
Le ministère de l’Environnement a rejeté un projet immobilier à Coteau Raffin, invoquant des risques écologiques et patrimoniaux. Et ce, malgré les garanties du promoteur concernant l’absence d’impact écologique significatif.
Publicité
Le ministère de l’Environnement a opposé un refus à la demande de permis d’étude d’impact environnemental (EIA), déposée en janvier 2024, par High-Hills Properties Ltd. Cette filiale de Prime Investments Ltd voulait réaliser un vaste projet immobilier à Coteau Raffin, au pied du Morne Brabant. Ce rejet constitue un nouvel épisode dans une série de tentatives avortées de faire du développement immobilier dans cette zone sensible, au cœur de débats sur la protection du patrimoine naturel et culturel de l’île.
Le projet prévoyait la subdivision et la mise en vente directe, sous réserve de conditions, de neuf lots à des fins résidentielles et commerciales sur une superficie de plus de 101 hectares, soit environ 240 arpents. Il visait un terrain situé sur les versants du Piton du Canot, de la Montagne La Porte et de Lavilléon. La superficie des lots proposés variait entre 4,5 et 20 hectares. Le promoteur y annonçait également la construction de réseaux d’alimentation en eau, d’électricité et d’éclairage public.
Dans son dossier, High-Hills Properties assurait que le projet n’aurait pas d’impact environnemental majeur, et affirmait que le site ne comportait ni faune ni flore protégée. Il faisait également valoir que le terrain se situe hors de la zone classée patrimoine mondial par l’UNESCO et en dehors de la zone tampon du site du Morne. L’ancien champ de canne, partiellement abandonné depuis plus de 15 ans, avait été précédemment acquis auprès d’un promoteur ayant échoué à mettre en œuvre un projet IRS (Integrated Resort Scheme).
Garanties insuffisantes
Cependant, le ministère a jugé insuffisantes les garanties environnementales apportées par le promoteur. L’une des principales préoccupations concerne le relief du site, dont une partie dépasse les 20 % de pente, rendant le terrain vulnérable à l’érosion et aux glissements de terrain. Bien qu’une autorisation géotechnique ait été délivrée à titre préliminaire par le ministère de l’Infrastructure, les autorités environnementales ont considéré que le projet pouvait menacer l’intégrité paysagère de cette région montagneuse.
Le caractère historique du sentier DanZak, identifié comme un ancien chemin emprunté par des esclaves et mentionné dans le plan de gestion du paysage culturel du Morne, a également pu peser dans la décision. Long de plus de 700 mètres, ce sentier est considéré par certains comme un attribut essentiel de la valeur universelle exceptionnelle du site inscrit sur la liste du patrimoine mondial, même tombant en dehors de la zone tampon du site du patrimoine du Morne.
Ce refus marque un nouveau revers pour les projets de développement dans cette région. Une première tentative de mise en valeur du site avait échoué il y a une dizaine d’années, menant à la faillite de West Horizon Ltd, l’ancien promoteur. Ce nouvel avis négatif confirme la position de prudence adoptée ces dernières années par les autorités face aux projets immobiliers dans des zones à haute valeur écologique et patrimoniale.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !