Critiques face aux pratiques qui ont cours depuis quelque temps, les trois invités font surtout ressortir qu’il y a un abus des « Standing Orders ». Ils dénoncent, dans la foulée, des questions « plantées » par les députés du gouvernement. « Cela nous fait perdre du temps alors que nous n’avons que trente minutes pour questionner le Premier ministre », indique Aadil Ameer Meea. Les trois députés sont aussi unanimes à dire que le Speaker doit changer d’attitude.
L’impartialité du Speaker
« Aujourd’hui, les débats parlementaires sont en direct, à la télévision et à la radio. Les gens voient et comprennent. À un moment donné, nous sommes provoqués et cela aussi, les gens le voient », avance Patrice Armance. Concernant la nomination du Speaker, il déclare que cet aspect sera pris en considération dans les prochains manifestes électoraux. Il y va de l’impartialité de celui qui représente le temple de la démocratie.
Le Parlement doit être un lieu vivant et pour cela Patrice Armance souhaite que le « seating arrangement » redevienne à la normale, soit comme avant la pandémie de Covid-19. « Il faut pouvoir retrouver les journalistes dans le Parlement ou encore les visites des étudiants qui se faisaient avant. »
À voir sur TéléPlus
D’une durée de deux heures, l’émission Au Cœur de l’Info peut être vue sur les différentes plateformes du Défi Media Group. Diffusée en Facebook Live, elle peut être vue sur la page Facebook Defimedia.info ainsi que sur la chaîne YouTube de TéléPlus.
Absence de députés du gouvernement
Dans le souci d’avoir un débat équilibré, des députés de la majorité ont été invités sur le plateau de l’émission Au Cœur de l’Info. Mais personne n’a été désignée et l’attente a été vaine jusqu’à la fin de l’émission.
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