Relations commerciales : l’ambition régionale doit passer par l’Afrique du Sud

Le pays de feu Nelson Mandela est une puissance incontournable sur le continent noir. Et Maurice, dans sa stratégie de se transformer en plate-forme pour l’Afrique, doit consolider ses liens avec le pays le plus industrialisé de la région, affirme la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice. (MCCI).

«Récemment il y a eu une importante rencontre entre le gouvernement mauricien accompagné du secteur privé  avec nos homologues sud-africains, avec pour objectif d’activer à nouveau des relations bilatérales,» affirme Raju Jaddoo, secrétaire-général de la MCCI dans un entretien de presse la semaine dernière. «On ne peut avoir des ambitions pour l’Afrique sans consolider et développer des liens commerciaux et d’affaires avec l’Afrique du Sud, notre voisin le plus proche et la Economic Power House de l’Afrique australe. Or, aujourd’hui, nous n’avons que le traité de non-double imposition fiscale. Il n’existe aucun autre forum économique, sauf les liens diplomatiques», ajoute-t-il.

De loin, l’Afrique du Sud est le premier partenaire commercial de Maurice dans la région. D’abord, c’est le premier pourvoyeur de touristes du continent, avec 71 000  arrivées à la fin des neuf premiers mois de 2016. Ensuite, pour les exportations, l’Afrique du Sud se hisse à la quatrième place derrière la Grande-Bretagne, la France et les états-Unis. La valeur des exportations mauriciennes vers ce pays a progressé de quelque 6,1% au premier semestre pour atteindre Rs 3,15 milliards selon Statistics Mauritius.

Ces échanges ont lieu dans un environnement politique et économique difficile. La National Prosecution Authority sud-africaine a annoncé cette semaine des poursuites contre le présent ministre des Finances, Pravind Gordhan. Le rand a chuté. Du 7 au 14 octobre, cette monnaie a chuté de 2,2% pour s’échanger à Rs 2,51. à cette situation tendue s’ajoute des manifestations estudiantines virant à l’affrontement avec les forces de l’ordre.

«Certes, il y a des tensions politiques dans ce pays. C’est une situation qui n’est pas sous notre contrôle. Il ne faut pas oublier que l’Afrique du Sud – le pays le plus industrialisé du continent – dispose de ressources naturelles. Au niveau des infrastructures, le pays est loin devant,» fait ressortir notre interlocuteur.

Et d’ajouter : «Il est vrai que le problème de gouvernance a atteint un stade non-retour. Mais crise politique ou pas, le pays fonctionne toujours. Evidemment, ce n’est pas une situation que les financiers souhaiteraient trouver. Ils ne se laissent pas affecter pour autant. Au fil des années, ils se sont immunisés et ont maintenu une constance au niveau des affaires. L’Afrique du Sud est la plate-forme privilégiée des multinationales, qui y ont leur siège social régional.»