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Rencontre avec le ministre Mahomed - CNT : les syndicats réclament de meilleures conditions de travail

Les divers syndicats du transport et de la Corporation nationale du transport ont fait état du manque de sécurité sur certaines lignes d’autobus avec le ministre Osman Mahomed.

Lors d’une réunion avec le ministre Osman Mahomed, les syndicats de la Corporation nationale de transport ont exprimé leurs inquiétudes sur le permis à points, la sécurité des employés, la qualité des bus et les salaires, et ont formulé des demandes claires et détaillées.

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Au cours d’une rencontre avec le ministre du Transport, Osman Mahomed, les syndicats représentant les employés de la Corporation nationale de transport (CNT) ont exposé leurs doléances et formulé plusieurs propositions. Les thèmes abordés ont porté sur la réintroduction du permis à points, la sécurité du personnel, la qualité et la durabilité des autobus, ainsi que la question salariale.

Permis à points

Kiran Parbotia, président de la Transport Corporation Employees Union (TCEU), a rappelé que les chauffeurs de véhicules de service public transportent quotidiennement des employés et des élèves. Les syndicats demandent la création de deux catégories de permis à points : une pour les automobilistes privés, l’autre pour les chauffeurs de véhicules appartenant à l’État. Ils estiment injuste de pénaliser le conducteur pour des défaillances techniques dont il n’est pas responsable (fumée d’échappement, vitres cassées, etc.).

Le ministre a indiqué que ces préoccupations seront soumises aux Casernes centrales afin d’envisager des exceptions ou des arrangements permettant d’éviter des sanctions jugées injustes.

Qualité et choix des autobus

Les syndicats ont dénoncé la faible durabilité de certains bus semi-low floor importés d’un pays asiatique, qui présentent des signes de défaillance avant dix ans. À l’inverse, des modèles japonais — plus robustes — peuvent, selon eux, tenir jusqu’à vingt ans. Les représentants ont demandé que la CNT privilégie des marques reconnues pour leur longévité, arguant qu’un coût d’achat plus élevé peut se traduire par des économies sur la maintenance à long terme.

Sécurité des employés

Les syndicats ont fait état d’agressions (verbales et physiques) et de menaces répétées à l’encontre des chauffeurs et receveurs sur certaines lignes. Des passagers refusent parfois de payer leur ticket. Les syndicats dénoncent l’absence de mesures correctives malgré des plaintes déposées et demandent une action soutenue : présence policière renforcée dans des lieux stratégiques, campagnes de sensibilisation locales et réponses rapides aux signalements. Selon les représentants, sans actions concrètes, le risque d’absentéisme et de refus de desservir certaines zones augmentera, au détriment des habitants.

Formation

Les syndicats ont demandé une formation adaptée pour la conduite des nouveaux autobus électriques. Ils ont également rappelé la promesse non tenue d’une augmentation salariale de Rs 500. Enfin, ils ont demandé des précisions sur le « code of conduct » destiné aux employés du transport. Depuis 2016, un collective agreement est resté sans application à la CNT, déplore Kiran Parbotia. Il rappelle qu’un ancien ministre, Alan Ganoo, avait affirmé au Parlement que tous les employés de la CNT étaient régis par le Pay Research Bureau (PRB). Or, cela ne concernerait que les membres de l’administration : les mécaniciens, chauffeurs et receveurs dépendraient du National Remuneration Board (NRB). Cette différence, selon Parbotia, se traduit par un manque à gagner salarial pour ces catégories de travailleurs.
Du côté du ministère du Transport, un cadre nous a fait comprendre que la rencontre a été positive dans l’ensemble. Le ministre Osman Mahomed a été attentif aux demandes et des mesures seront prises, notamment concernant la sécurité des employés, entre autres.

Difficultés à recruter des jeunes dans le secteur du transport

La CNT favorise l’emploi de Mauriciens, mais, selon Kiran Parbotia, il devient de plus en plus difficile d’attirer des jeunes vers le secteur du transport en raison de salaires considérés comme « dérisoires ». Il appelle à une révision des bases salariales pour retenir la jeunesse, qui s’oriente souvent vers l’étranger. Jean-Claude Chaton confirme ce constat. Il ajoute qu’un appel à candidatures est en cours et des sélections ont lieu. De nouvelles recrues devraient intégrer le service d’ici la fin de l’année, les départs à la retraite rendant ces recrutements urgents.

Saleté dans les bus : manque de cleaners et incivilités des passagers

Selon les syndicats de la CNT, le manque de cleaners explique en grande partie la saleté dans des autobus : souvent, un simple balayage est effectué, tandis que vitres et sièges restent sales. Les employés pointent aussi la responsabilité des passagers qui mangent ou boivent à bord malgré l’interdiction et laissent leurs déchets. Jean-Claude Chaton renvoie la responsabilité au public pour ces incivilités, tout en précisant que le nettoyage s’opère tout au long de la journée dans les gares. Le manque de véhicules pour renouveler une flotte vieillissante (les bus de 2005 ont atteint 20 ans de service) a aussi été évoqué. L’arrivée de nouveaux autobus devrait, selon lui, améliorer le service.

Responsabilité des chauffeurs face aux défaillances techniques

Selon diverses informations recueillies auprès d’employés de la CNT, un chauffeur peut refuser de prendre le volant si le véhicule présente des défaillances. Mais, pour ne pas pénaliser les usagers, notamment les élèves du « school bus », certains chauffeurs sortent malgré tout le bus puis le ramènent au garage pour signaler la panne et la faire réparer. Ces employés reconnaissent que cette pratique n’est pas conforme aux règles, mais expliquent parfois ne pas avoir d’autre choix. Avec la réintroduction du permis à points, les syndicats préviennent qu’ils ne se montreront plus aussi conciliants afin d’éviter de perdre leur licence ou des points pour des infractions résultant de défauts techniques. D’autres travailleurs indiquent qu’il leur sera difficile de continuer à travailler jusqu’à 65 ans en raison de la pénibilité du métier.

 

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