Faits Divers

Règlement de compte meurtrier à Bois-Marchand: agressé avec un tournevis sous les yeux de sa concubine

La Cité Bois-Marchand était au bord de l'émeute, jeudi. Deux familles de la localité se sont affrontées à coups de projectiles après l’agression mortelle de Jean Stenio Collet, 38 ans.  Plusieurs unités de la police sont intervenues, mais elles ont été prises pour cible. Bilan : huit policiers blessés, une femme et ses deux fils arrêtés. C’est un vol qui serait à l’origine de ces incidents, indique la police. Le différend oppose, d’un côté la famille Genave, de l’autre les Collet. Ils sont voisins. Le 7 janvier dernier, un vol a été commis chez  Jean Stenio Collet. C’est son père, âgé de 75 ans, qui a porté plainte. Le retraité soutenait qu’il ne soupçonnait personne alors que son fils était persuadé d’un mauvais coup des voisins. « L’armoire de mon beau-père a été forcée, des habitants de l’endroit ont aperçu des membres de la famille Genave sortir en douce de la maison », explique Jenita, 19 ans, compagne de Jean Stenio. « Les voisins n’ont pas apprécié cette dénonciation, et cela créait de vives tensions entre les deux familles », dit-elle. Jeudi après-midi les choses ont dégénéré. Il est 13 h 30. Jean Stenio, père de cinq enfants, était en compagnie de sa concubine et de son père, quand tout a basculé. « Jocelyne Genave et ses fils Josian et Joshley ont fait irruption dans la cour », soutient Jenita, témoin de la scène. « Zot ine rentre en traite ek ine pousse nous », dit-elle, dans un sanglot. Aussitôt, les coups pleuvent sur Stenio et sa concubine. « Enn garçon Jocelyne ine grimpe lor lédos Stenio. Ti ena dibois avec zot ».

« Nu fini ar li aster »

Elle tente de se relever, rien n’y fait. [blockquote]«  Zot ine pousse moi lor l’escalier et ine batte moi plusieurs coups du bois, coups de poing, coups de pied. Jocelyne ine prend enn tournevis ine pik Stenio dans son lédos », explique Jenita. [/blockquote] La victime saigne abondamment.  Elle s’effondre sur le seuil de sa maison. [blockquote]« Ala nu fini are li aster, ont-ils lancé une fois Stenio à terre », ajoute sa compagne. [/blockquote] Leur sale besogne achevée, les agresseurs s’en vont. La nouvelle de la terrible agression se répand très vite dans la localité. La police est prévenue. Les proches de la victime veulent se faire justice. Ils se rendent chez les Genave, se saisissent de bouteilles, de briques et autres projectiles pour les lancer sur les suspects. La police de Terre-Rouge débarque sur les lieux. Une vive tension règne dans la cité. Les policiers ont évacué la victime vers l’hôpital, mais en route, Stenio a rendu l’âme.

Renforts policiers

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8143","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-15031","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Meurtre \u00e0 Bois-Marchand"}}]]Devant la tournure des événements, les policiers réclament de l’aide. Des éléments de la Special Supporting Unit (SSU) sont mandés. Les forces de l’ordre qui tentent de s’interposer sont prises pour cible. Les policiers essuient des jets de pierres, de bouteilles et de morceaux de briques. Une partie de l’autoroute de Bois-Marchand a été fermée temporairement pour contenir les fauteurs de troubles. Lors de ces incidents, il nous revient que huit policiers, dont deux éléments de la SSU, ont subi des fractures. Ils sont transportés à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Les limiers de la CID de Terre-Rouge, des éléments de la Field Intelligence Unit et du Groupement d’Intervention de la Police mauricienne (GIPM) viennent en renfort. Une dizaine de membres de la famille Genave, dont des mineurs, sont embarqués par la police pour leur propre sécurité. Jocelyne Genave, 46 ans, ses deux fils, dont un mineur de 14 ans, ont été conduits au bureau de la MCIT, aux Casernes centrales aux fins d’enquête. Josian Genave, blessé à la tête, a été admis à l’hôpital. La concubine de Stenio Collet a été entendue par la CID de Terre-Rouge à titre de témoin.  

« Enn lekip ine desane »

Les suspects ont nié toute implication dans l’agression mortelle de Stenio Collet. Aux enquêteurs de la CID, ils assurent que dans la journée de jeudi, ils étaient en face de la maison de la victime : « Zot ti empess nous kas poz lor baraz ». Une dispute aurait donc éclaté. « Stenio ine prend enn bouteille ine agress nous ». Les suspects disent avoir pris la fuite. « Enn lekip ine désane. Zot ine avoye ross lor nou », ont-ils argué. L’autopsie, pratiquée par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin et le Dr Harish Coomar Baichoo, a attribué la mort de la victime à un « choc due to stab wound of the heart ». Le coup fatal a été porté au cœur, de l’arrière. L’arme du crime, un tournevis, n’a pas été retrouvée. Les suspects comparaîtront ce vendredi devant le tribunal de Pamplemousses sous une charge provisoire de meurtre.

Tensions

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8144","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-15028","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Meurtre \u00e0 Bois-Marchand"}}]]La situation est revenue à la normale à Cité Bois-Marchand vers 16 heures. Cependant, les policiers ont eu toutes les peines à accéder à la scène du crime, les proches de la victime étant très remontés et sous le choc. Francis Collet, le jumeau de la victime, est anéanti. « J’ai reçu un appel m’informant d’un incident opposant mon frère aux voisins. Je suis vite arrivé. Je me suis rendu chez les Genave, il n’y avait personne. Lorsque je suis rentré à la maison, j’ai cherché après Stenio. Je l’ai vu par terre. Sa compagne lui passait de l’eau sur le visage », pleure Francis Collet.
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