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Reeaz Chuttoo : «Augmentez le boni et le salaire de base au lieu d’offrir un 14e mois» 

Reeaz Chuttoo, était un des invités de l'émission au Coeur de l'info, bendredii/

Lors de l’émission « Au cœur de l’info » vendredi, Reeaz Chuttoo de la CTSP s’est opposé à l’idée d’un 14e mois, préférant une augmentation du boni et du salaire de base. Selon lui, s’il venait à être accordé, cela donnerait un "prétexte" aux employeurs d’octroyer une compensation salariale insuffisante l’année prochaine. 

Reeaz Chuttoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), était l’un des invités de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission « Au cœur de l’info » le vendredi 24 novembre 2023. Celle-ci était axée sur la proposition faite par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, lors de la Private Notice Question du mardi 21 novembre, d’accorder un 14e mois. 

Le syndicaliste s’est prononcé contre cette suggestion. « Augmentez le boni et le salaire de base au lieu d’offrir un 14e mois », a-t-il dit. Reeaz Chuttoo a précisé que de nombreux employeurs ne seraient pas favorables à cette idée. Selon lui, ils seraient aussi contre le fait d’accorder une compensation salariale de Rs 1 500, telle que proposée par la CTSP, à partir de l’année prochaine. 

« Certains employeurs me disent qu’il faut choisir entre l’octroi d’un 14e mois ou une compensation salariale de Rs 500. Or, le 14e mois est ‘one-off’ », a fait ressortir le syndicaliste. C’est pour cela qu’il estime que demander un 14e mois équivaudrait à donner un prétexte aux patrons de négocier une compensation salariale insuffisante. « Zot pou dir pa pou kapav donn 2 kote. ‘Mo donn enn bout isi, enn bout laba’ », a-t-il ajouté. 

Il estime qu’il faudrait, à la place, demander un boni de fin d’année « amélioré ». Il a alors expliqué qu’actuellement, le boni représente un douzième du salaire annuel d’un employé. Selon lui, il faudrait l’augmenter à un dixième, voire un huitième. « Aujourd’hui, le boni est englouti par l’achat de matériel scolaire pour les enfants, par exemple. » 

Le syndicaliste a évoqué un plus gros problème encore : le « gel » des salaires de base. « Akoz sa mo dir ki sa boni la (14e mois ; NdlR) pa aproprie », estime-t-il. Selon ses dires, les patrons seraient plusieurs à maintenir un salaire de base équivalent au salaire minimum et proposeraient plutôt des bonis à la place. 

Selon lui, ce serait fait exprès afin de pouvoir « surexploiter des travailleurs étrangers » dont le nombre devrait augmenter de manière draconienne dans les années à venir, afin de pallier le manque de main-d’œuvre locale. 

« C’est pourquoi notre combat est plutôt de faire augmenter les salaires de base et d’introduire un système basé sur l’increment afin que le temps de service soit reconnu », a expliqué Reeaz Chuttoo. 

L’économiste Eric Ng s’est, pour sa part, dit favorable à l’octroi d’un 14e mois si cette mesure reste exceptionnelle. Il a expliqué que les entreprises qui font de gros profits peuvent aller encore plus loin en accordant un 15e, voire un 16e mois. « Elles le font sous la forme de boni de performance afin de récompenser leurs meilleurs employés », a-t-il souligné. 

Toutefois, l’économiste ne comprend pas le rationnel derrière le fait que le gouvernement devrait venir en aide aux sociétés qui ne disposeront pas des moyens nécessaires pour payer le 14e mois, comme l’a suggéré Xavier Luc Duval ainsi que d’autres membres de l’opposition. « Pourquoi mettre en place un mécanisme où le gouvernement doit mettre la main à la poche ? ‘Swa fer enn zafer kot tou sekter prive kapav fer li, swa pa fer li’ », a-t-il indiqué. 

De son côté, le député du Parti travailliste Ritish Ramful a indiqué qu’à la base, cette suggestion émane du leader de l’opposition et que les deux autres leaders de l’alliance PTr/MMM/PMSD, en l’occurrence Navin Ramgoolam et Paul Bérenger, y ont adhéré. 

« Ils considèrent qu’au vu des circonstances et compte tenu de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, le paiement exceptionnel d’un 14e mois serait nécessaire », a-t-il dit. Il a précisé qu’il faut débattre de la forme que ce 14e mois prendrait. « Eski bizin met enn barem dependan saler ? Pou bizin diskite. »

Contribution sociale généralisée 

La Contribution sociale généralisée a monopolisé la première partie de l’émission. Un sujet qui est sujet à débat depuis que le ministre des Finances a déclaré que les quelque Rs 25 milliards récoltées jusqu’ici sous cet item ont été utilisées pour payer différentes prestations sociales. 

Ritish Ramful a indiqué que l’avènement de la CSG avait été justifié par le gouvernement par le besoin d’un fonds soutenable pour le paiement des pensions afin de compenser pour le National Pensions Fund (NPF) qui, selon les prévisions, serait devenu déficitaire à l’avenir. « Zordi langaz in sanze. CSG se enn tax kinn mete lor saler travayer », estime-t-il. Reeaz Chuttoo a demandé de faire la distinction entre le NPF, qui est un plan de pension et la CSG qui serait « à peine une taxe déguisée ».

 

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