Réduction de la dette publique : les arrivées touristiques auront un rôle prépondérant

Avec la dette publique qui est passée de Rs 419 milliards en juin 2021 à Rs 412 milliards en décembre 2021, Maurice peut-il espérer mieux en 2022 ? Les économistes nous livrent leur analyse. 

Ne serait-ce pas là bon signe ? De Rs 419 milliards en juin, la dette publique serait passée à Rs 412 milliards en décembre 2021 (selon les chiffres provisoires du ministère des Finances). Soit 89,2 % du Produit intérieur brut (PIB) contre 96,3 % avant. Or pour l’économiste Georges Chung Tick Kan, le niveau de la dette reste « inquiétant. Ce qui interpelle c’est de savoir comment réduire cette dette dans le futur ».

Il affirme que les arrivées touristiques en 2022 seront déterminantes. Non seulement pour la croissance du PIB, mais aussi pour « éviter que le niveau de la dette publique n’empire », fait valoir Georges Chung Tick Kan. Le tourisme est, en effet, une source primordiale de devises, qui permet de rembourser la dette extérieure. 

En deux ans, la dette publique a grimpé, passant de Rs 326 milliards en 2019 à Rs 361 milliards un an plus tard, pour se retrouver à Rs 412 milliards en 2021. Reste à savoir si les Rs 60 milliards accordées par la Banque centrale à l’État y sont incluses. Au cas contraire, le vrai chiffre de la dette publique pour 2021 pourrait s’élever à Rs 472 milliards. 

Décortiquant les chiffres du ministère des Finances, un économiste fait valoir que la dette publique a grimpé de Rs 86 milliards de 2019 à 2021. « Cela pourrait insinuer que Maurice compte un déficit budgétaire d’environ Rs 43 milliards par an, soit de 2019 à 2021, ce qui est assez conséquent. »  Il fait comprendre qu’il se peut que le gouvernement ait repoussé les emprunts de fin 2021 pour début 2022. « Ce qui permet à l’État d’avoir un niveau de dette qui n’est pas plus lourd que ce qu’il est déjà. » 

Quoi qu’il en soit, Rajeev Hasnah est d’avis qu’un taux de 89,2 % de dette publique par rapport au PIB en 2021 reflète plusieurs aspects. De prime abord, la dette a augmenté en raison des dépenses du gouvernement relatives à la Covid-19, le programme d’investissement de l’État et ses dépenses courantes.  « Il faut prendre en considération le fait que le PIB nominal est appelé à être revu à la hausse car le taux d’inflation est élevé. Cela ne veut pas dire que le taux de croissance réel a augmenté de manière significative », soutient Rajeev Hasnah.

Dette publique : Rs 412 milliards à fin 2021