Refus de remorquer le navire FV Sea Master : de lourdes sanctions envisagées contre la compagnie Hassen Taher 

Quatre mois après l’échouement du FV Sea Master aux larges des côtes de St-Brandon, la compagnie Hassen Taher n’a toujours pas procédé au remorquage. Une situation qui irrite le ministère de la Pêche, au point de contempler de sanctions sévères.

Sommes-nous arrivés à un point de non-retour entre la compagnie Hassen Taher et le ministère de la Pêche et de l’Économie océanique ? Tout semble indiquer que les relations entre ces deux parties se détériorent. La raison de ce bras de fer, selon une source officielle au niveau du ministère, est la situation du FV Sea Master, bateau de pêche appartenant à Hassen Taher, qui avait fait naufrage aux larges de St-Brandon au début du mois de juin de cette année. Le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo, et bon nombre de ses collaborateurs s’impatientent, car rien n’a encore été entamé pour procéder au remorquage du bateau. « Cela, quatre mois après le naufrage », fait ressortir un proche collaborateur du ministre de la Pêche et de l’Économie océanique. Cette même source dira que tout s’était bien passé dans un premier temps. « Le ministère ainsi que les représentants de la compagnie Hassen Taher ont travaillé en étroite collaboration pour effectuer le renflouage », ajoute cette même source. 

Les choses se sont corsées lorsque les discussions se sont portées sur ce qu’il devra advenir de l’épave du FV Sea Master. Selon le ministère de la Pêche, les propositions formulées par les représentants de la compagnie Hassen Taher étaient de (i) faire couler ou (ii) incendier le bateau. « Deux propositions que nous avons rejetées pour des raisons environnementales, car le bateau étant fait de fibre de verre. Cela représente un véritable danger pour la vie aquatique », explique ce collaborateur du ministre Maudhoo. 

Le ministère a, au final, demandé à la compagnie Hassen Taher de remorquer le bateau. Une proposition qui ne semble pas convenir à Hassen Taher, qui aurait fait comprendre au ministère que le remorquage du bateau est « un exercice délicat » en raison d’un trou dans la coque du FV Sea Master. Un argument qui n’a visiblement pas convaincu les représentants du ministère qui sont d’avis que ce sont les coûts financiers autour du remorquage qui font que la direction de cette compagnie s’obstine à ne pas effectuer l’exercice. « Nous ne voulons pas porter atteinte à l’environnement. Ce qui explique que nous n’arrivons pas à trouver un terrain d’entente », explique-t-on au ministère. 

Marche à suivre

Quelle est donc la marche à suivre face à cet imbroglio ? À cette question, le ministère de la Pêche explique que des sanctions sont à prévoir contre la compagnie Hassen Taher. On fait ressortir qu’Hassen Taher dispose actuellement de quatre bateaux de pêche enregistrés auprès du ministère.  

Dans une déclaration à Le Défi Plus, Feroz Khan Taher, directeur de la compagnie, a déclaré qu’un plan est en train d’être discuté avec le Director of Fishing’ en vue de décider de l’avenir du FV Sea Master. Interrogé si la compagnie finira procéder au remorquage, le directeur fait ressortir qu’il s’agit d’un exercice très délicat. « Nous ne pouvons nous permettre de mettre en danger la vie des êtres humains à travers un exercice de remorquage », fait-il part. Au ministère de la Pêche, on maintient cependant que « toute proposition en dehors du remorquage ne sera pas approuvée ».