Rémissions : peine de prison réduite pour Siddick Chady 

Siddick Chady, condamné, en août dernier, à une peine de 15 mois de prison dans le cadre de l’affaire Boskalis, a été transféré au centre pénitencier ouvert de Richelieu (Richelieu Open Prison) il y a environ deux semaines. 

Ce transfert a suivi une brève détention de deux jours à la New Wing Prison de Beau-Bassin, et près de deux mois passés à l'Eastern High Security Prison de Melrose. Deux critères majeurs ont été pris en considération lors de la décision de transférer le détenu : son âge avancé et la durée de son incarcération.

L’ancien ministre des Infrastructures publiques et ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA), selon des sources autorisées à la prison, porte l’uniforme orange, fait preuve de bonne conduite et s’engage dans diverses activités (notamment des travaux pénitentiaires) dans le but d’obtenir des ‘earned remissions’. Ces avantages sont octroyés à tous les détenus, à l’exception des trafiquants de drogue et de certains meurtriers. Les ‘earned remissions’ sont calculées en heures, puis déduites intégralement de la durée d’incarcération du détenu. Le Défi Plus avait appris que Siddick Chady devrait normalement être libéré officiellement en octobre 2024. Mais, cela ne sera pas le cas.
Il sera ainsi libéré en avril 2024, après déduction des ‘statutory remissions’ (selon le système de réduction de peine), correspondant à un tiers de sa durée d’incarcération. 

« Tous les détenus bénéficient de ‘statutory remissions’. En revanche, les ‘earned remissions’ sont spécifiques et ne sont pas octroyées à n’importe quel prisonnier », indique-t-on au niveau de la direction carcérale. Les heures de remises obtenues par Siddick Chady - grâce aux corvées effectuées pendant sa détention - joueront en sa faveur. Il existe une forte probabilité que le détenu de 72 ans soit libéré légèrement en avance par rapport à la date prévue, notamment vers avril 2024. La prison n’a pas pu fournir la date exacte.

« Sa libération dépendra du nombre d’heures qu’il passera à effectuer des corvées afin d’obtenir des ‘earned remissions’. Plus il cumulera d’heures, mieux ce sera pour lui. Mais tout porte à croire que le prisonnier Chady retrouvera la liberté en avril 2024 », déclare-t-on au niveau de la prison. 

Pour rappel, l’ancien président de la MPA a été reconnu coupable, en 2019, d’avoir perçu un pot-de-vin de la firme néerlandaise Boskalis qui avait obtenu un contrat pour le dragage dans le port. La sentence prononcée en première instance était de 10 mois d’emprisonnement, mais elle a été portée à 15 mois au terme du procès en appel devant la Cour suprême.  Le Conseil privé du roi a ensuite rejeté le recours déposé par Siddick Chady. 

Ce dernier a alors demandé et obtenu le maintien du gel temporaire de sa condamnation, le temps que sa requête devant la Commission de pourvoi en grâce ne soit examinée. Mais la cheffe juge Bibi Rehana Mungly-Gulbul a annulé la requête.