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Regain de la souveraineté de Maurice sur les Chagos - Olivier Bancoult : «Nous attendons cela avec beaucoup d’impatience»

Olivier Bancoult estime que des activités économiques peuvent être développées sur les Chagos.

Maurice serait-il à un tournant historique dans sa bataille pour la souveraineté des Chagos ? C’était le thème de l’émission Au Cœur de l’Info, sur Radio Plus, hier.

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La question a été posée par Prem Sewpaul après les propos récents de l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, au Daily Mail, selon lesquels le Royaume-Uni serait sur le point de « baisser le drapeau » sur l’archipel. Intervenant par téléphone depuis Washington, Olivier Bancoult, activiste chagossien et leader du Groupe Réfugiés Chagos, dit attendre cela « avec beaucoup d’impatience », estimant que « le gouvernement britannique n’a pas pris ses responsabilités ces 50 dernières années ». 

« Il a fallu que le dossier prenne une dimension internationale », faisant référence à la résolution prise par les Nations unies et l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice. « Au fur et à mesure que les jours passent, le gouvernement britannique se retrouve dans une situation embarrassante. C’est pour cette raison qu’il a finalement accepté, en novembre 2022, d’entamer des négociations dans ce sens avec Maurice », considère-t-il. 

Le député du Parti travailliste, Arvin Boolell, également ancien ministre des Affaires étrangères, se dit convaincu qu’il est « very likely » que ce dossier connaisse un dénouement positif prochainement. « Nous ne pouvons pas dire que nous sommes arrivés à l’étape ultime de la décolonisation, mais nous comprenons que cette étape se culmine vers une situation positive. (…) Nous sommes sur le bon chemin et nous sommes confiants qu’il y aura un dénouement positif », dit-il. Selon ses informations, c’est le montant de la compensation à payer à Maurice qui serait le macadam. 

L’ancien ministre des Affaires étrangères et leader du Rassemblement Maurice, Nando Bodha, se montre, lui, plus mesuré dans ces propos. « Nous souhaitons tous un dénouement de taille pour Maurice. Cela dit, je considère qu’il faut prendre tout cela avec beaucoup de réserve car il s’agit d’un dossier très complexe dans lequel il y a beaucoup de problèmes à régler. Je ne vois pas le Premier ministre venir dire, du jour au lendemain, qu’un accord a été trouvé et en voici les termes », est-il d’avis. Selon lui, le dossier serait épineux, touchant à un problème de taille pour les États-Unis, soit la sécurité, que ce soit pour lui-même ou pour ses alliés, pour l’OTAN, etc. 

Pour Lindsey Collen de Lalit, les États-Unis et la Grande-Bretagne se seraient « isolés » après le vote massif en faveur de Maurice auprès des Nations unies. « Seulement trois pays avaient voté en leur faveur », rappelle-t-elle. Toutefois, elle se montre elle aussi prudente. « Les grands pays n’abdiquent pas facilement. Ils vont essayer de trouver un cadre légal, un voile de pudeur, pour tenter de masquer ce pétrin dans lequel ils se sont embourbés », estime-t-elle. 

Repeuplement

Pour Olivier Bancoult, c’est faux de croire que les Chagossiens ne veulent pas retourner vivre dans leur île. « Ena panse ki nou pou al asiz anba pie coco. Non ! », souligne-t-il. Selon ses dires, des activités économiques peuvent être développées. « Les Chagos, c’est plus de 650 000 km2. On parle de plus de 3 500 cocotiers, d’une mer poissonneuse et où l’industrie de l’écotourisme peut être développée. Nous parlons de 65 îles. De nombreux emplois peuvent être créés », estime le leader du Groupe Réfugiés Chagos qui laisse entendre qu’une cohabitation sur l’île de Diego serait possible « dans un premier temps ». 

Pour Arvin Boolell, il faut « réparation et réinstallation » pour tous les citoyens de la République, avec une considération préférentielle pour les Chagossiens. Nando Bodha espère lui une « politique déclarée » du gouvernement ainsi qu’un plan pour le court, moyen et long terme. Quant à Lindsey Collen de Lalit, elle a mis en garde contre d’éventuels stratagèmes des Britanniques et des Américains sur cet aspect. 
 

 

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