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Refus de payer la redevance télé : Jusqu’à deux ans de prison et Rs 50 000 d’amende

Le gouvernement compte amender la loi pour sanctionner plus sévèrement ceux qui refusent de payer la redevance télé pour la Mauritius Broadcasting Corporation.

Rs 150. C’est le montant que chaque foyer paie tous les mois au titre de la redevance télé nationale. La somme est collectée par le Central Electricity Board et reversée à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Pour diverses raisons, certains refusent cependant de s’acquitter de cette contribution obligatoire. Ils sont prévenus : bientôt, ils seront passibles d’une amende maximale de Rs 50 000 et d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans. 

Ce nouveau régime de pénalité sera applicable une fois que la Mauritius Broadcasting Corporation (Collection of License Fees) Act aura été amendée. L’annonce est contenue dans l’annexe du discours budgétaire présenté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, le mardi 7 juin. Il s’agit en fait d’un durcissement de la loi, qui date de 1985. Jusque-là, celle-ci prévoit seulement une amende comprise entre Rs 500 et Rs 1 000.  

La direction de la MBC accueille favorablement le projet d’amendement. « De plus en plus de personnes arrivent à trouver des astuces pour contourner ce paiement. Cela ne peut plus être toléré. Des milliers de Mauriciens n’ont aucune difficulté à payer des milliers de roupies par mois pour avoir accès aux chaînes satellitaires mais pour une redevance télé de seulement Rs 150, ils cherchent des prétextes », s’indigne un membre de la direction. 

Notre interlocuteur met en exergue le fait que la MBC offre cinq stations de radio et 17 chaînes de télévision à la population mauricienne. « Rs 5 par jour pour l’ensemble, ce n’est vraiment pas exorbitant », estime-t-il. « La MBC doit chaque mois payer Rs 60 millions à Muti Carrier (Mauritius) Ltd MCML pour la diffusion de ces chaînes et Rs 13 millions à l’Independent Broadcasting Authority, sans compter des dépenses de Rs 25 millions pour Rodrigues », précise-t-il. 

La démarche du gouvernement est sévèrement critiquée par le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, Suttyhudeo Tengur. « Alors que la tendance mondiale est d’élargir l’espace de choix pour les consommateurs, nos décideurs politiques veulent restreindre cet espace. L’amendement annoncé est irrationnel, répressif et abusif. Le gouvernement doit revoir sa copie », déclare-t-il. 

 

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