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Rénovation: un nouveau printemps pour le jardin de Pamplemousses

Bien qu’inscrit au patrimoine national, le Château a depuis longtemps été laissé à l’abandon.
Le jardin botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, s’apprête à connaître d’importants changements. Quatre projets ont été élaborés pour rendre cet espace vert plus rentable financièrement. Le jardin botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR) est appelé à devenir un vaste chantier dans les prochaines semaines. La direction s’est engagée dans un vaste projet de rénovation de cet espace vert de 37 hectares. Parallèlement, le Sir Seewoosagur Ramgoolam Botanic Garden Trust, qui s’occupe de la gestion du jardin, cherche à augmenter ses revenus. En effet, même si le trust dispose de Rs 75 millions, il veut se donner les moyens de rendre le jardin plus attrayant afin d’attirer un plus grand nombre de visiteurs. Quatre principaux projets seront mis en chantier pour le rendre plus « rentable » : la rénovation du Château de Mon-Plaisir, la culture et la vente de fruits locaux et de fleurs, et la construction d’échoppes.

1. Location du Château de Mon-Plaisir

Le Château de Mon-Plaisir, pourtant inscrit au patrimoine national, a depuis longtemps été laissé à l’abandon. Cette bâtisse, qui abrite également le musée du Père de la Nation, est fermée au public, certaines de ses parties ayant été rongées par des acariens. Toutefois, le Château sera bientôt rénové au coût de Rs 25 millions. « Le château se trouve dans un état déplorable, notamment au niveau de la toiture et de certaines poutres. Il nécessite des travaux immédiats pour éviter que son état ne se détériore davantage. Un entrepreneur a déjà été choisi. Le début des travaux de rénovation est prévu pour juin et ils dureront huit mois. Mais comme il y a aussi des travaux de réaménagement qui seront nécessaires à l’intérieur du château, nous nous sommes donné tout au plus une année pour que le château soit de nouveau opérationnel », indique Premchand Tanakoor, Officer-in-Charge du jardin. Une fois que le château sera rénové, outre les fonctions pédagogiques, informatives et historiques qu’il offrira, le trust envisage d’en louer une partie, notamment pour des conférences ou d’autres événements « de haute facture ». Le trust espère récolter des revenus annuels additionnels avoisinant les Rs 50 millions.

2. Construction d’échoppes

Une dizaine de marchands ambulants occupent actuellement l’aire de stationnement du jardin, en quête de touristes pour écouler leurs produits, allant d’articles artisanaux à des objets souvenirs, en passant par la vente de nourriture. Le trust espère toutefois reloger ces marchands dans un endroit plus « décent, moderne et esthétique ». « Actuellement, les colporteurs opèrent comme bon leur semble. Mais une fois qu’on aura construit ces échoppes et une cafétéria, ils devront non seulement s’acquitter d’un loyer, mais aussi respecter les conditions que nous leur imposerons, notamment sur la sécurité sanitaire et l’hygiène », fait valoir Premchand Tanakoor. La construction de ces échoppes permettra de renflouer davantage les caisses du jardin.

3. Vente de fruits et produits dérivés

La direction du jardin s’est récemment engagée dans un projet de culture d’arbres fruitiers. Lorsque les fruits seront récoltés, ils seront vendus au public sur place. « Cette démarche s’inscrit dans notre volonté de mettre sur pied un jardin thématique. Un terrain de plus de 2 000 mètres carrés a été identifié. Nous avons déjà fait le nivellement du sol et la plantation débutera incessamment. Plusieurs types de fruits seront disponibles, particulièrement ceux que nous trouvons de moins en moins, notamment les ‘vavang’ et les ‘bibasse’. Leurs produits dérivés (achards, jus…) seront aussi commercialisés. Cette activité est très prometteuse car les Mauriciens aiment consommer les fruits et les achards. »

4. Pépinière et vente de fleurs

Un autre projet à travers lequel la direction du jardin espère récolter un peu d’argent est la création d’une pépinière. Celle-ci aura une double fonction. Primo, planter des fleurs existantes de même que de nouvelles espèces pour assurer le renouvellement des arbres dans le jardin. Secundo, le surplus sera proposé à la vente au public, notamment les orchidées, très prisées.  
 

Les 9 principales recommandations

En décembre 2015, le ministère de l’Agro-industrie avait retenu les services de Gilles Clément, urbaniste et botaniste français, pour dresser un état des lieux du jardin. Il a soumis son rapport fin mars et les grandes lignes de celui-ci ont été présentées au Conseil des ministres, vendredi 5 mai. Le botaniste a fait une série de recommandations axées sur trois volets : botanique, pédagogie et loisirs. Objectif : rehausser le niveau du jardin et lui rendre ses lettres de noblesses. Un comité technique analyse en ce moment même ces recommandations et donnera bientôt son avis. Selon le ministre Mahen Seeruttun, ce rapport est une feuille de route pour la concrétisation de plusieurs projets. « Le but est de redonner au jardin la réputation qu’il avait autrefois et de le rendre par la même occasion plus accueillant et convivial », indique-t-il. Ci-dessous, quelques-unes des recommandations de Gilles Clément :
  • Une harmonisation des panneaux d’information
  • Enlever les panneaux placardés sur la grille d’entrée
  • Repenser les plaques commémoratives pour y inscrire le nom de la personne qui a mis la plante en terre
  • Revoir le revêtement des allées du jardin, actuellement en bitume
  • Planter davantage de plantes indigènes afin de refléter la diversité de notre flore
  • Apprendre l’historique des plantes, des monuments et autres attractions à l’aide des smartphones, à travers la création d’un QR Code
  • Rendre le jardin plus vivant à travers des activités
  • Que les touristes puissent quitter le jardin avec un produits souvenirs
  • L’aménagement d’une cafétéria.
 
 

Chiffre d’affaires de Rs 47,5 M en 2015

L’année dernière, le Sir Seewoosagur Ramgoolam Botanic Garden Trust a enregistré un chiffre d’affaires de Rs 47,5 millions. C’est ce qu’avait déclaré Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, au Parlement le mardi 23 mars. Ces revenus viennent principalement de la vente de billets d’entrée. En 2015, le jardin a accueilli 231 175 touristes. À Rs 200 le ticket pour les étrangers, cela revient à Rs 46,2 millions. Il faut y ajouter les Rs 1,2 million obtenues auprès des 49 000 visiteurs mauriciens qui s’acquittent, eux, d’un droit d’entrée de seulement Rs 25.  Depuis peu, la direction du jardin propose la location de ‘Golf Carts’ à Rs 250. Outre le droit d’accès, elle propose aussi un tarif spécial pour le tournage de films et des séances photos notamment. Il faut compter Rs 2 500 par jour pour un maximum de 10 personnes. Pour chaque personne additionnelle, il faut ajouter Rs 200. Pour les institutions éducatives qui désirent faire visiter le jardin à leurs élèves, l’entrée est gratuite, mais elles doivent toutefois s’acquitter de ‘processing fees’ (frais de traitement)de Rs 100.
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