Le pays a besoin du vaccin pour permettre à l’industrie du tourisme de se relever. C’est ce qu’a déclaré le ministre du Tourisme et Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, lors de sa rencontre avec les hôteliers et le secteur privé le jeudi 21 janvier.
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Subissant les répercussions de la Covid-19, le secteur touristique est plus que jamais dans le doute. La nouvelle variante à l’étranger a douché les espoirs de Maurice d’accueillir des touristes dans l’immédiat.
C’est pour cela que Steven Obeegadoo souligne l’importance de préparer dès maintenant l’après-Covid-19. « Nous avons le défi de conceptualiser le tourisme de l’après-Covid-19 », a-t-il expliqué lors de sa rencontre avec les opérateurs du secteur touristique à l’hôtel Le Labourdonnais Waterfront. Pour y parvenir, il propose un forum de réflexion. Concernant le nombre de cas de contamination et de décès associés à l’épidémie, le ministre avance que Maurice fait un peu exception au niveau régional. Il tient à saluer les efforts des partenaires à ce propos. Un partenariat, que le gouvernement compte bien renouveler cette année avec le secteur privé. À l’issue de cette rencontre, même les plus pessimistes ont semblé retrouver de l’espoir et espèrent que la situation se décantera durant cette année. Un moral boosté probablement par les objectifs pour le secteur et les attentes pour cette année 2021, évoqués par Steven Obeegadoo.
Vite dit
Obeegadoo : Permettre à l’industrie de se relever
Steven Obeegadoo n’a pas avancé de date quant à la réouverture des frontières mauriciennes. Toutefois, il a souligné le fait que Maurice est une référence dans le monde entier et qu’il faut préserver cet acquis. Selon le ministre du Tourisme, pour l’heure, les vaccins n’apportent pas l’immunité complète. « L’année 2021 sera celle de la vaccination. Nous ne sommes certes pas dans une situation d’urgence comme à l’étranger, mais nous avons besoin du vaccin pour permettre à l’industrie du tourisme de se relever », estime-t-il. Le tourisme local a selon le ministre été « un grand succès ». Ce qui aurait permis de faire une nouvelle expérience, dit-il.
Jean-Michel Pitot, président de l’AHRIM : «La non-réouverture des frontières était une bonne chose»
Que le secteur privé et le ministère mettent en commun les moyens de relancer le tourisme. C’était là l’objectif de cette rencontre. Jean-Michel Pitot affirme avoir dit, avec du recul, au ministre du Tourisme que la décision de ne pas rouvrir les frontières était « une bonne chose ». Ce qui a permis à Maurice d’être Covid-free. La vaccination devrait être un facteur déterminant pour la réouverture des frontières. De ce fait, le président de l’AHRIM sera très attentif quant au programme vaccinal du pays. « Nous devons avoir le timing du programme de vaccination pour pouvoir détailler un plan de relance », a déclaré Jean-Michel Pitot. La collaboration entre le secteur privé et le gouvernement permettra que la relance se fasse d’une manière ordonnée. Par ailleurs, la plupart des hôtels de l’île sont, selon Jean-Michel Pitot, ouverts les week-ends. Certains font de belles opérations avec la clientèle mauricienne. D’autres font office de quarantaine. « Nous avons dû mettre en place des opérations qui tiennent la route et beaucoup de Mauriciens ont pu bénéficier des offres locales », précise-t-il.
Cependant, le tourisme local permet uniquement de réduire les pertes des opérations et non de couvrir entièrement les frais. Jean-Michel Pitot affirme également qu’il n’y a pas de licenciements au sein des hôtels, qui s’appuient sur le soutien financier de l’État. Pour conclure, celui-ci a affirmé être très optimiste que 2021 ne peut qu’être meilleur que l’année précédente.
Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius : «Il faut une stratégie pour la réouverture des frontières»
Les opérateurs du secteur touristique et le ministre du Tourisme se sont penchés, lors de cette première réunion, sur les objectifs du secteur pour l’année 2021. Selon le CEO de Business Mauritius, la vaccination sera un élément très important cette année. « Nous devons travailler ensemble sur le vaccin. Une fois que nous aurons les vaccins, les secteurs public et privé doivent voir comment faire pour pouvoir vacciner le maximum de personnes à Maurice », souligne-t-il.
Parallèlement, Kevin Ramkaloan est d’avis qu’il faut une stratégie pour la réouverture des frontières, tout en protégeant la population. Il explique qu’il faudra un travail technique pour avoir des propositions concrètes.
« La priorité de l’État reste la santé des Mauriciens. Nous sommes dans une position unique alors que la situation sanitaire est bien maîtrisée », dit-il. Le secteur du tourisme qui était à l’arrêt en 2020 a, toutefois, montré de la résilience. Pour Kevin Ramkaloan, les plans mis en place par le gouvernement ont été d’une grande aide pour le secteur touristique.
GM/secteur privé
Trois axes pour renforcer le partenariat
- 1. Rassembler les plus vives intelligences
Le ministre du Tourisme mise sur un travail collectif. Il encourage dans cette optique le privé à proposer des idées et des suggestions. « Il faut réunir les plus vives intelligences », a-t-il souligné.
- 2. Aide matérielle
La mise en place d’un programme de vaccination sera très importante pour le secteur touristique. Ainsi, le Premier ministre adjoint sollicite le secteur privé pour la mise à disposition de leur infrastructure hôtelière et de leur personnel pour le programme de déploiement des vaccins.
- 3.Définir les frontliners
Les frontliners devraient être parmi les premiers à se faire vacciner à Maurice. Cependant, Steven Obeegadoo précise l’importance d’établir la liste des personnes qui seront vaccinées, tenant en compte le nombre de doses qui sera acheminé à Maurice. « Nous devons travailler vite et bien et cette liste devra être déterminée d’ici la semaine prochaine », a-t-il fait comprendre.
En chiffres
- La Mauritius Investment Corporation a approuvé 27 demandes sur un total de 34, a annoncé le ministre Obeegadoo.
- 50 000 employés du tourisme ont bénéficié du Wage Assistance Scheme. Ce qui représente un montant de plus de Rs 5 milliards. Par ailleurs, plus de 9 000 individus ont bénéficié du Self Employed Assistance Scheme.
- « Grâce à l’amitié de l’Inde, nous aurons bientôt 100 000 doses de vaccin. Ce qui nous permettra d’offrir la vaccination à 50 000 individus », a déclaré le ministre.
Fabrice Larétif
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