Des bagarres car certains n’ont pas trouvé où dormir. Si Baie-du-Tombeau dispose de deux centres communautaires – Saint-Malo et Bon Pasteur – seul le premier a été mis à la disposition des sinistrés. Problème : il ne peut accueillir que 400 personnes alors que 1 300 réfugiés s’y sont pointés.
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La tension montait au centre communautaire de Saint-Malo, 200 sinistrés n’ayant pu trouver refuge dans la nuit de mercredi. Le pays est alors en alerte III lors du passage de Berguitta. Le Government Community Centre Bon Pasteur est resté fermé, en raison de problème de fuites dans sa toiture.
Agnès Calloo, représentante de la cure de la paroisse et le père Maurice Labour, vicaire-général, expliquaient : « Depuis hier, nous encadrons les sinistrés qui n’ont pu trouver refuge à Saint-Malo. Il y avait plus de 1 200 personnes pour 400 places disponibles. Nous avons donc ouvert le centre du Mouvement civique d’Elisabethville pour accueillir ces 200 personnes, dont deux nourrissons et 22 enfants en bas âge. Nous souhaitons que les autorités ouvrent le centre Bon Pasteur pour loger temporairement ces gens. »
Jennifer Nany, une sinistrée, raconte. « Les autorités ne nous ont offert que des biscuits et de l’eau. Grâce à l’intervention du père Maurice Labour, des associations sont venues déposer de la nourriture. Depuis hier, les bagarres se multiplient au centre de Saint-Malo. Si celui du Bon Pasteur était ouvert, malgré les fuites dans la toiture, cela aurait calmé les esprits. »
Les policiers présents ont eu fort à faire pour ramener le calme. Joanne Bavastro raconte sa nuit. « 475 personnes ont pu dormir à Saint-Malo, 300 à l’intérieur et 175 à l’extérieur sous l’auvent. Des enfants dormaient sur des prélarts, d’autres étaient exposés aux rafales dehors. Mon bébé d’un mois a été hospitalisé car il ne respirait plus. »
Ajay Ramadhin, conseiller du village et du conseil de district de Pamplemousses explique. « 1 500 personnes ont sollicité de l’aide pour un abri et de la nourriture. Le centre de Saint-Malo ne peut les accueillir tous. Certains ont été logés au centre du Mouvement civique d’Elisabethville. Le centre des femmes à Résidence Florida a été mis à leur disposition, mais certains réfugiés ont refusé de s’y rendre. Malgré l’absence de facilités, les officiers font de leur mieux. Les députés Soodesh Callichun, Sarvanand Ramkaun et Sanjeev Teeluckdharry ont fait plusieurs visites et sont restés en contact permanent avec nous. »
Orella, une réfugiée, a laissé sa maison inondée pour se rendre avec sa famille au centre de Saint-Malo. Malgré l’angoisse, elle prête main-forte à la préparation des repas. « Quelques autres femmes et moi aidons à préparer les repas. Cette situation est difficile à vivre. Nous habitons des logis en bois sous tôle et courir au centre communautaire à chaque fois nous stresse. Depuis cinq ans, je me suis inscrit pour bénéficier d’une maison. J’attends toujours. »
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