Rénovation : le jardin botanique de Pamplemousses se refait une beauté

Cure de rajeunissement pour le SSR Botanical Garden, plus connu comme le Jardin de Pamplemousses… En effet, elle est actuellement en transformation. Après la première phase de la rénovation du Château de Mon Plaisir, c’est au tour du jardin botanique de subir un lifting. Et pas des moindres !

Faire du jardin botanique de Pamplemousses une référence dans l’océan Indien. Le SSR Botanical Garden Trust s’y attelle. En effet, le jardin de 37 hectares, patrimoine national datant du 18e siècle, connaîtra des travaux d’aménagement et de rénovation. « Nous allons garder l’authenticité du jardin tout en améliorant et en rénovant ce jardin qui est le plus ancien de l’hémisphère sud. Les travaux sont déjà en cours. Nous avons commencé à élaguer les plantes invasives, et la grille principale est en réparation ainsi que la barrière métallique. Le jardin accueillera une pépinière dans quelques mois », explique Dr Seelavarn Ganeshan, chairman du SSR Botanical Garden Trust.

La pépinière sera sur une superficie de 500 mètres carrés. Elle a pour but d’approvisionner le jardin mais les surplus seront mis en vente au public. Cependant, le gros du travail reste à venir. Parmi les projets, on note des espaces dédiés aux fleurs, aux plantes médicinales et aux épices. Le Pont des Soupirs sera remis en état et le petit bâtiment, à l’entrée, se transformera en boutique de souvenirs. Les ruines du jardin seront restaurées et le lieu transformé en cafétéria. « Les projets sont là, certains sont finalisés, d’autres non, et c’est un travail de longue haleine qui s’échelonnera sur plusieurs années », indique Seelavarn Ganeshan.

Mon Plaisir renaît de ses cendres

Le projet de rénovation du jardin est une initiative du Conseil d’administration du Trust du Jardin qui, en décembre 2015, avait invité Gilles Clément, botaniste et paysagiste, pour faire un diagnostic de l’état des lieux et pourvoir conseils et expertise.  Outre la rénovation du jardin botanique, celle du Château du Mon Plaisir fait également partie du projet.

Fermé au public en raison de son état de délabrement, sa rénovation a débuté en juillet 2016. Rs 25 millions ont été allouées à cette première phase de travaux qui concernaient la restauration de la structure dont les cloisons, la toiture et les escaliers, entre autres, de même que toute la partie électrique tout en gardant le cachet authentique et colonial. Avec ses lustres à pampilles, ses escaliers, ses salles climatisées, le Château Mon Plaisir renaît de ses cendres même s’il demeure vide pour le moment.

La deuxième phase de rénovation de cette ancienne demeure de Mahé de La Bourdonnais, qui débutera bientôt, verra l’aménagement de la bâtisse pour accueillir ses nouvelles fonctions qui ne sont pas encore finalisées. Trois options sont possibles. Le Château fera office de musée qui contera toute l’histoire du jardin à travers des photos.

La grande bâtisse pourra abriter un musée botanique où une exposition sur les plantes et fruits expliquera la diversité de ceux-là. En dernier lieu, le Château servira de lieu de conférences. « Une fois que nous serons fixés sur ses nouvelles fonctions nous pourrons aménager le lieu mais je pense que la deuxième phase de rénovation prendra fin vers la fin de l’année prochaine », a indiqué le Chairman du SSR Botanical Garden Trust.

Le Jardin de Pamplemousses

Le mot même de Pamplemousses illustre toute l’histoire du jardin qui porte ce le même nom. Il est en effet attesté qu’il lui fut donné dès 1729. Il figure dans les premiers actes de concessions accordées dans cette localité. Parmi les premiers concessionnaires, on trouve le Gouverneur Maupin lui-même, puis Mahé de La Bourdonnais qui en devint le propriétaire en 1736. C’est ce dernier qui fit venir l’eau par le canal de Villebague et qui y construisit son habitation.

Quant à l’église Saint-François d’Assise, consacrée en 1756, elle est la plus ancienne de l’île. Le célèbre Gouverneur n’y conçut qu’une culture de plantes vivrières et utiles, introduisit même des plantes d’Europe et des Indes, mais sans en faire pour autant un jardin botanique. Il y apporta le cannelier, le poivrier, le myrobolan, le bambou épineux, le bilimbi long et le manioc (en 1741).

La Bourdonnais, qui perdit coup sur coup sa femme et son fils, ne put supporter de continuer à vivre à Mon Plaisir. Il revendit le domaine à la Compagnie des Indes. On y cultiva alors les mûriers et le Bois noir… Pierre Poivre, à son retour dans l’île comme Intendant du Roi, se rendit acquéreur de Mon Plaisir en 1767. Durant cinq années, il se consacra à la création du fameux Jardin de Pamplemousses.