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Rencontre sir Anerood Jugnauth - Boris Johnson : Londres promet de faire avancer le dossier Chagos

« We will make it work », a déclaré Boris Johnson, Foreign Secretary britannique, lors de sa rencontre avec sir Anerood Jugnauth. Les deux hommes se sont rencontrés, en présence d’Olivier Bancoult, porte-parole du Groupe Refugiés Chagos, pour discuter de la revendication de Maurice sur l’archipel des Chagos.

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Selon les participants à la réunion, Boris Johnson s’est montré « très attentif », tant sur la question de souveraineté que sur celle du relogement des Chagossiens sur l’archipel. La rencontre, qui a eu lieu à 10 h 30 (heure de New York), a duré environ 20 minutes. Elle s’est déroulée « dans une atmosphère décontractée ».

Selon une note émise après 23 heures jeudi par la délégation mauricienne, « sir Anerood Jugnauth a d’emblée fait ressortir que l’indépendance de Maurice ne sera pas complète aussi longtemps que l’archipel des Chagos ne sera pas restitué à la République de Maurice. Il a réclamé des discussions franches et focalisées sur la question de souveraineté ».

Le Premier ministre a fait comprendre que l’objectif de Maurice a toujours été de trouver « une solution à l’amiable sur la question, mais qu’il n’y a eu aucune avancée lors des discussions antérieures entre les deux pays ». Devant les « delaying tactics » de Londres sur la question, l’unique option du gouvernement mauricien était donc de faire inscrire le sujet à l’ordre du jour de la 71e session de l’Assemblée générale des Nations unies afin d’obtenir l’aval de cette instance pour rechercher un avis consultatif de la Cour internationale de justice sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965.

Ceci s’est fait jeudi de la semaine dernière. C’est à partir de là que les Britanniques ont signifié leur intention de rouvrir le dialogue avec Maurice. Sir Anerood Jugnauth (SAJ) a répondu favorablement à la proposition britannique pour des discussions entre les deux pays. Cette réunion s’est tenue à la demande de Boris Johnson. Ce dernier s’est dit « heureux que les deux pays puissent discuter et trouver une solution à l’amiable ».

Il a évoqué des problèmes de sécurité dans l’éventualité d’un relogement des Chagossiens. SAJ a alors précisé que c’est la Grande-Bretagne elle-même qui avait annoncé un projet de relogement des Chagossiens. Le Premier ministre a ajouté que la question de souveraineté et le retour des Chagossiens dans leur île natale sont indissociables. Olivier Bancoult a, pour sa part, assuré qu’il n’y aura « aucun problème de sécurité si les Chagossiens retournent dans leurs îles. D’autant que des centaines d’étrangers vivent et travaillent actuellement sur l’archipel. »

Rétrocession

Jusqu’ici, la position mauricienne est simple. Le gouvernement demande que les Britanniques communiquent la date à laquelle ils vont rétrocéder les Chagos à Maurice. En attendant la date de rétrocession, l’état mauricien reste ouvert à une formule de cogestion de l’archipel et est même prêt à accorder un bail à long terme aux Américains sur l’île de Diego Garcia, où ces derniers ont une base militaire.

SAJ a aussi pris la parole à la conférence commémorant le 30e anniversaire de la Déclaration du droit au développement. Il a déclaré que la communauté internationale doit multiplier les efforts pour éradiquer la pauvreté. Il a affirmé que l’éradication de la pauvreté absolue est une des plus grandes priorités de Maurice.

Sur les Chagos, SAJ a affirmé qu’« une partie de Maurice demeure colonisée, malgré différentes résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies reconnaissant l’indépendance et l’intégrité territoriale de Maurice ». Et de préciser que le déplacement forcé d’une partie de la population mauricienne est « une violation des résolutions 1514 et 2066. Ceci n’est pas uniquement une violation des droits humains, mais va aussi à l’encontre du droit international ». Le chef du gouvernement a aussi rencontré le président du gouvernement serbe, Aleksander Vucic, et Macky Sall, le président sénégalais. Les deux lui ont promis leur soutien sur la question chagossienne.

En octobre : Lalit organise une deuxième conférence sur Diego Garcia

Lalit organisera une deuxième conférence internationale sur Diego Garcia. Elle se tiendra les 1er et 2 octobre et cinq orateurs internationaux y participeront. L’événement aura lieu dans les locaux de Lalit à Grande-Rivière-Nord-Ouest. Le parti a fait cette annonce le jeudi 22 septembre lors d’une conférence de presse. Il a également critiqué la stratégie du gouvernement sur le dossier Chagos.

Le principal grief de Lalit : l’exclusion de la démilitarisation de Diego Garcia du discours politique. Pour Alain Ahvee, souveraineté, droit de retour et démilitarisation sont un seul et même combat. « On ne peut en prendre un et négliger les deux autres, cela affaiblit l’ensemble, a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Plus. Et à bien voir la stratégie du gouvernement, il parle de souveraineté et de droit de retour tout en donnant la garantie d’un bail à long terme. Ce n’est pas une stratégie qui apportera une vraie victoire. »

Quant à la conférence internationale, Maricela Guzman, une ex-militaire américaine anciennement postée à Diego Garcia, qui milite aujourd’hui pour la démilitarisation, fera partie des orateurs. Wilbert van der Zeijden, coordonnateur du mouvement No Bases, et David Vine, professeur d’anthropologie à l’université de Washington, devraient également être présents.

 

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