Relogement contesté au Victoria Urban Terminal : les marchands du Ruisseau-du-Pouce suspendus à une décision de justice

Un bras de fer est engagé entre les commerçants installés au Ruisseau-du-Pouce et la mairie de Port-Louis. Le vendredi 1er avril, vingt-et-un de ces marchands ont déposé une demande d’injonction à la Cour suprême. Ils souhaitent que la justice interdise à la municipalité de procéder à leur relogement dans le bâtiment du Victoria Urban Terminal.

Dans l’affidavit qui accompagne leur demande, les marchands reprochent à la mairie de ne pas respecter ses engagements contractuels. Selon Bilall, le porte-parole des commerçants, leur contrat pour l’occupation des espaces à la foire du Ruisseau-du-Pouce n’arrivera à terme qu’en 2023. « Notre relogement au Victoria Urban Terminal, au prétexte que la structure sera bientôt démolie, ne tient pas la route. La mairie ne peut pas nous expulser. Cela équivaut à un non-respect du contrat », dit-il.

« L’affaire sera examinée en référé le 14 avril. La mairie, par l’intermédiaire de son représentant, sera appelée à présenter les arguments justifiant sa décision », précise Me Nabil Kaufid, l’avocat des 21 commerçants. Le lord-maire de Port-Louis, Mahfooz Cadersaib, a été sollicité, samedi, pour une déclaration. « Je dois consulter les documents relatifs aux commerçants du Ruisseau-du-Pouce, lundi, avant de faire toute déclaration. Bizin gete ki zot kontra dir avan », dit-il.

L’ancien lord-maire Oomar Khoolighan se montre plus loquace : « Ils savaient qu’ils allaient être relogés au Victoria Urban Terminal. En octobre dernier, lors du tirage au sort pour la distribution des nouveaux espaces commerciaux, il leur a été rappelé qu’ils devaient quitter le Ruisseau-du-Pouce et ils étaient d’accord. » Selon lui, la marie de la capitale « ne fait qu’appliquer une des recommandations du Fact-Finding Committee sur les inondations meurtrières du 30 mars 2013, qui est la démolition de la structure du Ruisseau-du-Pouce ».