Le ministère du Travail intervient dans le dossier Air Mauritius.
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Air Mauritius et les deux syndicats des pilotes, l’Airline Employees Association (AEA) et la Mauritian Air Line Pilots Association (MALPA), ont été appelés au ministère du Travail ce mercredi matin. Les deux parties devront s’expliquer sur les mauvaises relations industrielles qui minent le fonctionnement de la compagnie nationale d’aviation depuis plusieurs jours.
Une situation qui a perturbé les opérations du Paille-en-Queue et entraîné le limogeage, avec effet immédiat, de trois pilotes vendredi, dont celui de Frederick Gébert qui a été réintégré lundi. Le cas des deux autres pilotes, les capitaines Patrick Hoffman et Bain Ulyate, sera aussi soulevé au cours de la réunion.
L’objectif du ministère est de tenter de réconcilier les deux camps. L’article 68(1) de l’Employment Relations Act permet, en effet, au Supervising Officer du ministère d’agir comme médiateur en pareille situation. Si l’exercice échoue, les deux parties pourront se tourner vers l’Employment Relations Tribunal.
Ces développements font suite à une rencontre que les syndicats, accompagnés de Jack Bizlall, ont eue mardi avec des hauts officiers du ministère. Lors d’une conférence de presse mardi au Centre Marie Reine de la Paix à Port-Louis, Jack Bizlall, porte-parole des deux pilotes qui n’ont pas encore été réintégrés, a indiqué que le souhait des syndicats d’Air Mauritius est qu’un médiateur indépendant soit nommé.
Médiateur indépendant
Pour le négociateur syndical, ce médiateur devra connaître non seulement le droit civil et pénal mauricien, mais aussi les règlements de l’aviation civile, en sus d’être totalement apolitique. L’Employment Relations Act permet, sous certaines conditions, la nomination d’un médiateur indépendant.
Les capitaines Patrick Hoffman et Bain Ulyate ont déjà demandé par écrit à Air Mauritius leur réintégration. Le management y a cependant attaché certaines conditions. Le capitaine Gébert les a déjà acceptées. Il a pu reprendre son poste suite à une décision du conseil d’administration lundi.
Mais pour Jack Bizlall, ce qui s’est passé dépasse l’entendement. « On a obligé un pilote à signer une lettre où il s’incrimine et déclare avoir commis un crime punissable par la loi. Sommes-nous sous le régime de Staline, Pinochet ou Hitler ? Pour retrouver son travail, une personne a dû s’incriminer personnellement et entraîner ses deux camarades avec lui. À partir de sa lettre, la police peut arrêter ses deux collègues. » Pour le syndicaliste, cette lettre est contestable sur le plan légal.
Il déplore le fait que le management d’Air Mauritius ait tenté, de façon unilatérale, de revoir l’accord collectif qui lie la compagnie aux pilotes. Il souligne que même si l’accord a déjà expiré, il reste en vigueur et ce, jusqu’à ce qu’un autre accord soit signé.
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