
Le 5 juillet pourrait marquer un tournant dans le combat contre la réforme de la Basic Retirement Pension visant à faire passer l’âge de la retraite de 60 à 65 ans. Ce jour-là, la plateforme syndicale organisera une nouvelle mobilisation baptisée « parlement populaire ». Elle se tiendra au Plaza, à Rose-Hill. Le but : donner la parole aux citoyens.
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Ainsi, une semaine après la marche du 21 juin, la contestation s’étend désormais au-delà de la simple revendication syndicale pour devenir un véritable enjeu de société. Loin d’être des événements isolés, ces rassemblements citoyens marquent le début d’une campagne syndicale prolongée.
Face à cette ampleur, les dirigeants syndicaux adaptent leur stratégie. Le vendredi 27 juin 2025, plusieurs représentants se sont réunis au siège de la United Workers Federation afin de définir les contours de la suite du mouvement.
« Nous avons organisé une session de travail pour planifier nos prochaines étapes. Il n’est pas question de céder, d’autant qu’il n’y a pas eu assez de consultation », affirme Clency Bibi, président de la General Workers Federation (GWF). Il explique que le parlement populaire vise à recueillir des témoignages sur l’impact direct de cette réforme controversée.
« Présenter cette mesure comme un simple ajustement technique est malvenu », indique, pour sa part, Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress (MLC). « D’autant plus que certains employés relevant du Pay Research Bureau attendent encore des rectifications depuis plusieurs années », dénonce-t-il. Selon lui, les mesures gouvernementales récentes amplifient le sentiment d’injustice sociale.
Avis partagé par Reaz Chuttoo, représentant de la Confédération des travailleurs du secteur public et privé. « Les mesures récemment introduites ont mis à mal l’État-providence. » Pour lui, la pression financière sur les foyers à faibles revenus est incompatible avec tout discours d’inclusion et d’égalité des chances. « Le patronat continuera à prospérer tandis que ceux au bas de l’échelle supporteront des charges supplémentaires. C’est une réalité que nous ne pouvons ignorer », martèle-t-il.
Pour Arvind Bhojun, président de l’Union of Public Sector and Other Employees (UPSEE), espère une participation massive de la population à la mobilisation du 5 juillet. « Ce parlement populaire doit permettre aux citoyens de mieux saisir les implications concrètes de cette réforme sur leur quotidien », insiste-t-il. « Nous voulons également rappeler qu’une remise en question du modèle social actuel concerne l’ensemble de la société, pas uniquement les retraités. »
Il évoque d’autres actions en préparation, dont les détails seront révélés ultérieurement. « Il ne s’agit pas d’une lutte ponctuelle mais d’un mouvement de fond durable. Nous préparons activement d’autres initiatives pour maintenir la mobilisation », précise-t-il.
À ce stade, le comité ministériel constitué pour examiner la question de la réforme n’a, selon les syndicats, donné aucune réponse concrète jusqu’à présent. Dans ce contexte, les syndicats misent sur une pression constante et un dialogue ouvert avec la population.

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