Le débat sur la réforme électorale a été relancé après que les propositions du comité ministériel sur la réforme électorale ont été étudiées, recemment, au conseil des ministres. Une des propositions qui fait débat, concerne le seuil d’éligibilité pour les sièges octroyés selon la formule de représentation proportionnelle.
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10 %, c’est le pourcentage de voix qu’un candidat indépendant ou une formation politique devront recueillir lors d’un scrutin législatif pour être éligible à des sièges répartis selon la formule de représentation proportionnelle. Ce seuil d’éligibilité fait débat depuis longtemps et a, dans le passé, été à l’origine de discordes au sein des alliances gouvernementales. Ce fut le cas en 2014, lorsque le Parti Travailliste (Ptr) souhaitait que le seuil d’éligibilité soit de 10 %, alors que son allié, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), a longuement plaidé pour un seuil de 5 %. Ce désaccord fondamental entre les bleus et les rouges, était une des raisons qui avaient poussé le PMSD de Xavier-Luc Duval à mettre fin à sa collaboration avec le Ptr.
Alan Ganoo, Le président du Mouvement patriotique (MP) est d’avis qu’un seuil d’éligibilité trop faible peut s’avérer désastreux pour la démocratie, car, selon lui, cela faciliterait l’entrée au parlement de plusieurs partis extrémistes. « Mais c’est en même temps vrai que le parlement pourrait être une plateforme qui permettrait à des politiciens extrémistes d’avoir une différente vision, mais je pense que l’on ne peut prendre un risque pareil », soutient l’élu de la circonscription No 14 (Savanne/Rivière-Noire). Ce dernier concède toutefois que l’exigence de 10 % est trop élevée et rappelle qu’une réforme électorale doit être faite dans le consensus entre le gouvernement et l’opposition. « Le gouvernement de l’Alliance Lepep avait dans son manifeste électoral, proposé un seuil de 5 %. Un seuil de 10 % est trop élevé », ajoute le président du MP.
La question de la représentation proportionnelle semble cependant être le cadet des soucis du PMSD. « C’est secondaire », clame Kaushal Lobine un des porte-parole des bleus. Il est d’avis qu’il y a d’autres aspects de la réforme électorale qui méritent plus d’attention. « Nous sommes en train de passer à côté de l’essentiel. Plusieurs points ne peuvent être négligés si nous voulons faire une bonne réforme électorale. La question du redécoupage des circonscriptions électorales, la discrimination ethnique comme abordée dans le rapport de l’Organisation des Nations Unies, doivent être pris en considération », soutient-il. Ce dernier souligne qu’une majorité de ¾ doit absolument être acquise pour que la nouvelle loi sur la réforme électorale soit votée. « C’est pour cela qu’il faut dégager un consensus parmi tous les partis de l’opposition », avance-t-il.
Le Mouvement militant mauricien (MMM) préfère pour sa part s’abstenir de débattre de la question tant qu’un rapport complet ne sera pas rendu public. Toutefois, Reza Uteem, leader adjoint des mauves, tient à souligner que le MMM a de tout temps été en faveur d’un seuil d’éligibilité de 10 %. Les membres du Ptr se sont, quant à eux, abstenus de tout commentaire.
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