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Registrar pour les partis politiques : la classe politique pas sur la même longueur d’onde 

La création d’une registrar pour les partis politiques, comme proposé par le politologue Avinaash Munohur, est diversement commentée. Cela, même s’il y a unanimité sur le fait d’avoir plus de contrôle autour du fonctionnement de ces partis. 

Avis mitigés autour de la création d’un « Registrar for political parties ». Cette proposition du politologue, Avinaash Munohur dans la dernière édition du Défi Plus, consiste à encadrer la création et l’existence des partis politiques. Selon lui, en régulant le fonctionnement à travers des audits des comptes des partis politiques, nous devrions ainsi témoigner d’un « assainissement de la vie politique à Maurice ». Ashok Subron, du parti de gauche, Rezistans ek Alternativ (ReA), accueille cette proposition avec beaucoup de scepticisme. Selon lui, Avinaash Munohur est en train « de faire fausse route ». « Le plus gros problème se situe au niveau du financement et de la corruption lors d’une campagne électorale. Nous ne pouvons tacler ce problème avec des visières corporatistes », fait-il part. 

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La création d’un registrar peut facilement devenir un « instrument de discrimination politique comme cela a été le cas dans les années 70 avec les registrar des syndicats », avance-t-il. Ashok Subron tient à rappeler que la commission Sachs, qui s’était penchée sur la réforme électorale en 2002 à Maurice, avait proposé la création d’un registrar pour les partis politiques. « Une des propositions était que les politiciens jurent allégeance à la Constitution. Je ne me vois pas capable de faire allégeance à un système qui ne veut pas de moi (ndlr : la Constitution oblige les candidats à déclarer leur appartenance ethnique pour participer à une élection générale) ». La solution, selon le représentant de ReA, est de donner des pouvoirs aux citoyens et électeurs. Pour rendre cela possible, il propose que les partis politiques rendent leurs dépenses électorales publiques en temps réel. « Pas la peine d’attendre six semaines après la proclamation des résultats. 

Ces dépenses étant publiques, l’électeur peut facilement avoir une idée du type de financement que tel ou tel parti a reçu et peut avoir une indication s’il s’agit de financement occulte. Cela pourra mieux l’éclairer dans son choix de vote », ajoute Ashok Subron. « Nous n’avons pas besoin de nouvelles législations pour donner le bon exemple ». 

C’est l’avis partagé par Dev Sunnasy, représentant de Linion Pep Morisien (LPM). S’appuyant sur l’exemple de sa propre formation politique, il avance que LPM s’est enregistré comme un ‘non profit company’ et que ses comptes sont enregistrées auprès du Registrar of Companies. « Nous avons jusqu’au mois de juin pour finaliser nos comptes qui seront par la suite mis à la disposition du grand public », explique-t-il. « Plus loin qu’un Registrar » Du côté des partis traditionnels, comme le Parti travailliste (PTr), il faut aller plus loin qu’un Registrar. « Si on décide de venir de l’avant avec un tel cadre, il faut que le Commissaire électoral puisse avoir des pouvoirs additionnels afin de veiller au respect des lois », explique le député Arvin Boolell. Il tient à faire ressortir que la question de financement politique comprend « de sérieuses implications ».

 « Il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit pas de simple ‘funding’, mais de donations bien plus considérables », souligne-t-il. Ajay Gunness, du Mouvement militant mauricien (MMM), soutient, pour sa part, qu’il est important de « bien réguler le fonctionnement des partis politiques », mais que cela doit se faire « en toute justice ». « Le but d’une telle loi est de faire de sorte que chaque parti soit sur le même niveau. Il ne faut pas faire l’erreur du MSM qui a voulu venir avec une loi afin de discriminer les partis de l’opposition », dit-il.

 

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