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Réforme électorale : Branle-bas de combat - L’opposition réclame un White Paper pour des débats en profondeur

Les réactions n’ont pas tardé après les propositions formulées par le gouvernement sur la réforme électorale. L’opposition réclame la publication d’un White Paper, avant que le projet de loi ne soit présenté au Parlement. Mais une chose est certaine, plusieurs points ne font pas l’unanimité. 

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Ashok Subron, membre fondateur de Rezistans ek Alternativ qui, depuis 2005, mène une bataille pour éliminer le communalisme, n’y va pas de main morte. L’État n’a pas respecté son engagement vis-à-vis de la Cour Suprême. « Malgré l’engagement pris par l’État en décembre 2015, ReA, qui est un acteur majeur, n’a pas été consulté pour l’élaboration de ce rapport sur la réforme électorale », déplore Ashok Subron.

Pour sa part, l’expert en réforme constitutionnelle Rama Sithanen est catégorique. La formule proposée par le gouvernement ne pourra compenser le déséquilibre ethnique comme le fait le Best Loser System (BLS), selon l’ancien ministre. « Les gens ont peur car, aujourd’hui, ils ont un safeguard constitutionnel, qui est la garantie en béton qu’après l’élection de 62 députés, il y aura une représentation adéquate pour tous », explique Rama Sithanen. Il ajoute que le système proposé par Nando Bodha ne va pas améliorer la représentativité. 

Pour le leader de l’opposition, c’est la délimitation de nos circonscriptions qui est la source du problème. Pour Xavier- Luc Duval, il faut accorder les pleins pouvoirs à l’Electoral Supervisory Commission (ESC). Il soutient que chaque parti politique aurait un « statut légal » et que ses activités devraient été contrôlées par l’ESC qui « aurait du poids » et « qui est indépendante ». « La commission aurait pu statuer sur le financement d’un parti politique ou de la manière dont il dépense son argent », estime le leader de l’opposition. 

Quant au président et député du Mouvement Patriotique, Alan Ganoo, il est contre l’idée qu’un leader choisisse ses députés pour les sièges additionnels qui seront alloués en remplacement du BLS. Il ne manque pas d’exprimer ses doutes et ses appréhensions. « Il faut bien faire la différence entre un leader qui choisit ceux qui seront ministres ou candidats et un leader qui choisit les députés pour représenter une circonscription au Parlement. Ce n’est pas la même chose », déplore Alan Ganoo. Il est d’avis que la prérogative de choisir les députés doit revenir au peuple. 

Autre avis, celui du député travailliste Arvin Boolell, qui croit que la réforme électorale est mal engagée. Même s’il ne s’agit qu’un draft pour le moment, il dit espérer qu’il sera circulé et qu’il y aura un débat en profondeur. Arvin Boolell affirme aussi qu’il faut une loi « omnibus ». « On ne peut avoir des piece-meal legislations. Quand on parle de réforme, il s’agit avant tout de nation-building », lance le député rouge. 

Sur le financement des partis politiques, Veda Baloomoody, député du MMM, est d’avis qu’il faut donner les pleins pouvoirs à l’ESC pour exercer un meilleur contrôle. Il cite l’exemple de l’Inde et de l’Afrique du Sud. « Dans ces pays, l’ESC peut siéger comme une cour pendant la campagne électorale. Et si aucune action n’est prise, une candidature peut ne pas être retenue », déclare Veda Baloomoody. 

Par ailleurs, les partis de l’opposition sont unanimes. Ils réclament la publication d’un White Paper avant que le projet de loi ne soit présenté au Parlement. Un débat en profondeur est vivement souhaité. 

 

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