Le projet de loi sur la réforme électorale que le gouvernement se propose de présenter avant la fin de cette année entend proposer d’importants changements au système actuel, notamment avec le remplacement du Best Loser System (BLS) par une formule de sièges additionnels
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L’un des principes du projet de loi sur la réforme électorale est l’élimination de toute notion communale du présent système électoral. C’est ainsi que, de sources proches du dossier à l’Hôtel du gouvernement, on apprend que le Best Loser System (BLS) est appelé à disparaître pour laisser la place aux Additional Seats. L’introduction d’une telle formule impliquera ainsi le repêchage de candidats battus par les leaders des différents partis politiques. Cet exercice ne devrait plus relever de la responsabilité de la Commission électorale. Le nombre de candidats qui sera soumis à un exercice de repêchage n’a cependant pas encore été déterminé. Selon des sources proches du dossier, le nombre de candidats repêchés serait entre six et huit.
L’exercice de repêchage des candidats battus par les leaders politiques est cependant diversement commenté dans le milieu politique. Certains politiciens s’accordent à dire qu’il sera irresponsable d’accorder un tel pouvoir aux leaders politiques et que cela constituerait un recul démocratique. Le député de la circonscription No 3 (Port-Louis Maritime/Port-Louis Est) et chef de file du Parti travailliste à l’Assemblée nationale, Shakeel Mohamed, considère que ce serait de la folie que de concentrer autant de pouvoirs entre les mains d’un leader politique. « C’est à l’électorat de choisir qui doit siéger à l’Assemblée nationale et non les leaders politiques », soutient-il. Une telle pratique va inévitablement encourager la culture de « yes men » parmi les membres des partis politiques, dit-il. L’ancien ministre est aussi d’avis que le système politique à Maurice est arrivé à un moment de son histoire où il doit être réfléchi de « manière dépassionnée ». Le député soutient aussi qu’il est temps de cesser de réfléchir comme en 1965, mais « on doit faire évoluer notre système électoral en tenant compte que nous sommes en 2018 », ajoute-t-il.
Le Mouvement militant mauricien (MMM) a toutefois une différente appréciation du repêchage des candidats par les leaders politiques. Veda Baloomoody, député de la circonscription Port-Louis Ouest/Grande-Rivière Nord-Ouest (no 1), rappelle que le MMM a déjà fait une proposition en ce sens dans le passé. « Je pense que cela peut être une bonne chose aussi longtemps qu’il y aura des leaders responsables qui auront la volonté d’avoir un gouvernement d’unité nationale », dit-il.
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