Relations industrielles : onze ouvriers déportés à l’insu du ministère du Travail

Des ouvriers étrangers sont déportés et le ministère du Travail l’apprend après-coup. Une enquête est ouverte sur le renvoi des Bangladais de l’usine Ji Yun Knits Ltd. D’ailleurs, l’usine perdra 70 autres ouvriers en janvier.

Publicité

La direction de Ji Yun Knits Ltd aurait-elle agi dans l’illégalité? C’est ce que veut comprendre le ministère du Travail. L’usine qui opère dans la région de Goodlands a fait déporter onze ouvriers bangladais dans la nuit de dimanche à lundi. Hier, plus de 70 de leurs collègues ont souhaité regagner leur pays. C’est après une réunion houleuse qu’un accord a pu être dégagé.

Le «move» de la direction a mis le ministre du Travail en colère, affirme-t-on parmi ses proches collaborateurs. Hier, des inspecteurs du ministère ont effectué une descente à l’usine. Selon une source proche du ministère, ce qui s’est passé dimanche et lundi, est grave. Onze ouvriers ont été déportés. Selon le syndicaliste représentant les ouvriers, Feizal Ally Beegun, la direction n’aurait donné aucune justification pour ce renvoi. Pire, le ministère n’a pas été avisé que les permis de travail de ces ouvriers ont été «résiliés». L’enquête devra déterminer comment les étapes ont été brûlées, car le ministère a appris la déportation des ouvriers à travers la presse, fait-on savoir dans ce milieu.

Selon la procédure, si une usine fait face à des difficultés avec ses ouvriers étrangers et que les négociations n’aboutissent pas, le ministère doit être avisé et une demande de résiliation de permis doit être logée. Une fois le permis résilié, le ministère avisera le Passport and Immigration Office et les ouvriers seront sommés de quitter le pays. Dans le cas de Ji Yun Knits Ltd, les ouvriers ont été arrêtés par des policiers, embarqués et déportés.

Hier, presque 70 ouvriers bangladais se sont regroupés au ministère pour demander à être renvoyés chez eux.  Selon Feizal Ally Beegun, la direction de l’usine retient toujours leurs passeports. Ils contestent les nouvelles conditions de travail proposées par l’employeur. Après une discussion houleuse entre les ouvriers, leur représentant syndical, deux membres de la direction de l’usine et les représentants du ministère, un accord a été trouvé. Ils travailleront pour l’usine jusqu’au 15 janvier 2018 et ils repartiront après avoir obtenu leurs salaires, leur boni et le remboursement de leurs contributions au National Pension Fund.

Une source du ministère affirme que les conclusions de l’enquête détermineront la marche à suivre. Rencontrés au bureau du ministère, les représentants de la direction de l’usine n’ont pas souhaité faire de commentaire.


Troisième plainte à Ji Yun Knits Ltd Soodesh Callychurn : « Enough is enough »

Le ministre du Travail condamne l’attitude de Ji Yun Knits Ltd. « Enough is enough », a fulminé Soodesh Callychurn sur les ondes de Radio Plus. Il précise que l’usine fait l’objet d’une troisième plainte par son ministère s’agissant des conditions de travail.  Soodesh Callychurn affirme que dorénavant aucun permis de travailleurs étrangers ne sera délivré à l’usine.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !