Le deuxième trimestre scolaire débute ce lundi pour le primaire et le secondaire. Il est synonyme de travail ardu pour les élèves, puisque c’est la période où le programme d’études est complété. Les enseignants ont également pas mal de défis à relever.
Le deuxième trimestre qui débute ce lundi 24 avril durera jusqu’au 14 juillet. Douze semaines de cours considérées cruciales par les pédagogues. Pour les élèves, il s’agit de terminer le programme d’études et de rattraper les retards. Puisque le troisième trimestre est consacré à la révision et à l’application des dernières notes.
À la suite de l’introduction du programme Nine-Year Continuous Basic Education – réforme éducative enclenchée en ce début d’année –, les acteurs éducatifs soutiennent que certains problèmes doivent être résolus et que d’autres aspects sont traités avec le sérieux voulu.
Nouveau mode d’évaluation
Le Primary School Achievement Certificate (PSAC) est le nouvel examen qui évaluera les écoliers de Grade 6. Il remplace le Certificate of Primary Education (CPE). À cet effet, les instituteurs ont eu une semaine de formation, du 17 au 21 avril, prodioguée par les responsables du Mauritius Examinations Syndicate (MES). Objectif : discuter des specimen papers distribués aux instituteurs du primaire à la fin du premier trimestre. Ces derniers ont obtenu les dernières recommandations pour les prochaines classes avant le début des examens.
En effet, avec le programme Nine Year Continuous Basic Education, le calendrier des examens de fin d’études primaires connaît des changements. Au lieu de se présenter à toutes les épreuves au mois d’octobre, les candidats passeront respectivement les Sciences et l’Histoire-Géographie les 29 et 30 août, soit au début du troisième trimestre. Les autres épreuves, notamment celles des mathématiques, de l’anglais, du français et des langues orientales / arabe / Kreol morisien, sont prévues du 24 au 27 octobre.
Ce changement vise à réduire le stress des examens sur les enfants. Toutefois, plusieurs instituteurs sont d’avis qu’il sera difficile de terminer les chapitres au programme avant la fin du deuxième trimestre. Néanmoins, ils comptent faire de leur mieux pour l’intérêt des écoliers. Quant aux autorités compétentes, elles ont revu le programme d’études de deux matières. S’agissant des Sciences, les chapitres à travailler pour le Grade 5 concernent les Plants in their habitats ; Transformation of energy et The simple electric circuits. Pour le Grade 6, les chapitres revus portent sur Air, Plants et Animals. Les candidats seront évalués dans une autre matière à partir de cette année. Il s’agit de Communication skills.
Avec sérieux et sérénité
L’évaluation pour cette matière est différente et ne figure pas sur le calendrier des examens. Les enfants seront jugés à n’importe quel moment de l’année. Ils devront faire preuve de leurs aptitudes quant à leur façon de s’exprimer, de lire et de comprendre un passage. L’instituteur aura le loisir d’innover et d’entreprendre l’évaluation continue des performances sous forme de jeu. Les notes seront comptabilisées par l’instituteur et jugées par les responsables du MES.
« Le deuxième trimestre, c’est le prolongement et même l’amélioration de l’attitude adoptée face au travail pendant le premier trimestre », dira le pédagogue Faizal Jeeroburkhan. Au cours du premier trimestre, l’élève aura mis au point sa stratégie de travail : planification, organisation, assiduité, méthodes d’apprentissage, gestion du temps, adaptation et familiarité avec le(s) programme(s) d’études, les manuels scolaires et l’enseignant (ou les enseignants), confiance en soi, régularité et rigueur, etc. Il approfondit sa stratégie après l’identification de ses forces et faiblesses. « Ce trimestre est réputé être le plus difficile pour les élèves aussi bien que pour les enseignants. C’est la période où la majeure partie du programme doit être maîtrisée et où les thèmes et les concepts les plus difficiles sont abordés », souligne Faizal Jeeroburkhan.
Pour le pédagogue, l’élève qui traîne les pieds pendant le deuxième trimestre aura beaucoup de mal à se rattraper. « Il doit se mettre au travail dès la rentrée et fournir des efforts réguliers tout au long du trimestre. Il doit se fixer des objectifs réalistes et réalisables ; être bien organisé ; être plus discipliné ; suivre attentivement les cours ; effectuer des prises de notes efficaces ; fournir un travail régulier et rigoureux ; entreprendre la relecture quotidienne des leçons ; travailler en petit groupe ; gérer efficacement son temps ; trouver un équilibre entre ses moments de détente et ses études ; savoir se motiver et persévérer. »
Faizal Jeeroburkhan est convaincu que les parents ont un rôle important à jouer. « Ils doivent s’assurer que l’enfant a un endroit propice pour travailler sans qu’il soit incommodé par la radio, la télévision, le téléphone portable, les jeux vidéo. Ils doivent veiller à la bonne alimentation de l’enfant et à une bonne dose d’activités physiques, surtout à travers le sport. Un partenariat école-enseignant-parent efficace est primordial. »
Contrer l’indiscipline
Les cas d’indiscipline scolaire restent un problème majeur, que ce soit dans les institutions primaires ou secondaires. Quant à Vinod Seegum, président du Government Teachers Union (GTU), il soutient que le comportement des écoliers a beaucoup changé au fil des années. « Les problèmes qui existaient au secondaire font légion maintenant au primaire. Les enfants vous agressent verbalement. Ils n’ont plus de respect pour les instituteurs, maître d’écoles et même leurs parents. »
L’heure est à l’action, selon Vinod Seegum. « Plusieurs acteurs de l’éducation doivent sortir de leur tour d’ivoire. Nous ne pouvons pas que faire des constats sans agir. » Il propose ainsi que le ministère de l’Éducation réunisse au plus tôt tous ceux qui sont concernés par les enfants. Ce comité doit rassembler, souligne-t-il, l’Ombudsperson for children, les parents, les enseignants et les ONG.
Concernant la punition corporelle, Vinod Seegum est d’avis que les responsables doivent trouver une solution, parce que les enseignants ne savent plus quoi faire lorsqu’un enfant s’est mal conduit en classe. « La punition corporelle prend de l’ampleur dans nos écoles. Les parents dénoncent tout ce qui se fait en classe. D’ailleurs, ils brandissent la circulaire qui interdit aux enseignants de frapper un enfant. » Le président du GTU souhaite que le ministère de l’Éducation puisse trancher et indiquer aux enseignants la conduite appropriée car frapper un enfant constitue un délit.
Basheer Taleb, pédagogue, fait observer que chaque école doit pouvoir combattre l’indiscipline selon ses moyens, tout en respectant l’élève. « Il y a plusieurs types d’indiscipline. Il n’est qu’un signe extérieur d’une cause plus profonde à laquelle il faut trouver une solution au plus tôt et le personnel de l’école ne suffit pas. » Pour ce qui est du secondaire, le pédagogue dira qu’il faut davantage de consultations avec les professionnels de l’éducation pour identifier les causes profondes. S’agissant de causes mineures, il croit que chaque établissement fait déjà de son mieux.
Pour les autorités, le bien-être et l’intérêt de chaque enfant demeurent les priorités principales. Les chefs d’établissement et le personnel enseignant sont régulièrement avisés de rapporter tous cas d’indiscipline à leur Zone Directorate respectif qui doit ensuite s’assurer du suivi avec le ministère. Ils sont aussi tenus de sensibiliser les élèves sur une base régulière à l’importance du respect et des valeurs et des risques qu’ils encourent en cas de délits ou du non-respect des règlements ayant trait à la discipline et la bonne conduite à l’école.
Il existe la Student Behaviour Policy qui sert d’outil depuis plus d’un an et celle-ci garantit une ambiance propice à l’épanouissement sain et à l’apprentissage des apprenants à l’école. Basheer Taleb précise que le ministère, comme cela a été le cas depuis début 2015, s’assure qu’il y a un suivi de chaque cas rapporté, afin d’accorder les encadrements, soutiens appropriés et mesures préventives.
Nouveaux menus pour la ZEP
Les écoliers fréquentant les établissements se trouvant dans la Zone d’éducation prioritaire (ZEP) ont droit à un déjeuner gratuit chaque jour. Après plusieurs plaintes, les responsables des ministères de l’Éducation et de la Santé ont proposé quelques menus qui ne sont pas au goût des parents.
Regroupés, ces derniers ont envoyé une correspondance aux responsables, disant qu’ils craignent pour la santé de leurs enfants. Ils s’interrogent sur la qualité des mets qui seront distribués et les conditions hygiéniques dans lesquelles ils seront préparés. Fini donc les pains beurrés au fromage au déjeuner.
Les sept menus proposés :
1. Pain, fromage râpé et burger de légumes cuit au four ou grillé, avec salade verte.
2. Pain, beurre, fromage râpé et salade de légumes, autre que pomme de terre.
3. Pain avec jardinière de légumes et fromage râpé.
4. Pain, soya safrané et mélange de légumes.
5. Pain achard de légumes et fromage râpé.
6. Pain vindaye de légumes, incluant le teokon.
7. Pain gratin de giraumon (sans lait).
Les plats proposés doivent être chaque jour différents après consultations avec le maître d’école. Ils ne doivent pas être proposés deux fois par semaine. Les enfants auront aussi droit à un fruit différent par jour : banane, pomme ou orange et de l’eau en logement de 0,5 litre.
Hanaa Sohawon, nutritionniste diététicienne, estime que tous les repas proposés sont adaptés aux enfants, âgés entre 5 et 11 ans. « Ils sont équilibrés et variés, composant une source de glucides, protéines, lipides, vitamines et minéraux. Par contre, une source de protéines, telle que le fromage râpé avec le gratin de giraumon (il n’y a pas de détails sur les ingrédients pour le gratin), pouvait être introduite dans le septième plat. »
Elle souligne que le goût et le visuel sont aussi importants pour rendre un plat appétissant. Hanaa Sohawon affirme également qu’un enfant doit consommer au moins trois produits laitiers par jour et cinq fruits et légumes. « Le menu proposé est adapté à cela. Il faut savoir que les enfants doivent être habitués à manger tous les légumes, parce que le goût et la préférence sont différents pour chaque enfant. Il appartient aux parents d’inculquer une bonne hygiène alimentaire à leurs enfants, ainsi qu’une rééducation et un rééquilibrage alimentaire. »
Un enfant a droit à un plaisir par jour. Elle propose des gâteaux sucrés ou salés qui peuvent être consommés, mais avec modération. Et d’ajouter : « Un yaourt aux fruits peut être proposé, parce que comme je l’ai mentionné, un enfant a besoin d’au moins trois produits laitiers par jour. Objectif : rééduquer l’enfant sur une alimentation saine. Une activité physique régulière est aussi importante. »
Au ministère de l’Education, les responsables rassurent. L’un d’eux souligne que dès la rentrée, des réunions d’explications sont prévues à l’intention des parents de toutes les écoles concernées pour des éclaircissements.
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