Live News

Relations économiques : la Chine et Maurice entament une nouvelle étape de collaboration

En marge du 71e anniversaire de la fête nationale de la République populaire de Chine, par le biais d’un partenariat avec le Défi Media Group, nous donnons la parole à des personnalités qui sont au cœur de l’avancement des relations entre les deux pays.

Publicité

Questions à...

tongTong Huihong, Deputy CEO, Bank of China (Mauritius) Limited : «Plus de 100 compagnies chinoises viendront s’installer à Maurice»

Tong Huihong est au pays depuis que la banque s’y est installée. Elle explique que les deux pays ont connu une trajectoire de développement similaire. 

La Bank of China a ouvert une branche à Maurice en 2016. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ? 
Les deux pays partagent une trajectoire de développement similaire. Depuis l’établissement de relations diplomatiques en 1972, les deux pays ont vu leurs échanges amicaux en termes de population, de politique, d’économie, de commerce et de culture s’approfondir. Ils ont signé des accords bilatéraux d’exemption de visa. De plus, Maurice est une des économies les plus développées du continent, avec un Produit intérieur brut par tête d’habitant de USD 11 238. 

Dans le futur, les économies africaines sont appelées à représenter le nouveau moteur l’économie mondiale. Maurice deviendra un leader bien mérité des économies africaines, tout en jouant son rôle de pont reliant le continent aux autres parties du monde.

Ensuite, la finance et l’offshore se développent et prospèrent. Agissant avec clairvoyance, le gouvernement fait de la finance et de l’offshore un pilier important. Il est bien placé pour devenir une plateforme de règlement majeure, jouant ainsi un rôle essentiel dans l’intégration mondiale.

Comment est-ce que cette présence sur le territoire mauricien est significative tant pour la banque et le pays ?
La création de Bank of China (Mauritius) marque le fait que la coopération entre la Chine et Maurice est entrée dans une nouvelle phase. Le partenariat entre les deux pays a fait un saut qualitatif. L’arrivée de la Bank of China (Mauritius) a ouvert une nouvelle voie pour les deux pays, leur permettant de cimenter leur coopération en matière de financement. À l’avenir, la banque se consacrera à aider les entreprises chinoises et mauriciennes à investir et à se développer sur le continent africain, alimentant ainsi la croissance économique de l’île Maurice et même de l’Afrique.

Pourriez-vous faire le point sur le nombre de compagnies chinoises qui se sont installées à Maurice ?
Il y a plus de 30 sociétés chinoises – étatiques ou privées. À l’avenir, plus de 100 compagnies additionnelles viendront au pays.


Hans Seesaghur, China Chief Representative, EDB : «Maurice peut se faire une place dans le vaste marché chinois»

hansAgence d’ État assurant la promotion de Maurice en tant que destination de référence pour l’investissement, l’EDB a ouvert un bureau à Shanghai. Son représentant principal fait le point sur le marché chinois.

Quels sont les points forts de l’accord de libre-échange entre la Chine et Maurice ?
L’accord devrait être ratifié le 1er janvier prochain. Il élimine les tarifs sur 8 547 produits mauriciens. La Chine est le premier marché mondial d’un point de vue de consommation. 

Nous avons déjà effectué une incursion de taille. Même en période confinement, à la mi-mai, la bière Phoenix a été exportée vers la Chine. Elle est offerte sur le premier site d’achat en ligne en Chine taobao.com.Dans l’accord, un élément concret et de taille demeure le quota de 50 000 t de sucre exportées hors-taxes, vers la Chine. Ce volume évoluera, avec une possibilité de 15 000 t additionnelles.  

Après la bière et le sucre, quels sont les autres produits Made in Mauritius qui peuvent entrer en Chine ?
Nous espérons exporter du rhum local, le thé, le poisson et l’habillement. .

Entre l’ambition et la réalité, la différence est de taille…
Nous pouvons nous frayer un passage très facilement. L’industrie mauricienne offre des produits qui n’ont pas été accessibles aux Chinois. Les Chinois sont de plus en plus favorables aux produits bio.

Qu’en est-il de l’intérêt des entreprises chinoises pour la destination et la plateforme financière mauricienne ?
De nombreuses sociétés chinoises veulent installer leur siège social régional au pays. Afin de booster davantage notre visibilité dans ce pays, l’EDB, en partenariat avec les bureaux provinciaux de commerce, compte organiser une quinzaine de conférences. La Bank of China nous apportera son soutien.


Tony Ah Yu, Immediate Past President, Chinese Business Chamber : «Nous pouvons bénéficier de financements sous la BRI»

tonyTony Ah Yu met l’accent sur les bénéfices que notre économie pourrait obtenir en étant signataire de la Belt and Road Initiative de la Chine. 

Présentez-nous la Chinese Business Chamber (CBC)...
C’est une organisation à but non lucratif. Elle est composée de 330 hommes d’affaires et de professionnels mauriciens. L’organisation est à l’avant-plan des enjeux de la route de la soie moderne (connu comme la Belt and Road Initiative - BRI). La CBC est également membre de la Silk Road Chamber of International Commerce.

Parlez-nous de cette route de la soie dont vous en faites mention ?
La BRI a pour mission de construire une communauté partagée pour le développement intégré des entreprises globales. Elle assure la promotion de la stabilité et la durabilité de l’économie mondiale. Annoncée en 2013 et faisant désormais partie de la constitution de la République populaire de Chine, elle cristallise une stratégie de développement pilotée par le gouvernement chinois avec des investissements dans quelque 70 pays et organisations internationales. Maurice est en bordure de la route. 

Durant les trois années suivant l’annonce de l’initiative (2014 à 2016), la valeur des échanges commerciaux a dépassé les 3 000 milliards de dollars. Les investissements de la Chine dans les pays signataires de l’initiative ont été supérieurs à 50 milliards de dollars. Les entreprises chinoises ont créé 56 zones de coopération économique et commerciale dans plus de 20 pays. Les recettes fiscales ont été de 1,1 milliard de dollars. Et le nombre d’emplois créés est supérieur à 180 000.

Est-ce que Maurice est signataire de l’initiative ?
Maurice aurait dû être le premier pays africain à ratifier la BRI. On aurait pu alors bénéficier de financements.

De quels types de financement et de quels projets parlons-nous ?
Maurice est un pont entre la Chine et l’Afrique. Le pays, membre de la Southern African Development Community et du Common Market for Eastern and Southern Africa, est signature de multiples protocoles d’accord. Il suffit d’assembler au pays pour pouvoir exporter hors-taxes vers l’Afrique.  
Au vu de la situation économique, cela nous permettrait de nous remettre à flot assez vite.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !