Le gouvernement réussira-t-il son pari de faire accoucher la réforme électorale d’ici mars 2019 ? Les tractations sont en cours avec les votes du MMM en ligne de mire.
Pravind Jugnauth savait déjà que le Constitution Amendment Bill n’avait aucune chance de passer, mardi. Il s’agit désormais pour son gouvernement d’essayer de réunir les 52 votes requis au Parlement. D’où la décision de renvoyer à une date ultérieure l’examen en commission du texte de loi. Le Premier ministre a été on ne peut plus clair lors de son intervention : « Nous avons 45 élus et il nous en manque donc 7. »
C’est donc vers le MMM que le gouvernement devra se tourner pour réaliser la réforme électorale. Si le Premier ministre a fait allusion au MMM dans son discours, un de ses proches collaborateurs a confirmé au Défi Quotidien que c’est bien le MMM qui détient la clé pour la réussite de ce projet de loi. D’ailleurs, plusieurs membres du gouvernement ont ouvertement courtisé ce parti dans leurs discours.
Plusieurs éléments d’information parus ces derniers jours ont fait comprendre que le gouvernement est disposé à revoir sa position sur certains points afin de rallier le MMM à sa cause. « Nos amendements sont prêts », confie d’ailleurs notre source. C’est au niveau du nombre de députés à la proportionnelle que le gouvernement se dit disposé à revoir sa position.
La tâche n’est toutefois pas aussi simple, car chez les Mauves, on insiste d’abord que le mode de calcul en parallèle est inadéquat. Ensuite, on estime que les six sièges additionnels qui rétablissent l’écart entre majorité et opposition vient tuer la raison d’être de la proportionnelle.
À l’Hôtel du gouvernement, on se dit néanmoins confiant pour 2019. « La réforme est en marche avec la loi sur la déclaration des avoirs et l’avènement prochain de la loi sur le financement des partis politiques, explique notre source, il nous faut à présent concrétiser la révision du système électoral. À travers ce renvoi, Pravind Jugnauth conserve toutes les cartes en mains en vue de la prochaine année qui sera éminemment politique. » Le gouvernement a en tête de faire aboutir le projet de loi d’ici la rentrée parlementaire en mars 2019.
L’attention sera aussi sur le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, dont la position sur l’élimination du BLS demeure ambiguë, laissant même place à des rumeurs de départ. L’opposition ne compte pas le lâcher et accentuera la pression dans les circonscriptions 2 et 3. « Il avait pris des engagements auprès de l’électorat pour le maintien du BLS. Il ne pourra continuer à se cacher », explique un membre de l’opposition.
Il faut toutefois souligner que lors de son discours, le Premier ministre a déclaré qu’il avait 45 votes, comprenant donc celui de son ministre de la Santé. Le député Ravi Rutnah avait également pris les devants dans son discours prononcé ce lundi en déclarant que : « Husnoo will vote. »
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