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Relations presse/pouvoir : les pressions sur les journalistes réduisent l’espace démocratique

Des invités à l’émission. De g. à dr. Alain Laridon, Rajen Narsinghen et Abdallah Goollamalee. Des invités à l’émission. De g. à dr. Alain Laridon, Rajen Narsinghen et Abdallah Goollamalee.

« Relations presse et pouvoir : quand les médias sont sur le banc des accusés ». C’était le thème de l’émission « Au Cœur de l’Info » du lundi 3 juillet sur Radio Plus. Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert ont évoqué le sujet avec leurs invités.

Pour Alain Laridon, membre de l’observatoire de la démocratie, la presse existe depuis 250 ans à Maurice et a toujours aidé à consolider la démocratie et à dénoncer la corruption. « Ce qui se passe ces derniers temps envers les journalistes est condamnable et ne fait pas honneur au pays », a-t-il souligné, en faisant un tour d’horizon de l’histoire de la presse locale. « L’espace de la démocratie a complètement rétréci et il nous faut tout faire pour ne pas reculer davantage», a-t-il ajouté.

Rajen Narsinghen, Senior Lecturer à l’Université de Maurice (UoM), est, lui, d’avis que le gouvernement est acculé et c’est ce qui explique la réaction du Premier ministre. « Il y a une série de scandales sans précédent dans le pays», a-t-il estimé. Ce dernier est revenu sur la régression de la démocratie et comment le pouvoir est en train d’empiéter sur la liberté d’expression.

« Les relations presse/pouvoir ont toujours été conflictuelles ou polémiques », a indiqué Abdallah Goollamalee, chargé de cours en communication à Curtin University. Ce, tout en soulignant qu’il y a toujours eu le respect et l’éthique qui prônaient. « Mais cela a dégénéré au fil du temps. Et la situation est devenue telle qu’elle débouche sur des conflits personnels parfois. Mais il s’agit d’un problème global qui arrivera même avec un changement de régime », a-t-il observé.

Pour la journaliste Shenaz Patel, les relations entre la presse et le pouvoir sont difficiles et tendues dans un pays démocratique. « Mais, on est arrivé à un point qui est au-delà de tendu. C’est clair qu’il y a des pressions qui sont quand même assez inacceptables envers les journalistes et la presse », a-t-elle dit. Quant au sentiment de peur que la presse ferait régner, Shenaz Patel a précisé qu’il faut restituer certaines choses. Elle a évoqué notamment la mort de Kistnen et d’autres scandales qui se sont enchaînés ces derniers temps.

« Les conflits envers les journalistes et la presse sont devenus beaucoup plus frontal », a-t-elle précisé. Elle estime que la situation ne va pas s’améliorer de sitôt. « Il faut pouvoir rétablir un équilibre. Le gouvernement a des pouvoirs, la presse en a certains aussi. Mais il faut s’assurer que les deux s’exercent de façon juste et raisonnée », a-t-elle fait ressortir.

La presse subit des assauts réguliers et qui sont très durs de la part du gouvernement au pouvoir. Tel est l’avis d’Ashok Radakhissoon, avocat et ancien président de l’Independent Broadcasting Authority (IBA). « Le pouvoir veut ’tone down’ la presse afin de la rendre contrôlable. Ce n’est pas une situation saine », a-t-il constaté.

 

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