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Relâchement dans le respect des mesures sanitaires : les autorités craignent une nouvelle vague de la COVID-19

Un relâchement dans le respect des restrictions sanitaires a été noté depuis le début du mois d’avril. Le High Level Committee craint que cette situation ne provoque une nouvelle vague de la COVID-19. Un renforcement des restrictions n’est pas exclu par les autorités si le pays est touché par une nouvelle vague d’infections.

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Le léger assouplissement des restrictions sanitaires, en vigueur depuis le 31 mars dernier, a engendré un relâchement dans le respect des mesures au sein de la population, selon le ministère de la Santé. 

Avec un millier de nouveaux cas positifs détectés chaque semaine, les autorités craignent que la situation ne s’aggrave avec le spectre des sous-variants de l’Omicron. L’approche de la saison hivernale tient les autorités sanitaires en haleine également. D’où les recommandations que les personnes les plus vulnérables se fassent administrer une quatrième dose du vaccin anti-COVID-19 et se fassent immuniser contre la grippe également.

« Avec le relâchement noté dans le public quant au respect des mesures sanitaires, nous devons faire attention. Il suffit de suivre ce qui se passe dans les pays où il y a eu un allègement des restrictions sanitaires pour comprendre que tout relâchement peut entraîner une hausse de nouveaux cas », explique le Dr Soobaraj Sok Appadu, National COVID-19 Coordinator. Il ajoute que des gens ne portent pas leur masque sanitaire comme il faut et qu’il y a des attroupements dans les lieux publics. Ce qui va à l’encontre des restrictions sanitaires en vigueur. « Avec l’hiver, nous risquons d’avoir de nombreux cas de grippe saisonnière. La vigilance doit être de mise », fait-il ressortir. 

Ne pas tomber dans le piège

Ram Nowzadick, président de la Nursing Association (NA) abonde dans le même sens. « Certains ne respectent pas la distanciation physique dans les lieux publics », dit-il. Et avec une « baisse » dans le nombre de cas, il est d’avis qu’il y a une « flexibilité » dans l’approche et l’application des restrictions sanitaires. Cela ne veut pas dire que « tout danger est écarté », fait ressortir le président de la NA. 

« Les gens doivent comprendre qu’il faut continuer à respecter les mesures barrières. Nous ne devons pas tomber dans le piège dans lequel se sont engouffrés certains pays quand ils ont allégé les restrictions sanitaires. Cela a occasionné une hausse de nouveaux cas de COVID-19 », fait-il comprendre. 

Après deux ans de restrictions sanitaires, « certains sont sans doute fatigués de porter le masque », ajoute le Dr Vinesh Sewsurn président de la Medical and Health Officers Association (MHOA). Pour lui, il faut gérer la situation en fonction du nombre de cas recensés.  

Ce serait cependant une utopie de croire que Maurice pourrait de nouveau être COVID-19 free. « Selon les observations, une nouvelle vague est attendue vers le mois de mai. C’est pour cela que le ministère de la Santé a pris les devants pour proposer une deuxième ‘booster dose’ aux personnes les plus vulnérables et offrir en même temps la vaccination contre la grippe », explique le Dr Sok Appadu. 

Pour lui, il faut passer le cap de juillet ou août sans l’émergence de nouveaux variants pour pouvoir dire qu’on est passé du stade de pandémie à au stade d’endémie. Quelques souches du virus vont cependant rester.  

Ainsi, le ministère de la Santé préfère être prudent vu l’augmentation des cas dans d’autres pays. « L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne, dans ses rapports, qu’il faut rester vigilant même si c’est le variant Omicron qui est dominant dans plusieurs pays. Il nous faut suivre la situation de près et voir comment elle évolue au niveau international », avait soutenu le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, dans une déclaration télévisée, dimanche soir.

Selon lui, le nombre de cas a augmenté en Angleterre et France lorsque ces deux pays ont enlevé toutes les mesures sanitaires. « Nous avons vu, plusieurs fois, un relâchement dans le respect des mesures sanitaires avec certaines personnes qui ne portent pas leur masque convenablement, qui ne respectent pas la distanciation physique là où c’est possible ni l’hygiène des mains », a-t-il souligné. 

Pour le ministre Jagutpal, il faut mettre l’accent sur les mesures sanitaires afin qu’on ne se retrouve pris pas dans une nouvelle vague de la COVID-19 qui peut apporter de milliers de nouveaux cas positifs. Ce qui risque de mettre en péril la santé des plus vulnérables et qui va mettre la pression sur le système de santé publique, a-t-il fait remarquer.

18 906 contraventions

18 906 personnes ont été prises en contravention (du 1er janvier au vendredi 8 avril) pour n’avoir pas porté leur masque sanitaire. C’est ce que nous a affirmé la cellule de communication de la police. 

De nouveaux sous-variants détectés

Deux nouveaux sous-variants de la COVID-19 ont été détectés, le BA.4 et BA.5. Les premiers cas ont été trouvés en Afrique du Sud, au Danemark et en Grande-Bretagne, selon le site express.co.uk. Des deux, c’est le BA.4 qui interpelle la communauté scientifique car il s’agit d’une recombinaison de l’Omicron avec l’Omicron, soit un alliage de BA.1 et BA.3.

Avant ces deux nouveaux sous-variants, il y avait déjà deux hybrides de la COVID-19 : le XD (ou Deltacron) qui est une combinaison du variant Delta et de l’Omicron et le XF, (mélange du Delta et l’Omicron), mais avec un génome de l’Omicron plus prononcé. Puis, le sous-variant XE est apparu en Angleterre en janvier dernier et a fait son chemin dans divers pays, dont la Chine, la Finlande, Israël et la Thaïlande. Le 6 avril dernier, il a été détecté en Inde. Selon l’OMS, il est 10 % plus transmissible que les variants BA.1 et BA.2 desquels il est issu. 

C’est cette multiplication de variants et de sous-variants de l’Omicron qui incite les autorités mauriciennes à observer plus grande prudence avant de songer à alléger les restrictions sanitaires. 

Zouberr Joomaye : « Nous craignons que la situation n’empire »

L’évolution des cas liés à la pandémie de la COVID-19 est suivie de près par les autorités, dont le High Level Committee. Contacté le lundi 11 avril au téléphone, Zouberr Joomaye, membre dudit comité, affirme que Maurice recense des milliers de cas positifs par semaine. « Nous craignons que la situation n’empire surtout avec le variant XE. Nous avons ouvert des lieux de culte récemment, mais nous ne voulons aucun relâchement », fait-il part. Les autorités vont-t-elles durcir le ton concernant les restrictions sanitaires ? « Nous n’en sommes pas encore arrivés là », soutient-il.

Deuxième booster dose

La campagne pour la deuxième booster dose devrait débuter le mercredi 13 avril. Elle concerne les personnes les plus vulnérables. Il y a un flou cependant au niveau de l’âge. D’un côté, le ministre Jagutpal a annoncé que ce sera pour les 65 ans et ceux qui souffrent de comorbidités. Les choses devraient se préciser ce mardi à travers un communiqué que va émettre le ministère. 

 

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