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Règlement de comptes - La victime : «Vishal Shibchurn inn dir li pou tir nou lavi san ki personn kone»

  •  Le suspect et son fils Mayur arrêtés pour séquestration

«Noun pas dan lamor. Ziska zordi mo ankor ena lafreyer ek douler », confie Patricia A. Cette habitante de Saint-Hubert de 57 ans et son oncle Henry A., âgé de 68 ans, affirment avoir été agressés et terrorisés par Vishal Shibchurn, 49 ans –pompier suspendu incriminé dans d’autres affaires similaires dans le passé – et son fils Mayur Shibchurn, âgé de 23 ans.

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Ces derniers ont été arrêtés le vendredi 2 février 2024 lors d’une opération policière. Père et fils demeurent en détention. Cette affaire d’agression et de séquestration aurait pour toile de fond un règlement de comptes au sujet d’une dette s’élevant à Rs 7 000.

Patricia et ses proches ont pour habitude d’acheter des produits alimentaires auprès de la famille de Vishal Shibchurn qui vit, elle aussi, dans ce village du Sud. « Dan zot lakaz, zot vann bann komision. Zot pase dan vann tousala. Nou pran kredi. Monn eksplik li ki kan mo zanfan donn mwa kas, mo pou pey li tigit tigit. Linn dir pran, pena problem », raconte la quinquagénaire dans son témoignage à Le Dimanche/L’Hebdo. Leur ardoise s’élève à Rs 7 000.

Vendredi, à 13 h 35, alors que l’habitante de St-Hubert déjeunait en compagnie de son oncle, qui habite, lui, Cité Ville-Noire, elle a reçu une visite inattendue. Mayur a débarqué chez elle pour lui réclamer la somme due.

« Le fils de Vishal Shibchurn s’est mis à vider les poches de mon oncle, qui n’avait que Rs 1 000 sur lui. Il a commencé à nous agresser. Il m’a forcée à retirer les Rs 1 000 qui se trouvaient dans mon soutien-gorge. Il a aussi confisqué mes deux téléphones portables », relate Patricia.

Insatisfait de ne pas avoir obtenu son remboursement au complet, Mayur Shibchurn aurait traîné la quinquagénaire de force. « Il m’a tirée par les pieds. Il m’a forcée à entrer dans son tout-terrain. Il a aussi obligé mon oncle à prendre place dans son véhicule », soutient Patricia.

Mayur Shibchurn aurait pris la direction de sa maison pour aller récupérer son père. Ils auraient ensuite mis le cap sur la forêt du Val. Patricia affirme que le duo les a roués de coups, son oncle et elle. « Papa la (Vishal Shibchurn ; NdlR) inn bien bat nou. Linn dir li pou tir nou lavi. Linn met enn sab kot mo likou. Linn dir li pou bril nou ek ki personn pa pou kone », raconte l’habitante de St-Hubert, encore traumatisée.

Voulant à tout prix se faire rembourser, Vishal Shibchurn et son fils auraient ensuite conduit Patricia et Henry à la banque pour qu’ils retirent de l’argent. Mais comme ces derniers étaient grièvement blessés et que les vêtements qu’ils portaient avaient des traces de sang, père et fils les ont reconduits à St-Hubert pour qu’ils se changent.

Puis, les deux blessés, séquestrés, auraient été conduits de force dans une banque commerciale à Mahébourg. Patricia avance que Mayur les a emmenés à l’intérieur de la succursale, où il leur a ordonné de faire un retrait. « Sof ki nou figir ti gonfle ek ti ena disan. Travayer labank pann donn nou kas », explique la quinquagénaire.

Son oncle et elle ont, de nouveau, été contraints de prendre place dans le tout-terrain. Trente minutes plus tard, Vishal et Mayur Shibchurn auraient retenté leur chance. « Ils nous ont, à nouveau, ordonné d’aller solliciter le préposé de la banque pour obtenir de l’argent. Mais encore une fois, l’employé de banque a refusé et il nous a demandé de repasser lundi », raconte la plaignante. Henry et elle ont alors été transportés au domicile des Shibchurn. « Papa la inn rod pran enn parbriz pou kraz lor mo latet. Vwazin inn dir li pa fer sa, les li, kan li gagn kas li pou donn twa », raconte-t-elle. Ils doivent d’ailleurs leur salut à ce voisin qui est intervenu, ce qui leur a permis de s’enfuir. 

Mais Henry a été rapidement rattrapé par le père et le fils. « Vishal Shibchurn s’est saisi d’une chaîne pour chien pour lui ligoter les mains et les pieds, avant de l’emmener de force dans un champ de canne au Val, où il a été abandonné sur place », relate la plaignante. 

 Le fils de Vishal Shibchurn s’est mis à vider les poches de mon oncle, qui n’avait que Rs 1 000 sur lui. Il a commencé à nous agresser»

La police du Sud a été aussitôt alertée. Des agents de la Criminal Investigation Division de Rose-Belle, dirigée par le surintendant de police Surnam, ont débarqué au domicile des Shibchurn pour appréhender les suspects. Interrogés sur l’endroit où ils ont laissé Henry, ils n’ont rien dit. Vendredi soir, les policiers accompagnés de chiens renifleurs ont fait des recherches à différents endroits du Val. Mais aucune trace d’Henry. Ce n’est qu’à 5 heures samedi matin que le sexagénaire a été retrouvé. Ce qui signifie qu’il avait passé toute la nuit dans la forêt. Grièvement blessé, affaibli et désorienté, il a été hospitalisé

Samedi, Vishal et Mayur Shibchurn ont été traduits devant le tribunal de Port-Louis avant d’être reconduits en cellule policière. Ils répondent chacun d’une accusation provisoire de séquestration. Pendant ce temps, les policiers de l’Operations Room de la Southern Division ont, de leur côté, examiné les enregistrements des caméras du réseau Safe City. Les images corroborent l’histoire de Patricia.

Vishal Shibchurn s’est saisi d’une chaîne pour chien pour lui ligoter les mains et les pieds, avant de l’emmener de force dans un champ de canne au Val, où il a été abandonné sur place»

 

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